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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 06:51
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Les raisons formulées par le M23 pour justifier sa mutinerie ont été ridicules. Tout d’abord, en prétendant être les seuls à pouvoir protéger les Tutsi congolais, ces prétendus mutins ont fait croire que les Tutsi constituent une communauté particulière qui devrait bénéficier d’un statut spécial. En outre en réclamant la reconnaissance de leurs grades militaires, ces mutins d’origine rwandaise tiennent à infiltrer les services de sécurité, notamment les FARDC, la Police Nationale pour y occuper des fonctions de souveraineté en confinant de ce fait les vrais Congolais à des charges subalternes. (...) et à partir de là assumer le pouvoir réel en réduisant les Congolais à l’esclavagisme dans leur propre pays.

Si Kigali se trouve dans la tourmente, Kinshasa donne l’impression d’avoir perdu ses repères : plus rien ne sera comme avant. Le rapport confidentiel de la MONUSCO faisant état de la présence des militaires rwandais dans les rangs du CNDP et du M23 et dont la BBC s’est procuré quelques copies a provoqué un véritable tsunami dans l’opinion. En déclarant que des preuves existent et qu’au moment opportun, la MONUSCO va les livrer, l’agence onusienne en opérations en RDC vient de révéler à la face du monde le double langage de Kigali, d’autant que c’est lui qui recrute, entraîne, fournit des munitions et des armes lourdes à des éléments pour aller alimenter les rangs des rebelles du CNDP et du M23. Ce, alors qu’il y a une semaine, les gouvernements rwandais et congolais venaient de signer un communiqué conjoint clôturant la session ordinaire de la grande commission mixte entre les deux Etats et dans lequel ils s’engagent à promouvoir la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs.

Sous d’autres cieux et au regard du lourd contentieux du fleuve de sang qui a toujours empoisonné les relations entre Kinshasa et Kigali, le premier geste aurait été de rappeler l’ambassadeur accrédité à Kigali avant de saisir l’Union Africaine et le Conseil de Sécurité de l’ONU. En outre, la RDC devrait faire un lobbying diplomatique auprès des puissances internationales pour déplorer le comportement irresponsable et cynique de son voisin.

Dénégations à Kigali

Comme à ses habitudes, Kigali a tout nié en bloc en attaquant Kinshasa et la MONUSCO : « le Rwanda a toujours soutenu que l’instabilité actuelle dans l’Est de la RDC est une affaire du gouvernement congolais et de l’armée congolaise. La communauté internationale continue de négliger les vrais problèmes causés par cette instabilité pour ne s’intéresser qu’aux symptômes et non aux racines profondes de ce qui cause les souffrances dans notre région » a signalé Mme Louise MUSHIKIWABO, ministre des Affaires Etrangères du Rwanda. Avant de s’en prendre à la MONUSCO qu’elle accuse « d’incapable de protéger les civils dans l’Est de la RDC. 

Quel aveu de complicité et quel mépris pour les dizaines de milliers de morts, les deux millions des déplacés internes, des viols massifs, des pillages, etc. De la bouche d’une femme et probablement mère d’enfants, c’est très grave et inadmissible surtout que dans le communiqué conjoint, le Rwanda « s’est engagé de continuer à soutenir les efforts de la RDC visant à restaurer et maintenir la paix et la sécurité à l’Est de la RDC ». 

Il est temps d’arrêter avec la langue de bois et les réponses évasives pour éviter d’attaquer le mal en ses racines. Il faut être aveugle  pour ne pas voir la responsabilité entière de Kigali dans l’insécurité et l’instabilité qui sévissent dans les territoires de l’Est et particulièrement dans la province du Nord-Kivu. Quant la Cour Pénale Internationale déclare que le sieur Bosco NTAGANDA est un ressortissant du Rwanda,  Kinshasa vole à son secours, en indiquant que c’est un élément de la stabilisation de la paix. Hier Laurent Nkunda, Jules MUTEBUTSI, GISHONDO et RUHORIMBERE étaient considérés comme des congolais. La question est de dire à la nation pourquoi Kigali les garde-t-il. Au nom de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs, le Rwanda devrait les extrader vers Kinshasa ou les mettre à la disposition du Haut Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés en vue de leur trouver un pays d’accueil. Est-ce pour les utiliser dans une autre rébellion ou mutinerie qui nait chaque fois que la première est défaite ? 

Un cycle infernal des guerres inutiles  

La communauté internationale devrait s’interroger sur les multiples rébellions qui ont sévi dans l’Est du pays et qui ne sont jamais parvenues à éradiquer les FDLR. La diplomatie congolaise devrait demander pourquoi l’AFDL, le RCD, le CNDP et le M23 ne sont jamais parvenus à en finir avec les FDLR. Alors que c’est le prétexte sécuritaire de la traque des FDLR régulièrement brandi par tous ces mouvements politico-militaires qui opèrent pourtant au Kivu. Une fois au pouvoir à Kinshasa après sept mois de marche, l’AFDL avait mis sous les boisseaux la question des FDLR. Lorsque les armées rwandaises ont échoué près de Kabinda et de Pueto pour s’emparer de Mbuji-Mayi et Lubumbashi, l’on s’est empressé d’aller aux négociations politiques inter congolaises pour participer au pouvoir à Kinshasa et pendant les trois années du régime de 1+4, cette question des FDLR a été évacuée du vocabulaire politique des responsables du RCD. Le CNDP qui a régné de 2004 jusqu’en 2009 dans les territoires de Masisi et Rutshuru se livrait tout simplement au trafic illicite des matières précieuses, notamment le Coltan et l’Or. 

L’opinion se rappelle de cette affaire de l’aéronef battant pavillon américain et provenant de Lagos avec la coquette somme de six millions des dollars Us pour acheter 450 kgrs d’or entre les mains du sieur Bosco NTAGANDA. Autant des questions que les officiels congolais devraient poser sur les tribunes internationales pour démontrer que Kigali nourrit des intentions malveillantes en brandissant son fonds de commerce de la présence des FDLR en RDC. Un problème éminemment politique et qui ne peut trouver de réponse qu’en convoquant des négociations politiques inter rwandaises. Car, les opérations militaires conjointes de 2008-2009 n’ont abouti à rien. 

La politique de l’Autriche

Les raisons formulées par le M23 pour justifier sa mutinerie ont été ridicules. Tout d’abord, en prétendant être les seuls à pouvoir protéger les Tutsi congolais, ces prétendus mutins ont fait croire que les Tutsi constituent une communauté particulière qui devrait bénéficier d’un statut spécial. En outre en réclamant la reconnaissance de leurs grades militaires, ces mutins d’origine rwandaise tiennent à infiltrer les services de sécurité, notamment les FARDC, la Police Nationale pour y occuper des fonctions de souveraineté en confinant de ce fait les vrais Congolais à des charges subalternes. C’est persister dans l’erreur pour faire croire en finir avec cette mutinerie appuyée par Kigali, le grand risque est de les voir prendre le contrôle des circuits sensibles et à partir de là assumer le pouvoir réel en réduisant les Congolais à l’esclavagisme dans leur propre pays.

[F.M./Le Phare]

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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 20:14



Vital Kamerhe propose aux opposants de désigner le porte-parole de l’opposition par consensus. Il a présenté cette proposition lors d’un séminaire sur «l’avenir de l’opposition en RDC» organisé du 23 au 24 mai, à Notre Dame de Fatima, à l’initiative de la Fondation Konrad Adenauer. Il a plaidé, à la même occasion, pour l’unité de l’opposition.
Gilbert Kikwama est allé dans le même sens. Tout comme Jean-Baptiste Bomanza qui a souhaité une large cohésion des forces de l’opposition.
(Ci-dessous l’intégralité de la conférence de Vital Kamerhe).

Avant toutes choses, permettez-moi, Mesdames et Messieurs, de saluer l’heureuse et opportune initiative de l’organisation des présentes assises autour du thème : « L‘opposition politique et le processus démocratique en RDC ». Que les organisateurs du présent séminaire trouvent ici l’expression de nos encouragements et de notre appréciation pour ce programme, autant que nos remerciements pour nous avoir associé à cet exercice d’évaluation et de prospective en nous proposant de réfléchir sur « L’avenir de l’opposition en RDC ».

Je m’éloignerais certainement des attentes des organisateurs et de cet auguste auditoire si j’abordais la question dans une approche dogmatique qui n’aurait aucun ancrage sur le contexte socio-historique et politique propre de notre pays et surtout aucune prise sur le sens réel et profond du combat de notre peuple pour la démocratie, la liberté, le développement et l’avènement d’un Etat de droit.
Long, difficile, mais exaltant combat contre la servitude sous toutes ses formes, pour la matérialisation de la grandiose destinée de notre pays. Combat pour l’épanouissement et la dignité des citoyens congolais.
Engagement pour les valeurs républicaines et de gouvernance démocratique. Bref, engagement pour une opposition constructive, basée naturellement sur la critique sans failles de l’action du gouvernement ; mais aussi assortie des propositions pour qu’ensemble dans une démarche dialectique nous puissions améliorer les conditions de vie dans notre pays, sinon l’Opposition ne servirait à rien si elle n’est pas porteuse d’une vision et surtout d’un projet meilleur à celui du pouvoir dont elle se constitue de façon légitime, l’alternative crédible, susceptible de récréer l’espoir dans les coeurs de nos concitoyens et d’engager résolument le peuple congolais dans la voie vers le rendez- vous avec l’espérance et son histoire.
Aussi voudrais-je vous proposer d’aborder la question de « l’avenir de l’opposition en RDC » à partir des quatre interrogations suivantes :
1°) Pourquoi faut-il une opposition en démocratie dans le contexte spécifique de la
RDC?
2°) De quelle opposition la RDC a-t-elle besoin ?
3°) Quel est le profil actuel de l’opposition congolaise ?
4°) Face aux handicaps qui l’affectent, l’espoir est-il permis de construire enfin une opposition républicaine et responsable ?


Pourquoi faut-il une opposition en démocratie dans le contexte de la RDC?

Il faut ici prendre conscience et convenir de ce que la bonne santé de la République et de la Démocratie se donne et se mesure notamment à la qualité, la force, la solidité et le sens des responsabilités de l’opposition politique dans le pays. D’elle en effet dépend une perception qui puise sa pertinence dans la saine contradiction des idées et des opinions, la critique constructive, la tolérance mutuelle entre les acteurs socio-politiques. D’elle dépend aussi le respect et la considération du peuple, électeur et souverain primaire, dans ses choix et ses aspirations, ses besoins et ses attentes.
D’elle dépend enfin la matérialisation de l’alternance politique, en tant que l’un des principes-clé de la vie démocratique qui impose aux gouvernants l’obligation de la redevabilité et reconnaît au peuple souverain le droit au changement de ses choix politiques, et de ses expériences de gouvernance en fonction précisément de ses attentes et de ses aspirations.
En définitive, une opposition solide, responsable et républicaine, est gage de ce que l’on appelle « une bonne respiration démocratique ». Elle est garante de la bonne gouvernance dans le respect des droits humains et des libertés fondamentales de la personne. Elle est l’antidote aux dérives autocratiques et à l’accaparement patrimonialiste de l’Etat qui sont la première tentation de tout pouvoir. Elle est, finalement, caution de la légitimation du pouvoir politique institutionnel dévolu aux dirigeants issus du suffrage majoritaire qui doivent gouverner au mieux des intérêts de tous, c’est-à-dire au-delà des seules préoccupations de celles et de ceux qui leur ont accordé leur vote, avec le souci permanent de confédérer à leurs vision et projets l’autre fraction de l’électorat dans le respect de la diversité des opinions.
Quiconque ne comprend pas ceci, ne comprend ni l République, ni la Démocratie. Il feint ignorer que « la souveraineté appartient au peuple de qui émane tout pouvoir qu’il exerce directement par voie de référendum ou d’élections ou indirectement par ses représentants » et qu’ « aucune fraction du peuple ni aucun individu rie peut s’en attribuer l’exercice ». Il considère le peuple des électeurs comme « sa base », en somme son piédestal, sa propriété personnelle. Et, au besoin par défi, par le recours à la violence ou par l’achat des consciences, il bâtira sa gouvernance sur le cercle étroit de ses partisans, se coupant ainsi des réalités du peuple profond et du pays, pour finalement se retrancher dans le radicalisme et la gouvernance des œillères.

Quelle opposition pour la RDC ?

C’est précisément pour faire barrage à pareille perspective que le Constituant de 2006 a mis en place une opposition républicaine. Dès les premières lignes de ses dispositions, spécialement à l’article 8 de la Constitution, dans la section consacrée à « la souveraineté », il explique ce qu’il entend par là. Il s’agit en fait d’une opposition « institutionnelle » à qui il est conféré des droits et avantages liés à son existence, à son fonctionnement ainsi qu’à sa lutte pour la conquête du pouvoir. Il dit ces droits « sacrés » ; ce qui signifie que nul ne peut y toucher et nulles autres limites que celles imposées par la Constitution à tous les partis politiques ne peuvent frapper ou affecter ces droits. Il faut noter que les dispositions de l’article 8 précité de la Constitution du 5 février 2006 qui établissent ces droits, s’inscrivent dans la logique des articles 6 et 7 précédents sur les partis politiques. Ces articles :
- indiquent la finalité des partis politiques qui est de concourir à l’expression du suffrage, au renforcement de la conscience nationale et à l’éducation civique ;
- posent la règle du respect des principes d’unité et de souveraineté nationale, de la démocratie pluraliste — le pluralisme politique ne pouvant par ailleurs, aux termes de l’article 220 de la Constitution, faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle précise ;
- donnent aux partis politiques la possibilité de recevoir des fonds publics destinés à financer leurs campagnes électorales ou leurs activités dans les conditions définies par la loi ;
- font interdiction à quiconque d’instituer, sous quelques formes que ce soit, un parti unique et érigent ce comportement en crime imprescriptible de haute trahison. En conséquence, le. Constituant appelle à l’intervention d’une loi organique sur le statut de l’opposition politique. Cette loi a été votée et promulguée le 4 décembre 2007, parmi les tout premiers actes législatifs de la première Assemblée nationale que j’ai eu la charge de présider. Je peux vous assurer qu’à l’époque la pertinence et le caractère prioritaire de cette loi étaient loi étant loin d’être bien perçus par tout le monde, dans la majorité comme dans l’opposition. Je suis cependant heureux d’avoir fait voter cette loi dont la nécessité est aujourd’hui reconnue. Cette loi vient non seulement renforcer le caractère républicain de l’opposition, mais définit le cadre et les critères de son organisation et de son fonctionnement. Retenons qu’elle :
- protège rigoureusement l’opposition comme rouage important de notre démocratie et condition de la bonne hygiène démocratique de notre système politique ;
- reconnaît l’opposition comme gage de stabilité politique dans le cadre du fonctionnement des institutions démocratiques issues des élections ;
- prescrit les conditions susceptibles de contribuer à l’avènement d’une démocratie faite de tolérance, d’acceptation de l’autre et de débat libre et constructif, sur fond du pacte républicain garantissant l’alternance démocratique.
Ainsi, le Constituant et le législateur congolais, tout en « institutionnalisant » l’opposition, n’entendent pas la réduire en une caisse de résonance fonctionnant dans une idéologie et selon, le mode de la « pensée unique ». Ils veulent une opposition qui, dans la diversité de ses convictions et de ses opinions, ne partage pas moins avec les gouvernants la perception commune des valeurs républicaines essentielles et adhère mêmement aux enjeux de « l’exception nationale » et de l’intérêt national.
Une opposition également qui, au-delà des visions et des convictions propres à ses différentes composantes, sait se mettre ensemble en ordre de bataille pour permettre les changements voulus par la population et réaliser l’alternance démocratique.
Une opposition responsable, c’est-à-dire au fait des dossiers de l’Etat dans tous les secteurs de la vie publique et capable d’apprécier les actions positives du gouvernement comme de critiquer celles qui lui paraissent peu satisfaisantes en avançant des contre-propositions constructives.
Une opposition qui ne soit pas seulement contestataire mais aussi capable, le cas échéant, de proposer et de conduire des actions de gouvernement dans le cadre d’un leadership différent.
On peut se demander si ce profil d’une opposition républicaine, institutionnelle, responsable, imprégnée des enjeux de l’intérêt national, porteuse d’une vision et d’un leadership, correspond aux réalités de l’opposition congolaise ?

Quel est le profil actuel de l’opposition congolaise?

Fort malheureusement, a réponse est négative. Pour peu que l’on observe notre opposition, on se rend vite compte que là aussi, comme dans les sphères du pouvoir, le combat républicain et démocratique n’est, dans bien de cas, que de façade. Les opposants les plus farouches le jour s’associent au pouvoir la nuit pour des intérêts personnels. La duplicité, tartuferie, le mensonge, la suspicion facile, etc. sont, dans ces milieux aussi, règles de jeu politique.
Conscient que l’on ne peut construire la gouvernance républicaine et démocratique avec autant de handicaps, j’ai pensé concentrer mes efforts sur la nécessité de favoriser un leadership responsable et constructif au niveau de l’opposition. J’ai ainsi humblement approché, à plusieurs reprises le président Tshisekedi pour faire, autour de lui, front commun en vue de donner des chances d’alternance à notre gouvernance politique. La démarche s’est soldée par l’échec de la tentative de « Fatima ». L’expérience de « Sultani» ne connaîtra pas meilleure fortune. Dans un cas comme dans l’autre, le combat politique s’est longtemps focalisé sur la qualité vraie ou fausse de certains opposants, oubliant l’essentiel, à savoir l’organisation de l’opposition autour de stratégies et programmes communs en vue de remporter les élections.
D’autres initiatives seront prises. Elles connaîtront pratiquement le même sort :
- refus, faute de consensus, de procéder par les primaires au sein de l’opposition pour la désignation du ou des candidats aux élections présidentielle et législatives ;
- refus de se constituer en casting de candidats de l’opposition devant agir ensemble ;
- refus de s’inscrire dans la stratégie d’encerclement des candidats du pouvoir
- refus de la proposition d’une plate-forme commune des témoins de l’opposition aux élections présidentielle et législatives en vue d’une répartition équitable et rationnelle des charges entre les différents partis de l’opposition ;
- refus de faire recours à la Cour suprême de justice alors que ceci aurait permis de faire la démonstration de l’inféodation de cette haute juridiction au pouvoir ; etc. De même, les attitudes affichées par les uns et les autres laissent perplexes :
- dénonciation de la fraude électorale, vite oubliée pour saluer la victoire du candidat investi par la Cour Suprême de Justice ;
- adhésion sans condition à la majorité présidentielle en vue de briguer des postes ministériels et autres charges publiques ;
- prise de décision unilatérale à laquelle on entend associer et engager toute l’opposition ;
- retrait unilatéral et péremptoire d’un certain  nombre de députés en vue de boycotter l’Assemblée nationale, se privant ainsi d’un espace libre d’expression.
Tout ceci nous renvoie l’image d’une opposition dispersée, divisée et susceptible qu’aucun compromis, incapable par conséquent de saisir les opportunités qui s’offrent a elle, ni de déjouer les stratagèmes du pouvoir.
Quelques exemples suffisent pour l’illustrer.
- Pendant toute la législature passée, l’opposition s’est en quelque sorte sabordée par des querelles interminables sur le choix de son porte-parole.
Il est indiscutable que Monsieur Jean Pierre Bemba, challenger du Président Kabila aux élections de 2006, leader du MLC, première force de l’opposition à l’époque, était bien positionné pour être de droit et légitimement investi « Porte-Parole » de l’Opposition. Mais son absence au pays a mis en difficulté l’Opposition qui a envisagé de désigner tantôt un porte-parole intérimaire, tantôt un porte-parole rotatif. Deux projets de règlement intérieur ont même été proposés par deux groupes, l’un majoritaire et l’autre minoritaire de l’opposition.
Finalement la machine s’est bloquée.
- L’opposition a, d’une certaine manière, favorisé la crise politique post-électorale en laissant débattre, au niveau du Sénat, la modification de la Constitution alors que ce dernier avait légalement la possibilité de s’y opposer.
Elle a participé à la mise en place d’une CENI et d’un CSAC aux ordres du pouvoir. Elle a loupé l’occasion d’obtenir de l’ONU, sinon la certification des élections à laquelle cette organisation est devenue allergique du moins la désignation d’observateurs nommés par le Secrétaire général des Nations Unies à l’instar de ce qui s’est passé au Népal.
C’est précisément cette division, cette dispersion et cette absence de culture de compromis qui, hier aux temps de l’indépendance comme aujourd’hui, créent les conditions de nos nombreuses crises politiques, lesquelles sont fondamentalement des crises de légitimité du pouvoir et de la gouvernance.
Ces crises se nourrissent par ailleurs de la gestion personnalisée et catastrophique des ambitions et des positionnements au niveau de l’opposition ; le tout étant attisé par des pratiques éhontées et récurrentes de débauchage systématique des acteurs de l’opposition au moyen notamment de la corruption.
L’histoire politique de la RDC renseigne que le désordre de l’opposition se fait, tantôt sur fond de clivages et de sectarismes claniques, tribaux ou régionaux ignorant les enjeux nationaux ; tantôt sur la base d’une culture politique misant sur des hommes-seul, des hommes- fort ru des hommeslige, gourous de la pensée politique unique.
Cette conception d’une opposition structurée autour d’un pôle monolithique, campant de préférence dans le radicalisme à l’autre extrémité de l’action politique, a comme conséquence la marginalisation, le rejet, voire la diabolisation de tout agent ou parti politique qui se réclamerait de l’opposition dans une posture de divergence. De sorte que, l’opposition en RDC a systématiquement et régulièrement joué contre le pluralisme démocratique, contre la saine diversité des opinions, et donc finalement contre elle-même. Elle a oeuvré contre l’alternance démocratique au profit d’un pouvoir et d’une gouvernance monolithique, autoritaire et dictatoriale.
Notre histoire enseigne aussi que l’opposition radicale autant que l’opposition timorée ou de façade produisent au bout du compte les mêmes conséquences conflagratoires. Ainsi, même la majorité au pouvoir n’a aucun intérêt à entretenir ce genre d’opposition.

Face à tous ces handicaps, l’espoir est-il permis de construire une opposition républicaine et responsable ?
Je crois pouvoir répondre par l’affirmative à cette question. Les échecs du passé, leur poids sur la situation générale du pays ne peuvent que pousser vers un sursaut salutaire de notre classe politique. Les atouts juridiques exposés ci-dessus sont à notre portée. Il faut s’en saisir et les mettre en oeuvre. L’opposition en RDC n’a de l’avenir que si elle s’inscrit dans ce cadre constitutionnel et légal. L’enjeu n’est pas seulement de se choisir un porte-parole qui saura donner corps à un leadership collectif alternatif, mais aussi de se doter d’une organisation qui permette aux membres les plus influents ou les plus écoutés de l’opposition dé suivre tous les secteurs et dossiers de l’action gouvernementale pour apporter aux gouvernants les critiques et contre-propositions qui s’imposent et ainsi fédérer la majorité de l’électorat aux visions et projets de l’opposition, de façon à gagner les prochaines échéances électorales, à savoir celles des élections provinciales et locales, puis celles de la désignation des membres du Sénat, qui devraient être couplées avec les élections urbaines et municipales. Ces échéances devraient être pour l’opposition un test important de sa capacité à préparer l’alternance. Il s’agir d’éviter que toutes les deux chambres du Parlement ainsi que toutes les provinces et villes importantes du pays ne tombent sous le contrôle unique de la majorité au gouvernement. Il s’agit également de jauger, à partir des élections locales l’adhésion des électeurs de base aux projets de l’opposition. L’enjeu, c’est aussi d’oeuvrer en vue de la mise en place d’une Cour constitutionnelle qui serait garante de la régularité des élections ; d’une CENI restructurée de façon à y intégrer des représentants de la société civile et à renforcer sa structure par une assemblée plénière d’un CSAC qui se choisirait librement son bureau et fonctionnerait conformément à la loi ; etc.
Enfin, chacun doit comprendre qu’il est possible d’arriver à cet objectif malgré le hombre des députés de l’opposition. Car, comme l’écrit Monsieur Jean-François Copé, Secrétaire général de l’AMP en France, « (même) un (seul) député, c’est important ». Une minorité de grande qualité est, dans bien de cas, plus performante qu’une majorité de qualité mineure.
Rappelons-nous les 13 parlementaires qui ont, à eux tout seuls, donner du fil à retordre au Maréchal Mobutu jusqu’à ébranler définitivement son régime. Là où 13 parlementaires se sont montrés particulièrement virulents, pourquoi dix fois plus de députés ne réussiraient-ils pas ! De même, l’exemple de l’opposante historique birmane, Madame Aung San Suu Kyi nous conforte dans cette voie. Voilà une opposante qui gagne 44 sièges sur les 48 mis en jeu et qui accepte de prendre part à un parlement comprenant 800 députés. L’objectif pour elle étant de faire entendre les cris de détresse du peuple, elle a choisi de le faire à partir de la tribune des représentants en dehors de laquelle sa voix serait vite étouffée. Je pense que ce cas n’est pas très éloigné de la situation actuelle de l’opposition en RDC. C’est cela que j’appelle faire les choses autrement, pour ne pas dire « un autre Congo est possible ». Ce n’est pas parce que l’opposition a perdue la bataille de la présidentielle et des législatives dans les conditions qui ne méritent pas d’être rappelées ici, qu’elle doit se laisser aller et concéder sur un plateau d’argent à la majorité les autres échéances électorales qui restent et qui sont aussi déterminantes pour notre démocratie.

Le changement, comme le disait le Président français François Hollande, c’est maintenant aussi chacun de nous doit s’engager dans cet esprit dans les batailles politiques à venir. Je reste convaincu que, bien organisée et structurée, animée par un Porte-parole exerçant un leadership responsable et une équipe de personnalités ayant une visibilité certaine au sein de l’opposition dans sa diversité, celle-ci sera véritablement une instance institutionnelle qui apportera une saine contradiction au gouvernement, au moyen de critiques constructives et de contre-propositions positives, dans le respect des valeurs et des principes républicains et démocratiques. En d’autres termes, le Porte-parole devrait travailler en synergie avec les leaders de l’opposition qui ont un rayonnement certain dans leurs partis politiques et dans le pays. Ils seront à la tête des départements, regroupant différentes matières sociales (santé, éducation, travail, culture, transport), politiques, économiques et financières, sécuritaires et défense nationale, infrastructurelles, judiciaires, protections des droits humains, réformes institutionnelles, exploitation des ressources (mines, hydrocarbures, eaux, électricité), tourisme, protection et préservation de la nature, écoute citoyenne, coopération et affaires étrangères, etc. L’équipe devra naturellement intégrer des femmes et des jeunes auxquels des charges de responsabilité seraient confiées. Il est temps que l’exemple du Sénégal interpelle la classe politique congolaise quant à la place que les femmes et les jeunes, peuvent assumer dans les charges publiques aux niveaux les plus élevés.
Cette équipe disposera de toutes les informations et données de la vie nationale de façon à décortiquer utilement le programme du gouvernement, à surveiller et évaluer régulièrement les actions du gouvernement et à y apporter des contre-propositions républicaines et responsables, conformes aux vision et projets de l’opposition ainsi qu’aux ambitions et atouts de développement de la RDC, pour sa propre prospérité et pour celle de la sous-région.
Cette structure aura la responsabilité d’aborder et de débattre sans complaisance de toutes les questions d’intérêt national. C’est dans ce sens que j’invite d’ores et déjà l’opposition à tenir une grande assemblée pour analyser et donner son point de vue sur la situation préoccupante et instable à l’Est de la République ainsi que sur d’autres questions telles que l’organisation des élections locales, socle de la décentralisation à la base.
Ainsi, la désignation du Porte-parole de l’opposition et de toute son équipe, autant que l’organisation et le fonctionnement de cette instance apparaissent, dans les circonstances du moment, comme l’ultime opportunité pour que survive la démocratie en RDC. Tout doit donc être mise en oeuvre pour ce deal et cet enjeu. Il s’agit de ne pas rater cette seule chance qui s’offre à la République. C’est pourquoi, toutes les forces républicaines et démocratiques, acteurs politiques et de la société civile, avec l’appui et l’accompagnement du peuple congolais et de la Communauté internationale, devraient s’impliquer dans cette démarche. Et pour être réellement fédérateur de toutes les énergies, de toutes les forces, de toutes les intelligences, dont regorge la classe politique de l’opposition et les forces vives de notre pays comme à l’extérieur, je plaide pour que la désignation du Porte- Parole se fasse par consensus, même si par ailleurs, la Constitution prévoit qu’à défaut du consensus, celle-ci se fasse à l’issue d’un scrutin à deux tours.
Et pour que ce consensus soit obtenu, nous devons, dans l’humilité et dans l’amour de l’autre, et uniquement mu par la volonté d’être au s vice de notre peuple, nous parler. Nous devons dialoguer, nous devons engager des concertations sincères en vue de nous donner des garanties et de nous faire des concessions mutuelles. Ce n’est pas un challenge où il y a d’un côté un vainqueur et de l’autre un vaincu. C’est plutôt une occasion donnée aux différents leaders de l’opposition de communier à la même chapelle pour que, en toute responsabilité, ils consacrent l’un d’entre eux, capable de mettre l’église au milieu du village et de conduire le navire de l’Opposition à bon port.
Il faut cependant rester vigilant et se mettre à l’abri des manipulations de tous ordres dans la désignation du Porte-parole. Il faut éviter que l’histoire du blocage de la machine évoquée ci-avant à propos de Monsieur Bemba comme Porte-parole de l’opposition ne se répète1t que, comme sous la législature passée, le jeu démocratique et le fonctionnement efficace des institutions ne s’en trouvent grippés.
Il importe que cette désignation tienne compte du suffrage universel direct et des résultats de la présidentielle, dans la mesure où ces derniers s’imposent, dans le contexte actuel, pour remettre le pays en mouvement.
Sauf désistement des personnalités concernées, l’ordre de classement dans ces résultats sera un moyen objectif de désignation du Porte-parole. Il faut cependant que celui-ci soit une personnalité non-conflictuelle, susceptible ‘de rassembler l’opposition dans son pluralisme, connaissant les affaires publiques et les dossiers de l’Etat, capable de vision et de projets alternatifs pour le pays. Rassembler c’est-à-dire bannir les exclusions, diabolisations au sein de l’opposition ; et mettre côte à côte l’opposition parlementaire et extra-ç5arlementaire ainsi que les forces vives de la société civile acquises au changement.
Je voudrais ici, sur ce point, m’adresser à la majorité au pouvoir pour l’inviter à comprendre que l’existence d’une opposition républicaine et responsable est aussi le gage de la réussite de l’action gouvernementale. De la même façon, le souci d’une opposition républicaine et responsable n’est pas d’exercer l’alternance en héritant d’un pays qui se sera davantage enfoncé dans la misère et le désordre.
Nous sommes prêts, dans l’opposition, à prendre notre part dans la stabilisation de la situation générale du pays en apportant au gouvernement notre contribution rigoureuse, critique et constructive. Il n’est donc pas positif de la part de la majorité de continuer à croire que pour mieux réussir dans son programme, l’opposition doit être sous contrôle ou noyautée. Cette attitude ne peut qu’amener le désordre dans le pays, distraire le premier ministre, chef du gouvernement dans des futilités.
Il importe également de relever que, le jeu et la culture démocratique ne font pas du Président de la République, chef de la majorité, étant donné qu’en sa qualité de magistrat suprême et garant du fonctionnement régulier des institutions, il se doit d’être au-dessus de la mêlée et qu’il n’est pas, constitutionnellement, responsable devant le Parlement. C’est le premier ministre, chef du gouvernement, responsable de la conduite des affaires de l’Etat devant le Parlement qui est en réalité le chef de la majorité. C’est donc lui qui est l’interface du Porte- parole de l’opposition et non le Président de la République. Si chacun des acteurs politiques, de la majorité et de l’opposition, s’imprègne de cette logique de nos institutions, alors on aura donné une chance à la République et à la démocratie en instituant une opposition prête à participer au bon fonctionnement de la gouvernance.

Que conclure?

Au regard de tout ce qui précède, que conclure ? Y a-t-Il un avenir pour l’opposition en RDC?
Je me demande si la question est bien posée. Car, l’avenir de l’opposition en démocratie n’est certainement pas de demeurer dans cette position. Il est dans l’exercice du pouvoir. Autrement, on fait de l’opposition pour J’opposition ; de l’opposition pour la protestation et non pour conquérir le pouvoir et assumer les responsabilités de gouvernement en vue de mettre en oeuvre une vision, des propositions et des actions alternatives.
Ainsi, si l’avenir de l’opposition est de gouverner, la question qui mérite d’être posée est de savoir est-ce qu’elle a des atouts pour accéder au pouvoir ? Est-ce qu’elle se prépare en conséquence pour ne pas verser dans des atermoiements au moment effectivement de gouverner ? A-t-elle des femmes, des jeunes et des hommes pour gouverner ? A-t-elle réfléchi sur les premières mesures, décisions ou actions à prendre ? Finalement, quelle est sa stratégie pour assumer l’alternance ? Peut-on envisager l’avenir d’une opposition « infiltrée » et accessible à des manipulations endogènes et exogènes de tout genre ? Une opposition dont les membres se détestent majestueusement aux moments les plus déterminants de l’action politique, et qui affichent une solidarité de façade quand il n’y a aucun enjeu politique en perspective ?
L’avenir de l’opposition dépend de bien de facteurs. D’abord des députés et sénateurs de l’opposition eux- mêmes qui doivent se rappeler à tout moment qu’ils sont les représentants du peuple et que leur mandat est national et non impératif. Ils doivent absolument repousser cette tare, décriée sous la législature passée, où l’on a assisté à des distributions d’argent pour adopter des mesures et des lois qui allaient à l’encontre dé l’intérêt général. C’est ainsi par exemple que, contre leur propre conscience, dans une session extraordinaire, et ce endéans 48 heures, les parlementaires ont révisé la Constitution de la République que le peuple souverain avait adopté au référendum, dont la campagne a duré une année. D’après certains observateurs, toutes les complications post électorales que nous avons connues proviennent de la modification constitutionnelle du mode de scrutin. Ainsi, à certains égards, sans être parfaite, les élections de 2006 avec le scrutin à deux tours étaient meilleurs que celles de 2012.
L’avenir de l‘opposition dépend aussi du comportement de la majorité au pouvoir et du climat de sécurité juridique qu’offre un Etat de droit. S’agissant du comportement de la majorité, il convient ici de noter que, alors que notre démocratie parlementaire avait connu des avancées significatives en 2006 du fait notamment que la Commission PAJ a été confiée à l’opposition, aujourd’hui on a fait machine arrière. A la suite d’âpres discussions et conciliabules, la majorité a refusé non seulement de confirmer cet acquis, mais aussi a écarté l’opposition de la grande Commission de contrôle parlementaire. Bien d’observateurs se demandent quel est l’objectif de cette démarche ? Certains disent que ceci laisse planer un doute sur la volonté du pouvoir d’opérer d’autres modifications importantes de la Constitution.

Ce qui serait catastrophique et une estocade pour la démocratie. S’agissant de l’ECOFIN, d’aucuns pensent que la majorité voudrait par là manifester son refus de voir le gouvernement contrôlé. De sorte qu’on ne pourra jamais sanctionner dans ce pays des ministres et autres mandataires publics indélicats qui confondent la caisse de l’Etat à leurs propres poches.
De ce point de vue, le rôle de la justice est particulièrement déterminant. Mais, que dire de notre système judiciaire actuel où la Cour suprême de justice s’érige en CENI pour attribuer, comme dans le cas de PUNIA, des sièges alors que la CENI elle-même affirme qu’elle ne dispose pas des résultats de cette circonscription. La CSJ a en quelque sorte organisé à son niveau les élections en retirant à certains élus leur siège pour les conférer à d’autres. Certains députés ont même été surpris de voir leur cas examinés, alors qu’ils n’avaient été ni convoqués, ni entendUs. Que dire enfin de la violation par cette haute juridiction de sa propre circulaire dans le cas de la requête en annulation que je lui avais soumise pour contester les résultats de l’élection présidentielle Ces questionnements et ces considérations, l’opposition devrait pouvoir les prendre en charge pour faire son autocritique et son auto-évaluation de façon à se positionner utilement par rapport à son avenir. Il s’agit, de mon point de vue, d’un exercice d’intérêt national car l’avenir de notre démocratie, son développement ou sa dégradation en dépendent. Bien plus, le destin de notre peuple en est tributaire.
Chacun doit comprendre que le secret et la force de l’opposition demeurent dans le rassemblement et non dans les querelles personnelles. L’opposition, comme d’ailleurs
majorité, en somme toute la classe politique congolaise, doit se guérir d’un mal profond et récurrent son nombrilisme qui fait systématiquement éclipser l’intérêt collectif au profit des intérêts personnels et individuels. Nombrilisme qui lui fait oublier que la politique, au gouvernement comme dans l’opposition, est « service » au profit du citoyen et de la communauté nationale. Nombrilisme qui explique que, depuis 1960, les politiciens congolais se battent pour le partage équitable et équilibré du pouvoir, mettent en avant leurs propres agendas au lieu d’être la voix des sans-voix. Il faut dire que cette tare se retrouve dans l’opposition comme dans la majorité. Ceux qui échouent dans ce jeu de partage, basculent dans l’opposition ou entrent dans le maquis en prenant des armes contre la République.
L’opposition porte ainsi une grande responsabilité pour sortir la RDC de la zone de misère. Il est scandaleux et honteux qu’un pays aux potentialités énormes comme la RDC apparaisse à bien d’égards comme e dernier de la planète. Que faisons-nous de notre faune si riche et diversifiée, propice au développement de l’industrie touristique ? Que faisons- nous de nos abondantes ressources naturelles (2ième Forêt tropicale après le Brésil, soit 280 millions d’ha ; 53 % de toutes les eaux douces d’Afrique ; 120 millions d’ha de terres arables ; un potentiel en énergie propre non polluante et renouvelable de 100 mille mégawatts, dont 44000 pour Inga, capable de fournir l’énergie électrique sur l’ensemble de l’Afrique et l’Europe méditerranéenne ; plus de 110 substances minérales) ? Pourquoi préférons-nous « l’enfer de la pauvreté » alors qu’il nous a été donné un pays merveilleux, un scandale géologique valant au moins 24.000 milliards de dollars, il ne s’agit que de 10 types des minerais sélectionnés, soit la somme des PIB des Etats-Unis et de tous les pays de l‘Union Européenne. C’est plus que le potentiel pétrolier de la très riche Arabie Saoudite qui ne dépasse pas 18.000 milliards de dollars.
Aujourd’hui, le paradoxe congolais fait que nous vivions « l’enfer au paradis ». C’est inacceptable ! Nous devons nous lever et changer cet état de choses. C’est possible Avec ce potentiel, la RDC, bien gérée et bien gouvernée, peut accéder en l’espace de 5 ans dans le cercle des pays émergents, et à l’horizon 2030 dans le club des pays développés. Et son développement aura un effet d’entraînement profitable à l’ensemble de la sous- région et du continent, voire au-delà en Europe méditerranéenne et chez nos voisins de la transatlantique.
Qu’est-ce qui nous manque ? La réponse est évidente : un leadership responsable. Si l’opposition peut assumer ce leadership, s’y prépare utilement dans le cadre d’un programme commun bien réfléchi et en associant toutes les ressources humaines dans le pays et de la diaspora, en particulier les femmes et les jeunes, alors elle fera que le rêve et la foi dans un autre Congo, stable, prospère et puissant, deviendront une réalité ... ; un Congo où l’Etat de droit serait la mesure de tout.
C’est sur cet appel à la responsabilité de l’opposition et cette note d’espoir pour la République et pour notre Démocratie que je voudrais terminer cet exposé en remerciant une fois de plus les organisateurs de ce séminaire pour m’avoir associé aux réflexions sur l’opposition et le processus démocratique en RDC.
Je vous remercie.
Fait à Kinshasa, le 24 mai

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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 07:13

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 12:22

 

                                                 INVITATION         

 

 

L’UNC BELGIQUE en collaboration avec le Secrétariat Général de L’UNC vous convie à une rencontre interfédérale à Bruxelles  sous le thème :

 

«UNC DIASPORA : Evaluations, Stratégies, Perspectives et avenir »

 

La rencontre aura lieu, le samedi 02 juin 2012 à 12h00 au Centre ELZENHOF (salle 1) Avenue de la Couronne 12-16 à  1050 Ixelles prolongement de l'avenue du Trône.

 

Invités : le directeur du cabinet du SG  Monsieur Fidel SAID et les délégations UNC Diaspora/EUROPE »

 

 

N.B: La contribution ainsi que les rapports d’activités des fédérations de la diaspora seront envoyés auprès du Secrétariat Général.

 

 

L’UNC BELGIQUE compte sur votre présence et vous prie de croire, chers camarades, à l'expression de nos sentiments patriotiques.

 

 

Secrétaire Fédéral UNC Belgique

 

Tatu Hilaire Lumbaie

 

 UNION POUR LA NATION CONGOLAISE

 

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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 10:12

 

De g. à dr. Hilaire Lumbaie Mulumba et Alain Mbaya. Photo CIC

Président du conseil national de l’UNC (Union pour la Nation Congolaise), Alain Mbaya a présidé, mercredi 9 mai, dans un hôtel bruxellois, une réunion avec des membres de la représentation au Benelux du parti cher à Vital Kamerhe. Candidat «malheureux» aux élections législatives du 28 novembre dernier, Mbaya a annoncé notamment la volonté de sa formation politique - dont les députés siègent à l’Assemblée nationale - d’initier une proposition de loi tendant à l’instauration de la double nationalité pour répondre à une "préoccupation" des Congolais de l’étranger. Dans le registre politique, l’orateur a déclaré sans fioritures que la «majorité présidentielle» "cherche" à amender l’article de la Constitution qui limite le nombre du mandat du président de la République à deux.

Près de six mois après les consultations politiques chaotiques du 28 novembre 2011, les partis d’opposition semblent être sur le point de terminer le «travail de deuil» commencé au lendemain du «hold-up électoral» commis par «Joseph Kabila». Signe de temps. Les réunions politiques commencent à reprendre timidement. Histoire de restructurer les formations politiques avant d’engager de nouvelles batailles.

Porte-parole de l’Opposition

Sur invitation de son secrétaire fédéral pour le Benelux, Hilaire Lumbaie Mulumba, mieux connu sous le surnom de «Tatu Hilaire», l’UNC Belgique a organisé mercredi une rencontre dans un hôtel bruxellois. Une vingtaine de membres de ce parti est venue écouter et échanger avec Alain Mbaya, le "numéro 3". L’orateur a longuement parlé du "passé" en revenant sur l’historique de l’UNC et les élections du 28 novembre 2011. Après avoir loué les qualités de "vrai démocrate" de Vital Kamerhe - pour avoir laissé des espaces de libertés aux députés de l’opposition pendant qu’il dirigeait l’Assembléé nationale -, Mbaya de lancer : "Ceux qui suspectaient Vital Kamerhe d’être un «sous-marin» de Joseph Kabila lors de l’élection présidentielle ont été confondus". «Vital Kamerhe a été le premier à annoncer la victoire d’Etienne Tshisekedi à la Présidentielle». Pour ce haut cadre de l’UNC, le double scrutin du 2011 a été plus médiocre que celui de 2006. «J’étais parmi ceux qui croyaient que les élections de 2011 ne pouvaient qu’êtres meilleures par rapport à celles de 2006. Helàs, je constate que notre pays est tombé encore plus bas dans la mesure où les citoyens ont donné leurs voix en contrepartie de l’argent et de la bière». «Les députés ont été nommés et non élus», souligne-t-il. Et d’ajouter: "Notre pays a besoin d’hommes politiques plus soucieux d’une certaine éthique".

Parlant du présent et de l’avenir, Alain Mbaya de confirmer que les députés de son parti - au nombre de 19 - siègent à l’Assemblée nationale. Ils font partir d’un groupe parlementaire qui regroupe 29 députés nationaux dont des personnalités appartenant au cartel qui soutenait la candidature du leader de l’UDPS. «Il s’agit d’éviter la politique de chaise vide et de faire entendre un autre son de cloche», dit-il en guise de justification. Parlant de la Chambre basse, Mbaya de relever que les débats s’y déroulent dans une ambiance libérale. «Le vrai problème, devait-il tempérer, se situe au moment du vote. C’est à ce moment que l’on voit des parlementaires voter dans un sens contraire aux thèses qu’ils défendaient lors des séances plénières». Sur un ton de dépit, Mbaya de s’exclamer : « Quel genre de politicien avons-nous » ? Du fil en aiguille, l’homme regrette les candidatures déposées par certains membres de l’opposition pour entrer au Bureau de la Chambre basse du Parlement ou au gouvernement. «Le fait que des membres de l’opposition cherche à entrer au Bureau de l’Assemblée nationale ou au gouvernement, dit-il, pose un problème sur l’existence même de l’opposition». Et d’annoncer dans la foulée que l’Opposition va procéder à la désignation de son «Porte-parole». Dévolue au MLC au cours de la précédente législature, la «fonction» est restée vacante suite à «l’absence physique» de Jean-Pierre Bemba. "Devons-nous laisser cette position inoccupée?".

«Présidence sans limitation de mandat»

Parlant toujours de l’avenir, Mbaya a invité les Congolais de la diaspora à prendre une part active dans l’élaboration d’une proposition de loi portant sur la double nationalité. Une proposition de loi que compte initier l’UNC. La double nationalité sera accordée aux «Congolais d’origine» pour les uns, aux "Congolais de père et de mère" pour les autres. «Il s’agit, dira-t-il, d’une question très importante pour permettre aux Congolais de la diaspora ayant acquis la nationalité du pays d’accueil de continuer à être éligible au Congo». L’orateur a reconnu que l’application d’une telle loi devrait être précédée par la modernisation de l’administration. «Il faut une administration efficace pour contrôler le flux de la population».

Revenant sur l’ambiance au sein de la représentation nationale, Mbaya de révéler avec une pointe de résignation que «Kangakati» (entendez : «Joseph Kabila») «est beaucoup plus fort que nous». Une manière de dire que les députés dits de la «majorité présidentielle» sont tenus en laisse par «Kabila» à qui ils obéissent au doigt et à l’oeil. L’homme d’expliciter sa pensée : "Kingakati continue de donner des instructions aux députés de la majorité". Et vint la phrase-choc : "La majorité cherche aujourd’hui à modifier la Constitution pour amender l’article de la Constitution qui limite le nombre de mandat présidentiel à deux». En tous cas, les voyageurs en provenance de Kinshasa sont formels pour dire que «Joseph Kabila» détient désormais un pouvoir sans partage. Il est omnipotent. Au motif que tous les contre-pouvoirs (Opposition, médias, église, le monde associatif) ont été «neutralisés». «Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois», énonce le premier alinéa de l’article 70 de la Constitution.

Lors du jeu de questions-réponses, Alain Mbaya a peiné à convaincre au sujet la situation d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Depuis bientôt cinq mois, celui-ci est assiégé par des éléments de la garde présidentielle déguisés en policiers. Que compte faire l’opposition pour mettre fin à la situation d’assignation à résidence de facto dont il fait l’objet? «L’opposition attendait d’avoir en face des interlocuteurs dignes de ce nom», dira l’orateur. Selon lui, ces interlocuteurs sont désormais là puisqu’il s’agit de l’Assemblée nationale et du gouvernement…

Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2012

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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 06:59

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 14:09

 

Après le fait accompli électoral, les activités politiques commencent timidement à reprendre dans la diaspora congolaise.
L'Union pour la Nation Congolaise (UNC), le parti de Vital Kamerhe, par sa fédération de Belgique, a organisé une matinée politique, profitant du séjour du président du conseil national du parti en Belgique.

 


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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 09:08

En marge de l’investiture du Premier ministre Matata  Ponyo, le président du Groupe parlementaire de l’UNC (Union pour la Nation Congolaise), Bitakwira, a animé un point de presse dans les couloirs du Palais du Peuple. Son message a essentiellement porté sur les réponses évasives du Chef du Gouvernement au sujet de la situation sécuritaire qui prévaut dans les deux Kivu (Nord et Sud).


Il a averti qu’à cause de la légèreté avec laquelle cette question est traitée à Kinshasa, le Nord et le Sud-Kivu risquent de connaître le sort du Nord du Mali, présentement occupé par plusieurs groupes armés rebelles, dont certains se réclament de la célèbre organisation terroriste islamiste Al Qaïda.


Selon le député élu d’Uvira, toutes les conditions sont réunies pour l’occupation militaire intégrale du Nord et du Sud-Kivu par les forces négatives tant nationales qu’étrangères. Il pense, à cet effet, au CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple), au M 23 (Mouvement  du 23 janvier), à l’ANC/CNDP (Armée Nationale Congolaise/Congrès National pour la Défense du Peuple), aux Mai Mai Janvier, à l’UPCP (Union des Patriotes Congolais pour la Paix), au Pareco, aux Mai-Mai, aux FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda), etc.


Le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, à l’image du Nord du Mali, vont bientôt, de l’avis de l’Union pour la Nation Congolaise, échapper totalement au contrôle du pouvoir en place à Kinshasa. Le parti cher à Vital Kamerhe reproche au Gouvernement Matata le fait de banaliser le processus de
balkanisation de la République Démocratique du Congo entamé à partir des territoires de l’Est. Au regard de la concentration des groupuscules armés dans cette partie du territoire national, prévient  l’UNC, les gouvernants en place à Kinshasa risquent de se réveiller, un beau matin, avec un pays amputé du Nord et du Sud-Kivu, comme c’est le cas présentement au Nord du Mali, en Afrique de l’Ouest.


Aussi Bitakwira a-t-il tenu à agiter fortement la sonnette d’alarme afin que les autorités civiles et militaires nationales, fort distraites par la course aux avantages financiers et matériels égoïstes, cessent de se comporter  comme s’ils se trouvaient dans un pays normal. Il en a appelé à l’éveil patriotique, si les Congolaises et Congolais tiennent encore à compter le Nord-Kivu et le Sud-Kivu comme entités politiques et administratives de la République Démocratique du Congo. Kimp


Assemblée nationale :

les élus du Nord-Kivu demandent à Matata Ponyo

 « de se rendre immédiatement » dans cette province

Radio Okapi, mai 5, 2012


Le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku a présenté au cours de la plénière du vendredi 4 mai le mémorandum des élus du Nord-Kivu au sujet des affrontements entre Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des déserteurs fidèles au général Bosco Ntaganda. Les députés élus du Nord-Kivu ont demandé au Premier ministre, Matata Ponyo, « de se rendre immédiatement » dans cette province pour examiner les questions sécuritaires qui s’y posent et trouver une solution définitive.

 

Cette position a été soutenue par leurs collègues élus d’autres provinces. C’est le cas de Fidèle Ntingombay, député national de la circonscription de Bongandanga dans la province de l’Equateur, qui a aussi demandé au « président de la République de s’impliquer pour qu’on en finisse avec cette affaire ».


Cet élu a aussi souhaité que la communauté internationale s’implique pour arrêter Bosco Ntaganda considéré comme instigateur du mouvement de révolte dans les casernes du Nord-Kivu qui a ensuite donné lieu aux combats entre militaires et mutins.


Les députés élus du Nord-Kivu ont également plaidé pour que l’Assemblée nationale accorde une attention particulière au budget qui sera alloué aux dépenses sécuritaires nécessaires pour pacifier la partie Est du pays.
Ces députés demandent au président de la République, Joseph Kabila de concrétiser ses promesses de sécurisation de cette province notamment la mesure concernant notamment « la mutation des militaires originaires du Nord-Kivu vers d’autres provinces du pays ».


Depuis la fin du mois d’avril, des combats opposent les militaires et les mutins dans le territoire de Masisi.
Les forces loyalistes tentent de récupérer des localités occupées par ces déserteurs issus de l’ex-mouvement rebelle CNDP dont Bosco Ntaganda était le chef militaire.
Ces affrontements ont causé le déplacement de plusieurs milliers de personnes. Selon Amnesty international, au moins trois femmes auraient déjà trouvé la mort dans la ville de Ngungu.


Appel de l’Unicef



 Dans un communiqué publié vendredi 4 mai, l’Unicef lance un appel urgent à la protection des enfants et des femmes dans les territoires de Masisi et de Walikale en proie à des combats entre militaires et déserteurs depuis une semaine. Selon cette agence des Nations unies, au moins dix milles personnes ont fui leurs localités depuis le début de ces affrontements. Séparés de leurs parents et affectés par l’interruption de l’éducation, indique le communiqué, « les enfants encourent le danger accru d’être recrutés par les parties belligérantes ».  L’Unicef craint que les femmes et les enfants les plus vulnérables soient victimes de violences sexuelles.



Le chef de bureau de l’Unicef à l’Est du pays, Jean Metenier se dit inquiet de la situation sanitaire de huit zones de santé du Nord-Kivu inaccessibles à cause des combats et où la campagne de vaccination contre la polio ne pourra pas être conduite.




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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 16:36

Un bienfait n'est jamais perdu, dit-on. Cette sentence française, nombreux sont les Congolais se trouvant dans l'obligation, aujourd'hui, d'en reconnaître le mérite et la reconnaissance de ses auteurs.

De la conflictualité à l'Est de la République démocratique du Congo, le public congolais, comme un seul homme, demeuré unanime à reconnaître , la nécessité de s'en tenir à la solution Kamerhe, alors Président de l'Assemblée nationale, pour colmater les brèches.

L'ex-Président de la chambre basse du Parlement, a, à son temps, démontré, l'inutilité de recourir à la force, à la violence, pour tenter de venir à bout de la rébellion. Il avait, en fait, beau jeu d'esquiver la démarche brutale, tant, à un niveau de la hiérarchie militaire, des accointances louches entre les rebelles et quelques hauts officiers de la FARDC.

En raison de leurs affinités, il s'en suivait une perte d'armes et munitions au profit de la rébellion. D'où, a martelé le Président de l'Union pour la Nation Congolais (UNC), le dialogue avec toutes les couches mutines et/ou rebelles, passait pour la voie ultime sur laquelle marcher dans le but de restaurer la paix à l'Est du pays.

De la sorte, la confiance des électeurs, du souverain primaire, pour ne pas dire du peuple, va-t-elle renaître vis-à-vis des dirigeants bénéficiaires de leur »go» pour le diriger.

Autrement, complicité occidentale et exploitatrice aidant, nul doute que le Gouvernement sera distrait et ne se concentrera pas pour réverbérer sur la meilleure des chemins sans embûches à parcourir pour restaurer, la paix intégrale, condition sine qua non, de la confiance aux autorités et de la reprise des sentiers des champs, de la pêche, de la chasse en relief, en toute quiétude, de l'économie naturelle pour le bonheur des «sans voix ».

C'est, donc, à ce prix que Vital Kamerhe a conjecturé la potentialité, pour le Chef de l'Etat, de gagner le combat du social et de remporter la palme dans la guerre ayant pour finalité finale, la sortie de l'artisanat à l'artificiel visant la modernisation de la RDC susceptible de la hisser au rang des pays émergents au monde.

Satonge Mobali, C.P.

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 08:24
vital kamerhe 0Le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC, opposition), Vital Kamerhe (photo), a déploré »la somalisation » à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), en dépit de la tenue des élections organisées en novembre 2011. »Nous allons petit à petit vers la somalisation de l’Est du Congo », a-t-il confié à la presse, en marge de la présentation du rapport sur »L’Etat de droit sous la législature de 2006 à 2011 », publié par l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (ASADHO). A l’Est du pays, les Congolais assistent » impuissants à la somatisation de cette partie du pays « , a dit l’ancien speaker de l’Assemblée nationale, dénonçant des viols commis contre les hommes dans le Kivu. « Beaucoup de nos frères et cousins sont violés « , a accusé M. Kamerhe, citant des éléments venant d’un pays voisin de la RDC. Il a préconisé la tenue d’une table ronde « pour élaborer un plan de sortie de crise non seulement à l’Est du Congo mais dans l’ensemble de la région des Grands lacs « . Vital Kamerhe a appelé l’élite congolaise à concocter »ce plan raisonnable » de sortie de crise. » Ce plan ne devrait pas être la question du gouvernement seul ou du Président de la République ou du ministre de l’Intérieur ou de la Défense. C’est une question nationale qui demande que les gens en parlent et trouvent des voies de sortie pour le bonheur de tout le peuple congolais », a-t-il expliqué. L’ancien speaker de l’Assemblée nationale considère ce plan comme une opportunité urgente de voir comment sauver la nation congolaise en danger. Il a salué la publication du rapport de l’ASADHO, qui a ramassé toutes les questions de violations des droits de l’Homme avant, pendant et après les élections Il a également qualifié de ‘’sulfureux » ce rapport, qui a répertorié des assassinats ciblés et des répressions disproportionnées à l’égard des gens » qui manifestaient sans armes ni bâtons ». » Je suis ému de voir que l’ASADHO a souligné l’injustice dont j’avais été l’objet, quand j’avais donné ma position par rapport à l’intervention de celles que l’on avait appelées les forces conjointes sur le territoire congolais « , a-t-il dit devant la presse. » Aujourd’hui, l’ASADHO l’a dit: l’histoire me donne raison, malgré l’enthousiasme qui avait caractérisé ceux qui avaient pris la décision. Aujourd’hui, ils doivent se rendre compte que ces décisions sont inefficaces « , a-t-il ajouté. Evoquant les élections de 2011, M. Kamerhe a soutenu que celles-ci ont plongé les Congolais dans les ténèbres et donné »un coup très sérieux » à la démocratie. » La RDC se retrouve en dessous de la Birmanie, qui est en train de sortir de la zone des ténèbres « , a-t-il encore indiqué.
APA/CCN
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