Bruxelles, 18/05 (ACP).- M. Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), parti qui se réclame de l’opposition, a appelé jeudi, à Bruxelles, au rassemblement de l’opposition, proposant la mise sur pied d’un secrétariat technique chargé d’élaborer un programme commun de cette plateforme.
Le leader de l’UNC s’est exprimé ainsi à l’occasion de la présentation à Bruxelles de son livre intitulé « Les fondements de la politique transatlantique de la République Démocratique du Congo », publié aux éditions Larcier.
M. Kamerhe s’est également appesanti sur la transparence du processus électoral, notamment lors de la mise en place de la Cour constitutionnelle. Il a indiqué que cette transparence concerne aussi la sécurisation des acteurs politiques et l’acceptation des résultats des scrutins, insistant, entre autres, sur la sensibilisation de la population. M. Kamerhe, qui est candidat à l’élection présidentielle de novembre prochain, se dit cependant « flexible » dans le choix d’un candidat unique de l’opposition. Il propose que l’opposition établisse les facteurs objectifs et subjectifs de chaque prétendant en vue de la désignation d’un candidat unique.
Concernant son projet de société, M. Kamerhe déplore une « absence de leadership responsable » à la tête de la RDC et rêve d’un « Congo debout et qui marche ». Il déplore aussi le fait que la RDC, un pays aux atouts considérables, est devenue un « non-Etat ». Il tient cependant à expliquer aux Congolais que « la pauvreté n’est pas une fatalité », estimant que, par le travail et grâce à un leadership responsable au service des populations, la RDC peut devenir une puissance au cœur de l’Afrique, un pôle intégrateur de l’Afrique centrale et un « pays où l’on ne se pose pas des questions pour l’éducation des enfants, pour l’eau potable et l’électricité ou pour un salaire décent ».
Soulignant le rôle de la RDC dans la zone atlantique, il a pris comme exemple le Brésil, mettant en exergue les similitudes entre ce pays et le Congo dans plusieurs domaines, comme les matières premières, l’eau douce, la forêt ou les terres arables. Mais, a-t-il fait observer, alors que le Brésil se développe, le Congo s’enlise. M. Kamerhe envisage de développer le pays avec les ressources nationales et grâce à une coopération mutuellement avantageuse, en vue d’améliorer les conditions de vie de ses concitoyens. Le but, a-t-il expliqué, n’est pas de chasser les riches, mais de créer des conditions favorables aux investissements, un meilleur climat des affaires. L’assainissement du climat des affaires, selon lui, passe notamment par la réduction du nombre des taxes. Le pays, a-t-il relevé, compte actuellement 156 « taxes visibles ».
A propos de la refondation de l’Etat, le président de l’UNC propose une véritable réforme de l’armée et de la police, de l’administration publique, de la magistrature et de la diplomatie. Il a aussi mis l’accent sur les problèmes d’urbanisme.
« Les fondements de la politique transatlantique de la RDC»
Dans son livre, Vital Kamerhe aborde trois thèmes majeurs. Le premier analyse les « atouts indéniables » de la RDC, comparables à ceux du Brésil. Le deuxième thème examine les potentialités économiques du pays « contrastant avec le niveau de développement et des prévisions réalistes ». Le dernier thème explique les raisons d’espérer en l’avenir d’un Congo prospère et puissant.
L’ouvrage de 219 pages est préfacé par M. Michel Rocard, ancien Premier ministre français, qui note que, « sans être extrêmement nouveau », le thème de ce livre « est novateur en ce qui concerne un pays africain ayant une vocation naturelle à jouer un rôle important dans les nouvelles relations transatlantiques fondées sur la complémentarité et la solidarité ». Dans l’avant-propos, Grégoire Bakandeja wa Mpungu, professeur aux Universités de Kinshasa et de Paris 1 Sorbonne, affirme que « sans vouloir chercher à montrer du doigt les responsables du drame national actuel (aggravation de la pauvreté, la misère et ses conséquences sociales) qui semblent se complaire de la mendicité internationale, l’auteur émet un cri d’alarme en vue d’un changement réel des méthodes de gestion économique, marquées actuellement par la prédation et les prévarications dans le chef de responsables publics, et pour que cessent les pratiques honteuses de corruption et de concussion ». Selon le Pr Bakandeja, l’auteur « propose des schémas pour faire du Congo non seulement un vrai paradis pour ses habitants, mais aussi et surtout une chance pour le monde ».
La cérémonie de présentation de ce livre à la presse, prévue jeudi dans un restaurant du centre de Bruxelles, a été délocalisée à un autre endroit plus discret à cause de la présence, jugée inquiétante, des « combattants congolais », qui s’étaient donné rendez-vous au lieu de la cérémonie en grand nombre pour écouter le candidat à la présidence de la République, a-t-on constaté.
Roger Mazanza ACP