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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 08:33

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Vital Kamerhe condamne vivement l'éventualité d'un scrutin présidentiel à un tour.

 

 

 

Vital Kamerhe condamne vivement l'éventualité d'un scrutin présidentiel à un tour. © Vincent Fournier/J.A.

Vital Kamerhe s'est insurgé contre un mode de scrutin présidentiel à un seul tour, qui pourrait être définitivement adopté ce vendredi. Selon lui cette réforme est "dangereuse" pour la cohésion nationale. 

Tous les obstacles sont levés pour une réforme de la Constitution de la RDC. Officiellement, il s'agit de réaliser des économies, mais la réélection de Joseph Kabila se trouverait facilitée par un scrutin à un seul tour. Le Sénat a adopté la réforme jeudi, comme l'Assemblée nationale avant lui. Les deux chambres réunies doivent maintenant se prononcer sur le projet. Le vote devrait avoir lieu ce vendredi, dernier jour de la session parlementaire en cours, selon le ministre de l'Information Lambert Mende.

L’opposant, Vital Kamerhe, ancien rouage de la machine électorale qui a fait gagner Joseph Kabila en 2006, réagit au projet du gouvernement de faire passer le scrutin présidentiel de deux tours à un seul tour. Président de l’Assemblée nationale jusqu’en mars 2009, Vital Kamerhe, 51 ans, a officialisé un changement de camp qui n’était plus un secret pour personne. Le 14 décembre dernier, il a annoncé sa candidature à la présidentielle de novembre 2011. Il avait auparavant créé un parti, l’Union pour la nation congolaise (UNC), pour lequel il vise rien de moins que 15 millions de membres (la RD Congo compte 65 millions d’habitants).

Jeune Afrique : Le gouvernement a l'intention de passer à un mode de scrutin à un tour. Qu’en pensez-vous ?

Vital Kamerhe : C’est très dangereux pour la cohésion nationale. Un scrutin à un tour ne permettrait pas l’élection d’un président consensuel. Nous en avons pourtant besoin. Au Congo, il y a plus de quatre cents ethnies et plus de trois cents partis politiques. Nous allons donc nous battre pour que le Parlement refuse cette modification de la Constitution [dont l’adoption requiert la majorité des trois cinquièmes, NDLR].

A-t-elle des chances d’être adoptée ?

Des dollars vont être distribués, mais nous mettons les élus devant leurs responsabilités : ils doivent choisir entre leurs intérêts personnels et ceux du peuple congolais. Il n’est pas besoin d’être devin : quel que soit le résultat d’un scrutin à un tour, il sera contesté. Cela dit, le projet du gouvernement peut être une grande chance pour l’opposition. C’est l’occasion de nous unir autour d’un programme préélectoral commun, ce que je propose depuis longtemps.

Vous avez été un élément actif de la campagne de Joseph Kabila en 2006. Aujourd’hui, vous vous présentez contre lui. Avez-vous vraiment des convictions ?

La politique est dynamique, pas figée. Il arrive que deux personnes qui s’entendent soient ensuite séparées par des divergences profondes. J’ai choisi Joseph Kabila dès 2001 et je ne le regrette pas. J’ai ensuite été convaincu du projet de société que nous avons élaboré ensemble. Mais les réalisations de son gouvernement se sont révélées nettement moins nombreuses que celles de la transition, de 2003 à 2006, et de nombreuses divergences sont apparues.

Vous vous êtes donc trompé ?

Non, j’ai été abusé. C’est comme dans un mariage.

Quel principal reproche faites-vous au président ?

D’avoir abandonné le mode de gestion qui était le sien. Avant son élection, il y avait autour de lui un comité de stratégie, dont je faisais partie. Il écoutait tous les avis afin de prendre la bonne décision. Les sujets étaient ensuite portés devant les institutions. Aujourd’hui, celles-ci ne font plus que de la figuration. Cinq mois peuvent se passer sans Conseil des ministres, alors qu’il doit se tenir une fois par mois. Son entourage dit au président que tout fonctionne à l’intérieur du pays, mais, quand il se déplace, il mesure combien il a été induit en erreur.

Où se prennent les décisions ?

Je l’ignore. Je me demande même si des décisions se prennent : le pays donne l’impression de n’être pas gouverné. Il y a un déficit de leadership

Ces décisions se prennent-elles au sein d’un "gouvernement parallèle", dont le chef serait Augustin Katumba Mwanke ?

C’est vous qui citez ce nom. Lorsque j’ai annoncé ma candidature, en décembre, j’ai dénoncé, parmi mes divergences avec Joseph Kabila, l’existence de ce gouvernement parallèle. Mais que les choses soient claires : je ne dirige pas ma lutte contre Kabila. Je dénonce un système qui nous conduit droit dans le mur. Le Congo est un éléphant couché, il faut le relever

 

 

 

 

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 14:08

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

DECLARATION DE L’OPPOSITION POLITIQUE

En date du 03 Janvier 2011, le Porte-parole du Gouvernement, s’exprimant au nom de la majorité au pouvoir, a déclaré, entre autres, que la famille politique du Chef de l’Etat allait soumettre au Parlement une proposition de révision de la Constitution, afin de ramener le scrutin pour l’élection du Président de la République à un seul tour, au lieu de deux, tel que stipulé dans la Constitution en son article 71.

Considérant l’extrême gravité de cette déclaration, les partis et regroupements politiques, membres de l’Opposition au régime du Président Joseph KABILA, se sont réunis ce dimanche 09 janvier 2011, aux fins de se concerter sur cette démarche du Pouvoir.

Après débats et délibérations, l’Opposition Politique déclare ce qui suit :

1.     L’Opposition Politique réaffirme que la Constitution du 18 février 2006 est la loi fondamentale de la République Démocratique du Congo, et que le respect de sa lettre et de son esprit s’impose à tous les congolais ; à fortiori au Chef de l’Etat qui est le Garant de son respect.

2.     L’Opposition politique rappelle que l’institution de deux tours de scrutin à l’élection présidentielle est l’aboutissement d’une longue lutte des forces du changement démocratique contre la dictature dans notre pays. C’est un des acquis de la Conférence Nationale Souveraine et du Dialogue Inter Congolais de Sun City. Par conséquent, l’Opposition politique considère la proposition de la mouvance présidentielle comme une dangereuse marche en arrière. 

3.     L’Opposition Politique rappelle à l’opinion, tant nationale qu’internationale, que la RDC, pays aux dimensions d’un sous-continent, est constituée d’une mosaïque de communautés avec une pluralité d’opinions. Pour rendre l’Etat gouvernable, chacune des composantes de cette mosaïque est appelée à se reconnaître dans le Président de la République élu et doit pouvoir s’exprimer au Parlement.

C’est pourquoi, tant la Constitution que la loi électorale de mars 2006, prenant en compte cette réalité sociopolitique, ont prévu, d’une part, un mode de scrutin à deux tours pour l’élection présidentielle et, d’autre part, des scrutins au système proportionnel pour les élections législatives, afin de garantir le respect de cette diversité.

4.     L’Opposition politique estime que l’initiative du Président Joseph KABILA de réviser la Constitution et, par conséquent, la loi électorale, à  quelques mois des échéances électorales est inopportune. En outre, cette démarche renferme les germes de la rupture du pacte républicain, fondé sur le consensus, dont la Constitution adoptée par référendum et promulguée le 18 février 2006 est précisément le reflet.

5.     En effet, l’Opposition politique considère que l’institution d’un tour unique pour l’élection présidentielle aura pour conséquence inéluctable, le rétrécissement de la légitimité du Chef de l’Etat, avec comme corollaire, la multiplication des contestations de son pouvoir et l’instabilité dans le pays.

6.     L’Opposition politique fait remarquer que cette proposition rétrograde a pour unique objectif d’organiser la tricherie à grande echelle, et participe d’une dynamique de confiscation de tous les pouvoirs d’Etat par un seul individu.

7.     L’opposition politique, faisant sienne la disposition de l’article 64 de la Constitution qui stipule en son alinéa premier que « tout Congolais a le droit et le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation de la loi fondamentale », rejette fermement l’initiative du Président Joseph KABILA de réviser dans la précipitation et pour des raisons inavouées, la Constitution et son corollaire qu’est la loi électorale.

8.     L’Opposition Politique dénonce par la même occasion, la multiplication des actes d’intimidation des opposants, des activistes des droits de l’homme et des journalistes, et toutes les manœuvres dilatoires, voire politiciennes, du Pouvoir, tendant à retarder la tenue des élections générales dans les délais constitutionnels, notamment dans le refus de la mise en place du bureau de la CENI.

9.     Contrairement aux affirmations du Porte-parole du Gouvernement, l’Opposition politique affirme que la RDC devrait disposer des moyens financiers suffisants pour organiser l’élection présidentielle à deux tours et des élections législatives telles qu’initialement prévues. Elle rappelle que les fonds destinés à l’organisation des élections en 2011 ont déjà en partie été décaissés sur le Budget de l’exercice 2010 et sont également inscrits au Budget de l’Etat de  2011.

10.           L’Opposition politique demande au Président Joseph KABILA, qui célèbre ce mois de janvier 2011 son dixième anniversaire à la tête de l’Etat, d’abandonner son projet tendant à imposer des règles taillées sur mesure pour se maintenir au pouvoir et contourner la volonté de changement qui anime le peuple congolais.

11.           L’Opposition politique exhorte la Communauté Internationale à soutenir le peuple congolais dans sa lutte pour la démocratie et de ne pas tomber dans le piège tendu par le Président KABILA.  Elle doit se garder de participer au financement d’une mascarade d’élections qui vise à maintenir le Président Joseph Kabila à la tête du pays et conforter l’installation d’une nouvelle dictature en RDC.

12.            Enfin, l’Opposition Politique réitère au Peuple congolais son engagement à poursuivre à ses côtés la lutte pour que réussisse l’alternance démocratique qui conduira à l’amélioration du mieux être de tous. Au cas où le Pouvoir en place persistait à vouloir imposer son dictat, l’Opposition politique est prête à prendre ses responsabilités. Elle demande de ce fait au Peuple congolais de se tenir prêt à défendre, par toutes voies légales, les acquis du processus de démocratisation en cours dans notre pays depuis 1990.

 

Que vive la démocratie,

Que Dieu bénisse la RDC et son peuple !

                                                      Fait à Kinshasa, le 09 janvier 2011  

 

 

Pour l’Opposition Politique (liste partielle)

MLC : François MUAMBA                  

UDPS : Etienne TSHISEKEDI Wa Mulumba                    

CD : Gilbert KIAKWAMA

ODR : Roger LUMBALA                                                                                                       

 UNC : Vital KAMERHE                                                                                             

G 14 : Dr Baudouin BUASA, Dr KABAMBA Mbwebwe, Richard EZULU

ANADER :    Elie     KUMBU        Kimbel

UREC :           Jean-Batiste           MONICO

ECiDé            : Martin M. FAYULU                              

RADECO: Madame TATCHER LUSAMBA

MLP : Fanck DIONGO

RADER: Auguste MAMPUYA

PT : Steve MBIKAYI

LES RENOVATEURS : Albert Fabrice MPUELA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 08:35

 

 

Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC). Photo CIC

Président du tout nouveau parti «U.N.C» (Union de la Nation Congolaise), Vital Kamerhe a séjourné à Bruxelles où il a eu une séance de travail avec les membres du comité provisoire de la «Fédération Benelux» de cette formation politique. La rencontre a eu lieu samedi 8 janvier dans un hôtel bruxellois. En marge de cette rencontre, il a annoncé que les représentants des forces de l’opposition devaient faire une déclaration commune dimanche 9 janvier à Kinshasa. Dans un entretien avec Congoindépendant, l’ancien président de l’Assemblée nationale a bien voulu répondre à quelques questions d’actualités.

"L’UNC a un programme. Mais, il ne sert à rien de rabattre les oreilles de la population congolaise avec des termes sophistiqués tels que les «agrégats macro-économiques». Il faut faire simple : la population congolaise a des besoins essentiels qui ne sont pas satisfaits. Cette population a faim et soif. Elle veut des emplois, des soins de santé, une éducation de qualité et un habitat." Le développement économique et social du Congo doit partir de l’arrière-pays, selon le modèle brésilien. L’UNC entend instaurer l’Etat de droit et réhabiliter les fonctions régaliennes de l’Etat. La RD Congo ressemble aujourd’hui a un éléphant couché dont les membres ne sont pas brisés. Nous devons remettre cet éléphant sur ses quatre pattes. Les leaders de l’opposition ont décidé d’élaborer un programme électoral commun." C’est la substance du message transmis par le président de l’UNC à l’assistance venue l’écouter.

«UNC, Mopepe ya Sika !»

Trois semaines après la sortie officielle de son parti, Vital Kamerhe est venu à Bruxelles échanger avec les membres du comité provisoire de la représentation de cette organisation au Benelux. Il est 17 heures 15 lorsque les participants, venus des quatre coins de Belgique, se sont engouffrés dans la salle de réunion. En attendant l’installation officielle de l’équipe, prévue le 23 janvier, Lino Amedika, Christian Buhendwa et Nico Kalimera animent respectivement les sections de la Région-Bruxelles-Capitale, de la Flandre et de la Wallonie. Des sympathisants venus de France et du Royaume-Uni étaient également présents. Au total, une quarantaine de personnes a répondu au rendez-vous. Quelques visages connus sont là ! C’est le cas notamment de : Hilaire Lumbaie Mulumba, alias «Tatu Hilaire», secrétaire fédéral pour le Benelux, Henri Nswana, ancien ambassadeur de la RD Congo à Londres et Guy Lokota. Après avoir fait entonner le slogan «UNC, mopepe ya sika !», Tatu Hilaire cède la parole à l’orateur du jour.

Sur un ton de «causerie», Kamerhe a, exprimé, en liminaire, le vœu de voir l’année 2011 inaugurer une ère de «recrédibilisation» de la RD Congo. Il dit espérer voir le pays «quitter la zone de la honte, de la pauvreté et de l’humiliation». «Quand la locomotive est obsolète, il ne faut pas la rafistoler. Il faut simplement la remplacer !», lance-t-il. Le message paraît limpide. Pour lui, il faut mettre sur les rails une «nouvelle locomotive». Celle-ci devrait se présenter sous la forme d’un «leadership» incarné par des hommes et des femmes animés par deux ambitions majeures : la promotion du bien-être collectif et la défense de la souveraineté nationale. Le président de l’UNC «rêve» d’un Congo qui ressemblerait à une locomotive tractant trois «wagons» dans lesquels embarqueraient respectivement les riches, la classe moyenne et la grande masse composée notamment des paysans (agriculteurs, éleveurs et pêcheurs). Pour lui, «le moment est venu de mettre fin à un développement à trois vitesses.» Contrairement à l’Etat-AFDL qui pourchassaient les nantis accusés, à tort ou à raison, de détenir des «biens mal acquis», Kamerhe veut rassurer en excluant toute chasse aux sorcières. Il prend l’exemple du Brésil où "Lula", alors chef d’Etat, a associé les riches brésiliens à la relance de l’économie et à l’éradication de la pauvreté.

«Le Congo est un paradis que nous avons transformé en enfer»

Président de l’Assemblée nationale «démissionné» mi-mars 2009 - pour avoir exprimé sa «réserve» après l’entrée des troupes rwandaises dans les provinces du Kivu dans le cadre de la fameuse opération «Umoja Wetu» -, «V.K», comme l’appellent ses proches, a mis à profit son éviction du perchoir pour prendre le large. Il a effectué des voyages «studieux» : Canada, France, Belgique, Afrique du Sud etc. L’homme a trouvé un modèle de référence : le Brésilien «Lula» Da Silva. «Il ne sert à rien d’innover alors qu’on peut s’inspirer de ce qui a marché chez les autres». Le 14 décembre dernier, Vital a rompu le cordon ombilical avec le parti présidentiel le PPRD en démissionnant notamment de son mandat de député. Après Kinshasa, il s’est rendu à Goma et à Bukavu pour installer les fédérations locales de sa formation politique. Un voyage «chahuté».

A Bruxelles, il a insisté sur son credo en soulignant que le Congo dispose des mêmes atouts que le Brésil : la terre, l’eau, la forêt, les ressources minières et humaines, le potentiel énergétique. Comme «Lula», Vital «rêve» de mettre le Congo sur le chemin du développement économique et social en l’espace de huit ans. «La RD Congo est un paradis que nous avons transformé en enfer», assène-t-il. Et d’ajouter : «Le Congo importe tout pour satisfaire ses besoins alimentaires. C’est une honte ! C’est une situation qui procède d’un manque de vision et de responsabilité». Et de dénoncer le déficit en eau courante et en énergie électrique auquel le pays fait face.

Réhabiliter les missions régaliennes de l’Etat

Sur le plan économique, l’orateur dit que l’UNC entend voir le Congo cesser d’être un simple exportateur des matières premières qui lui reviennent en produits finis. «Nous nous sommes réjouis trop vite de l’arrivée des Chinois en oubliant que ceux-ci sont devenus des capitalistes qui défendent d’abord leurs intérêts.» Au plan social, il a fustigé l’extrême pauvreté de la population. «La RD Congo est un pays où vivent des milliardaires et des pauvres, martèle-t-il. Nous avons amené la population à un niveau de misère tel qu’elle a fini par s’accommoder de la pauvreté.» Au plan politique, il a mis l’accent sur l’instauration de l’Etat de droit, «ce qui implique la réhabilitation des fonctions régaliennes de l’Etat.» Pour illustrer son propos, «Vital» a pris l’exemple de l’Etat belge qui continue à fonctionner normalement alors qu’il n’a plus de gouvernement de «plein exercice» depuis plus de 200 jours. "Une situation impossible sans une administration impartiale qui continue à gérer le pays", ajoute-t-il. Et de poursuivre : «L’Etat de droit est tout le contraire d’une dictature. C’est un Etat impartial, régi par des règles et non par la volonté d’un "homme fort" ou d’un "homme seul". «L’Etat de droit suppose une armée républicaine capable d’assurer la défense des frontières, une police chargée du maintien d’ordre public, une administration publique moderne, une diplomatie efficace et une Justice impartiale.» Pour Kamerhe, le Congo a urgemment besoin d’une armée capable de mettre fin aux sorties frauduleuses de ses minerais. Il regrette de voir que le Rwanda et le Burundi sont devenus "des exportateurs de nos matières premières à cause de la porosité de nos frontières." Et d’égratigner les personnalités congolaises civiles et militaires qui participent à l’exploitation frauduleuse des ressources du pays. «C’est en fait l’Etat qui pille l’Etat.»

Présidentielle à un tour

Jetant un regard sur l’idée du scrutin présidentiel à un tour proposée par la mouvance kabiliste, Kamerhe a invité les juristes et les politologues congolais a démontré l’«immoralité» de cette initiative. «Quelle mouche a-t-elle pu piquer la famille politique du chef de l’Etat ?, s’est-il interrogé. Comment peut-on proposer que le président de la République soit élu grâce aux votes des électeurs de deux ou trois provinces du pays sur onze? On cherche en vain où se trouve l’intérêt des Congolais dans cette idée. Une modification de la Constitution apporte-t-elle des solutions aux problèmes existentiels des Congolais?» S’agissant de l’opposition, il a annoncé que les représentants des forces de l’opposition devaient rendre publique, dimanche 9 janvier, une déclaration commune rédigée à l’issue des concertations à Limete. Le président de l’UNC a invité les membres de son parti à s’abstenir de toute attaque ou injure contre les autres partis. «Nous devons promouvoir une opposition fondée sur des arguments et des propositions. "L’UNC n’est pas le parti des natifs de Bukavu. Aucune province ne doit être privilégiée au niveau de la représentativité par rapport à d’autres". Cet idéalisme résistera-t-il au temps?

Entretien

Depuis l’annonce de sa candidature au poste de président de la République, Vital Kamerhe reçoit une volée de bois verts. D’aucuns mettent en doute sa citoyenneté congolaise. D’autres lui reprochent d’avoir écrit, en 2006, le fameux opuscule «Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila» et le suspectent d’être un «infiltré» au sein de l’opposition. L’auteur de ces lignes lui a posé quelques questions en commençant par les «tracasseries policières» rencontrées lors du voyage à Goma et à Bukavu. Comment a-t-il vécu les péripéties de ce double voyage? «J’ai vécu le voyage à Goma et à Bukavu de manière douloureuse. Je peux vous dire que la transition sous le régime 1+4 s’est déroulée sans heurts parce que le pouvoir a été arrêté par le pouvoir.» Vital considère ce déploiement des forces de l’ordre parfaitement injustifié du fait que «j’étais porteur d’un message de paix». Il a enchaîné en énumérant une série d’exigences que l’opposition entend articuler. A savoir : la mise sur pied du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, l’installation de la Cour constitutionnelle et la sécurisation des candidats aux prochaines élections. Pour lui, il y a urgence d’installer l’autorité chargée de régir les médias "pour calmer l’excès de zèle" de l’actuel ministre de la Communication et des médias. A-t-il déjà été titulaire d’une autre nationalité ? La réponse est catégorique : «Jamais !». L’homme suspecte ses anciens camarades de la mouvance kabiliste d’être au centre de cette «campagne». Affichant un petit sourire, il réplique : «Est-il infamant d’être Rwandais? Je ne le pense pas. Je n’ai jamais été titulaire d’une autre nationalité. Voilà tout.» Que peut-il répondre à ceux qui le suspectent d’être un «infiltré» qui travaille pour le compte du président sortant? «On ne me suspecte pas, Emile Bongeli {secrétaire nationale à la communication du PPRD} l’a sous-entendu. Je peux vous affirmer que je travaille pour la nation congolaise et non pour des individus. Je travaille pour une nation congolaise que je voudrais grande et dirigée par des «hommes-prophètes» qui rêvent d’un grand Congo. J’ai dépassé le stade de chercher le pouvoir pour le pouvoir.»

Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2011

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 07:52




La déclaration sur la position commune de l’UDPS et des groupes de l’Opposition n’a pas eu lieu hier vendredi. Prévu à la place GB, certains ténors de l’Opposition ne justifient pas le choix porté sur ce lieu, une propriété de la famille Bemba. La rencontre a été reportée et fixée ce dimanche au Grand Hôtel Kinshasa. Il demeure qu’entre Tshisekedi, Vital Kamerhe et François Muamba, il y a une alliance qui est en voie d’être conclue. Question : Qui en sera le porte-étendard ? Lorsqu’on sait qu’à ce jour, faute de compromis, l’Opposition a été incapable de s’élire un porte-parole, bien que l’option ait été nettement levée par une loi votée au Parlement.

Pour faire face à la Majorité, plusieurs leaders de l’Opposition, dont Etienne Tshisekedi pour l’UDPS, François Muamba pour le MLC et Vital Kamerhe pour l’UNC ont décidé de faire bloc pour mieux jouer le jeu. Des tractations se multiplient dans ce bloc, associant d’autres leaders se réclament de l’Opposition, pour contenir la machine AMP et Alliés en pleine effervescence.

Cependant, il se pose des questions quant à la capacité de ce bloc à se solidariser autour d’un leader qui, à terme, incarnerait son idéal. Autre interrogation, c’est notamment la personne sur qui reposera cette charge. Invité surprise du bloc de l’Opposition, Vital Kamerhe, transfuge du PPRD (parti présidentiel) et président de l’UNC, a multiplié des gestes de bonne foi pour trouver grâce dans le rang de l’Opposition. Désormais, il fait partie de ceux qui, dans l’Opposition, devaient jouer ce rôle. Mais, c’est sans compter avec le doyen d’entre tous, Etienne Tshisekedi.

De retour depuis quelques jours à Kinshasa, l’homme appelle désormais à un grand rassemblement au sein de l’Opposition pour faire échouer la Majorité aux élections de 2011.

A côté de ces deux figures, il y a François Muamba qui, depuis l’incarcération de Jean-Pierre Bemba à La Haye, fait sa doublure au MLC. Bien au-delà de ces trois, il y a d’autres personnalités qui n’entendent que le moment opportun pour se faire une place au soleil au sein d’une Opposition plus que jamais hétéroclite.

Ainsi, dans l’Opposition il se pose, comme avec le choix non moins réussi d’un porte-parole, un vrai problème de leadership. Celui qui doit l’assurer serait-il automatiquement le chef de file de l’Opposition tel que prévu par la loi votée depuis des mois au Parlement ?

Les raisons d’un report

Le point de presse que l’UDPS et les regroupements politiques de l’Opposition dont le MLC, représenté par Thomas Luhaka, l’ODR par Roger Lumbala, et une délégué de la Démocratie chrétienne de Kiakwama kia Kiziki devraient tenir hier au chapiteau du « GB » pour rendre publique leur position commune sur l’élection présidentielle à un seul tour, a été donc reporté.

Deux versions ont été données pour justifier ce report. Apparemment, il aurait été question d’un côté, du conflit de leadership déjà rampant entre leaders de l’Opposition, et de l’autre, des raisons de sécurité.

Par rapport aux impératifs de sécurité, les initiateurs de la manifestation se sont montrés prudents face à la présence de nombreux éléments de la Police déployés autour de cette zone. Ils ont ainsi décidé de délocaliser la rencontre avec la presse à la résidence du président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi wa Mulumba à Limete.

L’UDPS se justifie

En attendant la publication de la déclaration commune au sujet de l’initiative de la famille politique du chef de l’Etat de soumettre au Parlement une proposition de modification de la Constitution afin de ramener le scrutin à un seul tour, au lieu de deux tel que stipulé par l’article 71 de la Constitution, Albert Moleka, assistant et porte-parole du président de l’UDPS, a souligné hier devant la presse que « M. Etienne Tshisekedi ainsi que les présidents de regroupements politiques de l’Opposition se sont rencontrés afin de matérialiser et rendre publique la déclaration politique commune de l’Opposition par rapport au sujet de l’heure, c’est-à-dire au désir du pouvoir de revoir la Constitution en ce qui concerne le mode de scrutin présidentiel ». Et d’ajouter : « Nous voulons préciser que contrairement à certaines rumeurs qui ont couru ce matin, il n’y a aucun différend au niveau de l’Opposition sur la substance de la déclaration qui doit être promulguée dans les prochaines heures. Ceux qui se sont rendus à l’endroit même où l’on devrait faire la déclaration ont remarqué la forte présence militaire du Pouvoir sur place. C’est ainsi que, par souci de la sécurité de tous les participants, les organisateurs se concertent sur le meilleur endroit possible pour tenir cette rencontre importante qui se tiendra dans les prochaines heures », a-t-il souligné.

Au sujet de la position de l’Opposition en rapport avec la révision constitutionnelle pour l’élection du président de la République en un seul tour, M. Albert Moleka a déclaré que ce n’est pas la proposition qui n’est pas constitutionnelle, mais bien la démarche, la procédure qui exaspère étant donné que : « certains articles de la Constitution dont l’article 71 sont révisables et d’autres qui ne le sont pas. Nous sommes préoccupés par le fait politique que l’on est appelé à réviser une loi qui constitue un paramètre important de la vie politique et de l’avenir de notre pays en utilisant des raisons fallacieuses», a noté Albert Moleka. Il s’est en plus interrogé : « Qu’est-ce qui justifie aujourd’hui la révision de la Constitution qui a été votée par référendum par le peuple ? » Il a conclu : «La moindre preuve de respect pour le peuple congolais serait de soumettre une autre révision de cette Constitution au peuple congolais ».

Conflit de leadership

En creusant dans les raisons évoquées pour justifier le report de la rencontre de vendredi, il apparaît clairement, comme ce fût le cas lors du choix, maintes fois reportées du porte-parole de l’Opposition, qu’un autre mobile a obstrué les discussions au sein de cette plate-forme politique.

En effet, une autre version donnée à ce report serait le conflit de leadership qui couve au sein de l’Opposition. Par respect pour le président national de l’UDPS, «le MLC n’aurait pas dû proposer la place GB pour abriter la rencontre», estime un cadre de l’UDPS, sous le couvert de l’anonymat.

Pour ce combattant « Tshisekediste », l’élégance aurait voulu que le MLC propose un lieu autre que son siège symbolique de GB pour qu’une décision commune soit prise plutôt que de tenir à recevoir tout le monde «aux allures d’allégeance». C’est pour cette raison qu’un lieu neutre a été accepté par tous, à savoir le Grand Hôtel Kinshasa.

Le Sphinx de Limete et le leader de l’Union pour la nation congolaise, Vital Kamerhe, ainsi que le secrétaire général du MLC, François Muamba, devaient donc se déplacer pour se retrouver en ce lieu, supposé «neutre».

En l’absence d’une plate-forme clairement mise en place pour réunir toute l’Opposition, il ne serait pas aisé de gérer les ambitions au sein de l’Opposition qui, depuis cinq années, peine à se choisir un porte-parole comme le prévoit la loi.

Le fauteuil de porte-parole

Le fauteuil de porte-parole de l’Opposition risque de constituer l’enjeu majeur. Trois prétendants sérieux sont en lice, à savoir l’historique Etienne Tshisekedi, le leader ad intérim du MLC, François Muamba, et le tout frais opposant Vital Kamerhe.

Les trois prétendants présentent des atouts indéniables pour occuper ce poste. N’empêche que les Romains risquent de s’empoigner à l’occasion. Etienne Tshisekedi, dont le combat pour l’émergence de la démocratie en RDC ne souffre d’aucune contestation, se présenterait comme un porte-parole naturel de l’Opposition en RDC. Comme handicap, le Lider maximo de l’UDPS avait boycotté les élections de 2006. N’étant pas dans les institutions, il serait difficile pour lui de rallier à sa cause tous les députés et sénateurs de l’Opposition.

Quant à François Muamba, il est en droit d’occuper ce poste, à l’absence de Jean-Pierre Bemba. Etant attendu qu’il assume actuellement le leadership du MLC, son parti peut revendiquer le poste de porte-parole en faveur du parti majoritaire de l’Opposition au sein du Parlement.

Enfin, il y a Vital Kamerhe, dont la montée fulgurante à la suite de sa sortie en fanfare et de ses prises de position, pourrait jouer aux outsiders et mettre en difficultés les deux premiers prétendants.

La gestion de cette question cruciale pour l’Opposition sera déterminante dans la suite des événements notamment la présentation des candidatures lors de prochains scrutins présidentiels.

Que ce soit à un tour ou à deux tours, l’Opposition sera appelée à se mettre ensemble pour faire face au candidat de la Majorité. Une inflation des candidatures ferait alors l’affaire de la Majorité. La capacité des uns et des autres à transcender leurs intérêts personnels au profit de ceux du groupe et de l’Opposition est le moyen le plus indiqué pour que l’Opposition démontre à la face du monde qu’elle constitue une alternative pour 2011.

Sera-t-elle à mesure de parvenir à ce qu’elle n’a pas pu faire lorsqu’il s’est agi d’élire son porte-parole ? Le scepticisme est donc permis.


Kinshasa, 8/01/2011 (LP/MCN, via mediacongo.net)

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 21:42

En ce jour du 04 janvier 2011 où le peuple congolais dans son ensemble se souvient du sang versé par ses frères et sœurs, désormais martyrs à plusieurs titres, l’Union pour la Nation Congolaise se sent en devoir de fixer l’opinion sur les déclarations incongrues, inexactes et empreintes de malhonnêteté  intellectuelle débitées par Monsieur MENDE OMALANGA Lambert, Ministre de la Communication et des Médias et Porte-parole du Gouvernement de la République Démocratique du Congo. 

L’opinion tant nationale qu’internationale se souviendra qu’au cours de sa conférence de presse de ce lundi 03 janvier 2011 consacrée pourtant à la réaction du Gouvernement à la déclaration politique de l’Opposition sur la révision constitutionnelle projetée par le pouvoir, Monsieur MENDE, répondant aux questions des journalistes, a fait des déclarations méprisables et indues sur la personne de l’Honorable Vital KAMERHE, Président National de l’UNC.

Ces déclarations sont relatives aux opérations militaires conjointes entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et les Forces de Défense Rwandaises ainsi qu’au dépassement budgétaire de l’ordre de 504 % au cours du premier semestre 2009. Elles constituent ni plus ni moins une calomnie et un mensonge qui laissent transpirer le mépris du peuple congolais par leur auteur.

Avant de restituer la vérité par rapport aux égarements de Monsieur MENDE, il importe de plancher d’abord  sur le sujet le plus important qu’est celui de la révision constitutionnelle.

1.  DE LA REVISION CONSTITUTIONNELLE PROJETEE

Sur ce registre, l’UNC réitère sa position communiquée au cours du point de presse tenu par son Président National, l’Honorable Vital KAMERHE, le 14 décembre 2010 au complexe GB.

L’UNC rejette toute révision constitutionnelle à laquelle elle entend s’opposer de toutes ses forces et de toutes ses énergies. C’est pourquoi, elle lance un appel pressant à tous les hommes épris de paix et de justice, et particulièrement aux Honorables Députés et Sénateurs, toutes tendances politiques confondues, de faire échec à ce projet déstabilisateur de la Nation, œuvre de ceux qui ont peur d’une confrontation selon les règles préétablies et qui cherchent à édicter des lois sur-mesure  pour assouvir leur soif de gagner les élections avant même qu’elles ne soient organisées.

A son rejet, l’UNC aligne des raisons d’opportunité et formelles sur le plan juridique.

1.1.         Raisons d’opportunité

Il sied de rappeler que la première tentative de modifier la Constitution au cours de la présente législature date de la session de septembre 2007. Elle était l’initiative de l’Honorable TSHIBANGU KALALA. Elle visait la modification de l’article 110 alinéa 1er, point 8 pour permettre au Député et au Sénateur ayant accepté une fonction incompatible avec son mandat de réintégrer sa Chambre à la fin de celui-ci d’une part, et de l’article 152 pour faire du Président de la République, le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, d’autre part.

A cette époque, l’Honorable TSHIBANGU  KALALA avait réuni les signatures requises pour ce faire.

Le Président de l’UNC, alors Président de l’Assemblée nationale, non convaincu de l’opportunité de cette révision qui donnait l’impression de chercher à satisfaire l’intérêt des élus et de plaire au Chef de l’Etat, en avait conféré avec ce dernier qui avait tranché la question au cours de son premier discours sur l’état de la Nation lu devant les deux Chambres réunies en Congrès en date du 06 décembre 2007, en ces termes : « Je ne peux en finir avec les réformes juridiques sans Nous mettre en garde contre la tentation de vouloir régler tout dysfonctionnement éventuel des institutions par une révision constitutionnelle. En principe, la loi fondamentale d’un pays ne devrait être modifié qu’en cas d’extrême nécessité, et uniquement dans l’intérêt supérieur de la Nation » (Cabinet du Président de la République, Discours du Président de la République sur l’état de la Nation, Kinshasa, le 06 décembre 2007, p. 26) ;

La révision constitutionnelle présentement projetée ne nous semble pas satisfaire aux exigences de l’intérêt supérieur de la Nation et de l’extrême nécessité. Le discours sus-vanté du  Chef de l’Etat qui, à l’époque, a reçu un applaudissement frénétique de la part des Députés et Sénateurs, est, à cet égard, on ne peut plus, actuel.

La  raison budgétaire invoquée par le Porte-parole  du Gouvernement ne tient pas la route car si tel en était le cas, c’est au cours de la session budgétaire de septembre 2010 que cette raison aurait dû être présentée. Le budget ayant été voté dans le contexte d’un scrutin majoritaire à deux tours, cet argument, du reste léger,  est  sans objet.

En plus, le deuxième tour a lieu, conformément à la loi électorale en vigueur, au même moment que les élections provinciales dont les coûts sont confondues.

Ainsi, cette raison d’ordre budgétaire est d’autant plus fallacieuse que nul n’ignore la disponibilité de la Communauté Internationale à nous accompagner dans le processus électoral notamment en prenant en charge une grande partie du  financement des élections.

En plus, une seule législature ne permet pas, en toute connaissance des causes, d’évaluer à suffisance le bon fonctionnement des institutions mises en place par la Constitution du 18 février 2006, elle-même issue d’un consensus entre le pouvoir, l’opposition armée, l’opposition politique et les forces vives de la Nation afin de  restaurer la paix au pays. Les uns et les autres devraient éviter tout empressement à la rupture de ce consensus qui permet aujourd’hui au pays de fonctionner plus ou moins normalement.

Enfin, changer les règles du jeu à la veille des élections parait une démarche politique immorale et irresponsable qui frise la tricherie.

Pour toutes ces raisons, et d’autres qui vont être explicitées par la suite, l’UNC invite le Président de la République, Garant de la Nation et du bon fonctionnement des Institutions aux termes de l’article 69 de la Constitution, à faire respecter par tous sa parole donnée le 06 décembre 2007 et en conséquence, à faire revenir sa majorité à la raison en rejetant son fameux  projet de révision de la constitution et de la loi électorale. Les règles de jeu doivent être celles qui ont permis à tous les acteurs de renoncer à la guerre en faveur de la démocratie. Le triomphalisme ne paie pas. La victoire à la première législature ne doit pas faire oublier que la RDC est un pays post-conflit qui a besoin de la modestie de tout le monde pour  s’encrer durablement dans la paix.

Le scrutin majoritaire à deux tours, dans la mesure où il permet au Président élu d’être rassembleur et au dessus de tout clivage géographique et éthno-tribal, est le mieux indiqué pour un pays comme le nôtre avec ses 453 tribus.

1.2.         Raisons d’ordre juridique

L’article 116 de la Constitution qui  règle la question de la convocation des Chambres en session extraordinaire dispose : « Chaque Chambre du Parlement peut être convoquée en session extraordinaire par son Président sur un ordre du jour déterminé, à la demande soit de son Bureau, soit de la moitié de ses membres, soit du Président de la République, soit du Gouvernement. La clôture intervient dès que la Chambre a épuisé l’ordre du jour pour lequel elle a été convoquée et, au plus tard, trente jours à compter de la date du début de la session ».

Si l’ordre du jour de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale a prévu la révision constitutionnelle, tel n’est pas le cas pour le Sénat dont l’ordre du jour de convocation de la présente session extraordinaire est muet sur cette question. Or, l’Assemblée nationale, seule sans le Sénat, ne peut procéder à la révision de la  Constitution sans violer celle-ci.

La question qui se pose à ce stade est celle  de savoir si le Sénat ne peut ajouter ce point à son ordre du jour. La réponse est, sans équivoque, non. Car l’article 116 de la Constitution dispose que la Chambre est convoquée en session extraordinaire sur un ordre du jour déterminé. Ceci veut dire que l’ordre du jour est connu au moment de la convocation de la session extraordinaire et non en cours de celle-ci.

C’est pour cette raison que l’UNC, soucieuse de la légalité, se permet de mettre en garde  respectueusement le Bureau du Sénat  dont la compétence et la justesse dans la perception des choses ne  font l’ombre d’aucun doute. Ce dernier s’interdira d’être le complice d’une classe politique qui cherche éperdument à s’éterniser au pouvoir par des manœuvres perfides.

L’UNC, encore une fois de plus, invite le Président  de la République, Garant de la Constitution et du bon fonctionnement des institutions, à prendre ses distances de ceux qui veulent opérer un passage en force en voulant à tout prix modifier la Constitution alors que les raisons d’opportunité et juridiques telles que démontrées ci-haut ne le permettent pas.

Enfin, l’UNC en appelle à la  vigilance du vaillant peuple congolais, en ce jour de souvenir du sang des martyrs, à s’opposer catégoriquement à ce projet qui ne tient pas compte de ses intérêts qui postulent la stabilité des institutions, gage de son développement durable et le respect par tous des lois de la République.

2. DES CALOMNIES DE LAMBERT MENDE

Pour rappel, Monsieur Lambert MENDE a prétendu, donnant lecture d’un document manuscrit et non signé, au cours de sa conférence de presse d’hier lundi 03 janvier 2011 que les opérations militaires conjointes entre les armées de la RD Congo et du Rwanda sont l’initiative de l’Honorable Vital KAMERHE, Président national de l’UNC d’une part et qu’est irresponsable le fait que ce dernier ait fustigé le dépassement budgétaire de 504 % lors de l’exécution du budget de l’Etat au cours du premier semestre 2009.

Avant de rencontrer ces propos malveillants et distillés dans l’intention de nuire, l’UNC voudrait attirer l’attention des uns et des autres sur la campagne de diabolisation qui s’abat  indument sur son leader depuis que celui-ci a récemment fixé l’opinion tant nationale qu’internationale sur sa position politique, après sa double démission de l’Assemblée nationale et de  son ancien parti politique.

C’est à croire qu’il a commis, par ces faits, un crime de lèse majesté comme s’il était le premier à quitter son ancien parti politique. Il a posé son geste après mûre réflexion et avoir entendu la voie de sa conscience qui ne le prédisposait plus à évoluer dans un groupe politique qui fait de l’intérêt supérieur de la Nation le dernier de ses soucis.

La rage de ceux-là même qui se croient plus démocrates  que les autres et qui se font passer pour des donneurs des leçons, s’est aggravé après le succès éclatant de la conférence de presse du Président national de l’UNC et de sa dernière tournée à l’Est du pays, preuves de l’adhésion massive des congolais à sa vision, à son parti ainsi qu’au projet de société de ce dernier.

Injures, quolibets, médisances, menaces et autres acharnements sont rangés et adressés contre sa personne. La chaîne de radiotélévision nationale et  certains journalistes y travaillant et rémunérés aux frais du contribuable ont  été, de manière éhontée, mis, malgré eux, à contribution pour l’exécution de cette sale besogne.

L’UNC s’est interdite de répondre à toutes ces provocations qu’elle qualifie de jérémiades car, elle estime que notre peuple est suffisamment mature pour pouvoir séparer de lui-même le bon grain de l’ivraie.

Mais les énormités débitées par Monsieur MENDE oblige l’UNC à rompre son silence pour non seulement le remettre à sa place mais surtout pour y fixer l’opinion tant nationale qu’internationale.

2.1. Des opérations conjointes 

L’UNC détient par devers elle le document manuscrit lu par Monsieur MENDE. Elle vous en donne la copie telle que remise par ce dernier à la presse.

Nous  vous demandons de nous dire où vous  avez vu et où vous lisez « opérations conjointes » sur ce bout de papier. Comment peut-on prétendre lire un document alors qu’on est entrain de dire les choses de sa propre imagination ? Cela s’appelle tout simplement de la malhonnêteté   intellectuelle. Voilà le genre d’hommes qui nous gouvernent.

A la vérité, l’Honorable KAMERHE en même temps qu’il  conseillait la reprise par étapes de la coopération entre notre pays et la République sœur du Rwanda, il proposait  le renforcement  des opérations militaires contre les FDLR. Il n’a jamais parlé d’opérations conjointes surtout que dans ces plans de sortie de crise à l’Est du pays remis à la délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies de passage à Kinshasa en juillet 2007 et adoptés par la plénière de l’Assemblée nationale au cours de sa session d’octobre 2008, l’Honorable Vital KAMERHE a toujours fait de l’option militaire un dernier rempart après échec des options politiques, diplomatiques, humanitaires, économiques et commerciales.  S’agissant de l’option militaire, il a toujours soutenu le recours à une opération du type ARTEMIS dans l’Ituri.

En suivant Monsieur MENDE dans ses élucubrations légendaires, on comprendrait mal pourquoi l’honorable KAMERHE qui aurait pourtant conseillé les opérations les a réfutées jusqu’à démissionner de ses fonctions de Président de l’Assemblée nationale, ce que ne peut faire Monsieur MENDE connu de tous dans son art de bien caresser les détenteurs du pouvoir dans le sens du poil. L’opinion se souviendra encore de lui lors des débats sur le caractère souverain ou non de la Conférence Nationale Souveraine.  Elle se souviendra une fois de plus des communiqués de Monsieur MENDE incitant à la mort des congolais lorsqu’il fut porte d’un mouvement rebelle à Goma. Il est des écoles politiques à ne pas fréquenter dans notre pays. La dernière preuve est donnée par la lecture biaisée et malhonnête du document qu’il avait bien préparé, pour le brandir à la suite d’une question visiblement suscitée par lui-même.

2.2. Du dépassement budgétaire

Monsieur MENDE répondant à une question d’un journaliste parle du dépassement budgétaire de 504 % comme si cela était une découverte de l’Honorable Vital KAMERHE oubliant, tout membre du Gouvernement qu’il est, qu’il s’agit d’un rapport de la Commission économique et financière de l’Assemblée nationale.

Devant cette mauvaise gestion du Gouvernement dont il est membre, Monsieur MENDE aurait voulu que l’UNC, parti d’opposition, et son Président national se turent. Quelle imposture ? Si jamais le Gouvernement était confronté aux charges exceptionnelles, il devrait solliciter et obtenir de l’autorité budgétaire  des crédits additionnels. Autrement le budget qui est une loi impérative comme toutes les autres, n’aurait pas de sens. La chance de Monsieur MENDE et des siens se trouve dans l’impunité que l’UNC et les autres forces démocratiques acquises à l’idée d’un Etat de droit dénoncent et sont déterminées à extirper dans notre pays. C’est cela qui justifie aussi le sens de la lutte que mènent l’UNC et son Président national.

Monsieur MENDE n’ignore pas les raisons pour lesquelles l’Assemblée nationale est mise dans l’impossibilité de sanctionner les membres du Gouvernement dont l’axe essentiel de son action est le noyautage ainsi que le musellement des Députés  dont le mandat est devenu malheureusement impératif, alors que la Constitution parle d’un mandat non impératif.

 

CONCLUSION

L’UNC, parti régulièrement enregistré au Ministère de l’Intérieur par Arrêté n° 111 du 19 juin 2010, ne se laissera pas distraire par rapport à son objectif particulier qui est l’alternance en 2011 et à son objectif global axé sur le développement durable de la RDC afin de la booster dans la sphère des Nations émergentes et pourquoi pas développées pour le bien- être et la dignité de la congolaise et du congolais où que celle-ci et celui-ci se trouvent.

L’époque des intimidations et de musellement est à jamais révolue.

Vive la République Démocratique du Congo

Vive l’UNC

Merci.

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 08:41
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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 19:30

 

 

 

Vital Kamerhe, alors président de l’Assemblée nationale, et les membres du Bureau. Photo radio Okapi

Mesdames et Messieurs de la presse,
Distingués invités,


C’est pour moi un réel plaisir de vous savoir nombreux à vous être déplacés pour venir aux nouvelles. Des nouvelles que vous attendiez certainement, et qui vont, sans nul doute, vous édifier.

En effet, des choses et d’autres ont été dites, ici et là, faisant croire à l’opinion que Vital Kamerhe voulait plutôt ceci et pas cela. Dans un environnement où la radiotrottoir se permet tout, au point, très souvent, de faire des ravages connus de chacun d’entre vous, j’avais jugé le moment venu de rompre le silence. Ce silence qui m’a beaucoup servi, j’en conviens, risquait, à force de perdurer, de me desservir. Parce qu’il y avait des gens à l’imagination toujours fertile, qui s’en servaient pour répandre dans l’opinion ce qui venait plus d’eux-mêmes, que de Vital Kamerhe aujourd’hui en face de vous.

D’autres encore n’ont pas trouvé mieux que de recourir à l’injure facile, à la diffamation, à la médisance et même aux mensonges grossiers. Nous avons préféré, même si cela frisait quelque peu l’immoralité, mettre tout cela sur le compte de l’apprentissage de la démocratie qui a, comme chacun sait, ses propres vicissitudes quant elle est mal comprise ou mal assumée.

Aujourd’hui, cela fait exactement une année et sept mois depuis que j’ai démissionné de la présidence de l’Assemblée Nationale. Je me suis dès lors imposé à moi-même, en invitant les miens à faire autant, un silence absolu. Un silence qui n’a été perturbé qu’à des rares occasions, comme lors de la conférence des universités canadiennes à laquelle j’ai eu l’honneur d’être invité et à l’occasion de l’investiture de notre Archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, en qualité de Cardinal, à Rome, au Vatican, quand des journalistes de TVS1 radio et Antenne A en ligne m’ont tendu le micro devant le parterre d’évêques, des prêtres, des religieuses et des compatriotes congolais venus commémorer dans la communion cet heureux événement. Et quand sur le chemin de retour, à Paris, la télévision Jeune Afrique en ligne, est parvenue astucieusement à m’arracher une interview en exclusivité.

Au cours de ces rares occasions où je me suis livré à l’opinion, j’ai évité sciemment de répondre à quelques questions spécifiques qui intéressaient pourtant l’opinion tant nationale qu’internationale.

Mesdames et Messieurs de la presse,
Distingués invités,


Je tiens à vous réitérer mes vifs remerciements pour avoir bien voulu répondre à l’invitation de l’Union pour la Nation Congolaise, UNC en sigle, qui organise sa première matinée politique dont il me revient l’honneur d’être l’unique orateur.
Près de 2 ans de silence, c’est en même temps peu et trop. Trop eu égard à la longueur du temps, mais aussi peu parce que le silence peut de fois, être parlant. C’est ainsi que notre presse parlait de moi sans moi et parvenait même à deviner des choses par moment vraies grâce à son professionnalisme. Je remercie tous les chevaliers de la plume et autres journalistes de la radio comme de la télévision qui ont empêché que je ne puisse être oublié. Pour nous les hommes politiques, la presse contribue beaucoup à notre épanouissement.

La bible dit il y a un temps pour tout. Je crois que le temps de parler est arrivé.
Au vu de cette assistance si nombreuse pour une conférence de presse, je mesure combien vous attendez de moi, peuple congolais ou représentants de l’opinion internationale, en termes d’éclaircissements, des réponses claires et sans ambages sur des questions qui concernent ma vie politique. Je prends ici l’engagement solennel de vous dire toute la vérité rien que la vérité.

Je m’efforcerai dans la mesure du possible d’éviter des attaques personnelles ou des insinuations calomnieuses. Car j’estime qu’il y a moyen de présenter ses idées, sa vision sans nécessairement rentrer dans les querelles des individus. Ce qui m’intéresse c’est la Nation congolaise que nous avons tous l’obligation de sauver du péril qui la guète.

J’ai écouté et je suis en mesure, sans être doté de quelque pouvoir reconnu aux devins, de relever un certain nombre des questions que vous vous posez, que le peuple congolais se pose, et dans une certaine mesure que se pose aussi la communauté internationale. Quand je me mets à la place de l’assistance, des journalistes ou de notre peuple, les questions suivantes me viennent à l’esprit :

· Que va dire aujourd’hui Vital Kamerhe, celui-là même qui a écrit un ouvrage intitulé «pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila et qui a de surcroit invité tout le peuple congolais à voter pour lui ?

· Va-t-il annoncer sa démission du PPRD ?

· Va-t-il pousser son courage jusqu’à démissionner de l’Assemblée Nationale ?

· Va-t-il annoncer la création d’un parti politique dont une certaine opinion annonce déjà les couleurs ?

· Ce parti sera-t-il de l’opposition ou s’inscrira t-il dans la majorité présidentielle ?

· Vital Kamerhe sera-t-il candidat à l’élection présidentielle de 2011 ?

· Quelle est sa vision ?

· Vital Kamerhe et son parti concluront-ils une alliance avec d’autres partis de l’opposition et les forces vives ?

D’autres questions aussi que les gens se posent surtout ceux qui viennent d’adhérer massivement à l’UNC ; des questions comme celle de savoir si Vital Kamerhe ne peaufine pas une stratégie pour embarquer et abuser tout un électorat comme savent si bien les faire les politiciens congolais, notamment en œuvrant sournoisement pour le compte du Président en exercice ?

Vital Kamerhe ne va-t-il pas piéger et infiltrer l’Opposition ? Ne va t-il pas se comporter «en taupe » pour finalement paralyser tous les efforts de toutes ces forces de changement acquises à l’alternance en 2011 ?

Sans privilégier un quelconque ordre établi dans les questions épinglées ci-dessus, ma réponse sera claire, limpide et sans fioriture :

1. Concernant mon avenir politique, j’ai l’honneur de vous tenir officiellement informés de ma démission du PPRD par ma lettre adressée ce jour au Secrétaire Général du PPRD et déposée au siège de ce parti, lettre dont copie avec accusé de réception va vous être distribuée. En effet, lorsque mes camarades et moi-même avions élaboré le projet de société du PPRD, nous avions come seul leitmotiv, rencontrer les aspirations profondes de notre peuple, en améliorant notamment ses conditions de vie. Tout devait être fait pour le peuple et rien que pour le peuple comme l’indique le nom de ce parti. Depuis la victoire du candidat soutenu par le PPRD aux élections de 2006, le score impressionnant réalisé sous ma gouverne, je n’ai cessé de tirer la sonnette d’alarme pour recentrer la politique gouvernementale pour la réalisation des objectifs du social afin de permettre au peuple congolais d’arborer enfin le sourire, de croire réellement au changement et à son devenir radieux.

J’ai notamment dénoncé l’absence totale des sanctions et l’absence d’un leadership responsable.

Aujourd’hui, je dois avouer en toute sincérité et en toute humilité que toutes les promesses que j’étais amené à faire à notre peuple lors de la campagne électorale, qui m’a conduit à visiter 120 territoires sur les 144 que compte notre pays, je dois aujourd’hui avouer, disais-je, que je suis désillusionné et abusé au regard de la gestion calamiteuse des affaires de l’Etat par des gouvernements de la majorité présidentielle. Pour s’en convaincre, il suffit d’évoquer la dernière plénière de l’Assemblée nationale sur le dépassement budgétaire. Comment ne point déplorer la prise en otage des institutions établies par un gouvernement parallèle, méconnu de la nation et irresponsable devant sa représentation. J’ai, à plusieurs reprises et du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, dénoncé, sans malheureusement être entendu, ce gouvernement parallèle qui manipule les élus du peuple à coup de mots d’ordre et au mépris du caractère non impératif de leur mandat ainsi que de l’intérêt supérieur de la nation.

Les membres du gouvernement jouissent d’une protection envers et contre tout. Les honorables Députés ont à multiplier motions de défiance ou de censure, interpellations et autres questions orales avec débats, mais tout cela en vain ; que les faits répréhensibles soient ou non avérés, l’Assemblée nationale est paralysée par des mots d’ordre reléguant l’intérêt supérieur de la nation en arrière plan.
L’illustration en est donnée par la plénière consacrée à l’examen du rapport d’exécution du budget pour le premier semestre 2009, au cours de laquelle il a été constaté un dépassement de l’ordre de 502,4 % et circonscrit des détournements de plus ou moins 198.000.000 USD et 60.600.000.000 CDF. Les auteurs de ces détournements identifiés n’ont pas su convaincre la commission économique et financière de l’Assemblée nationale du contraire. Tout le monde sait comment s’est soldé l’examen de ce rapport. En eau de boudin bien sûr.

Et que dire de la dernière séance du Sénat sur les détournements de fonds à la RVA avec la complicité avérée de certains membres du gouvernement ? Tout est fait comme si des mots comme démission, révocation ou sanction tout court n’existent pas dans le vocabulaire du Pouvoir actuel.

2. Consécutivement à ma démission du PPRD, parti politique au nom duquel j’ai été élu Député de la circonscription de Bukavu et en application de l’article 110, alinéa 1 point 3 et 4 de la Constitution et de l’article 85 alinéas 1 et 3 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, je vous annonce que je viens également de déposer ma lettre de démission, en tant que Député, au Président de l’Assemblée nationale.

3. S’agissant de la formation politique au sein de laquelle je vais désormais défendre mes idées et ma vision, nous avons décidé avec un certain nombre des compatriotes soucieux de l’épanouissement de notre société et du développement de notre pays, nous avons, je voudrais dire, décidé de créer un nouveau parti politique, l’Union pour la Nation Congolaise, UNC en sigle. Ce nouveau venu dans le paysage politique congolais que nombre d’entre vous attendaient sans toutefois savoir comment et quant il allait venir au monde, est aujourd’hui une réalité. Et comme certains d’entre vous le savent déjà, il a été enregistré par Arrêté ministériel n° 111 du 19 juin 2010. Il est l’œuvre de plusieurs centaines des membres fondateurs, dont 17 ont présenté leurs dossiers au Ministère de l’Intérieur. Il a son siège au n° 3 de l’avenue croix-rouge dans la Commune de Barumbu. C’est donc mon nouveau parti politique qui a en son sein des gens, je veux dire, des patriotes soucieux avant tout de servir leur pays et leur peuple de manière appropriée et efficace. Des patriotes qui acceptent de se donner des moyens pour relever tous les défis d’une bonne gouvernance qu’affronte présentement notre pays.

Je vais vous donner en grande ligne les raisons qui sont à la base de notre engagement. Pourquoi nous sommes-nous démarqués de ceux qui hier encore cheminaient avec nous ?

J’aurai le grand plaisir après ce bref exposé de me prêter à vos questions, auxquelles, comme c’est dans mes habitudes, je répondrai sans détour.

Maintenant quelques-uns parmi vous ne résisteront pas à la tentation de se poser la question de savoir dans quel camp se situe ce parti, et qu’est-ce que je fais de mon appartenance au PPRD. La réponse qui ne vous échappe pas est que l’UNC est un parti de l’opposition. En d’autres termes nous n’allons pas nous contenter de critiquer aveuglément mais nous ferons, surtout, des propositions. C’est ça, à mon humble avis, participer à la reconstruction de son pays.

D’autres parmi vous se demanderont : était-ce nécessaire de démissionner d’un parti, qu’avec d’autres, j’avais conduit à la victoire lors des dernières élections ? Ma réponse est la suivante : la politique étant dynamique, des contradictions peuvent amener des gens qui continuent d’être frères et sœurs, à se séparer à certains tournants de la vie politique. Dieu est pour la séparation et le diable pour la division. Et le plus grand exemple de la séparation c’est celui d’Abraham et de Lot son neveu. Même si j’avais écrit pourquoi j’ai choisi Joseph KABILA, j’ai le droit de prendre une position opposée lorsque je me rends compte que la voie qu’emprunte ma famille politique n’est pas celle qui conduira à la réalisation des promesses faites à notre peuple. Il existe en effet des divergences et des contradictions de fond qui peuvent s’avérer inconciliables à certains moments. Et c’est ce qui est arrivé.

Aussi, sans chercher à remuer un passé, que vous connaissez tous, j’ai préféré reprendre ma liberté, afin d’être en phase avec les intérêts de ceux qui ont voulu que je fasse la politique pour être au service de notre pays.

J’ai aussi décidé d’être fidèle à mes électeurs, et à toute la population congolaise dans son ensemble. Je n’avais pas d’autres choix que celui de m’aligner à leurs exigences à eux.

On entre en politique pour être au service des autres. Il nous faut donc être attentif à ce que les autres attendent de nous. Comme dit l’adage, la meilleure manière de faire le bonheur des gens, c’est de le faire avec leurs concours à eux.
Comme vous avez pu vous en rendre compte depuis le temps que vous me connaissez, pour moi, faire la politique équivaut pratiquement à faire de l’apostolat. On n’entre pas en politique pour soi-même. Ni pour s’enrichir au détriment du grand nombre. On entre en politique pour aider et pour accompagner la population à trouver des solutions à ses problèmes d’existence. C’est aussi pour aider le pays à se doter des institutions impersonnelles, capables d’être au service de tous les citoyens et ce, sans la moindre distinction de tribus, de race de religion ou de sexe. D’ailleurs, dois-je rappeler que Ministre en latin minister signifie être au service de. Alors que chez nous quand on devient Ministre, on pense moins à la responsabilité qui vous incombe mais plus à des stratégies et des astuces pour se servir, toujours se servir et encore se servir au grand dam de la population. Et surtout quand il s’’agit d’un poste obtenu à la suite du partage du pouvoir entre forces coalisées, ceci est tout simplement assimilable à un cadeau mérité pour l’effort consenti pour l’élection du Président de la République. Alors on n’est pas étonné de voir certains ministres arriver au travail à 15 heures pour répartir 2 heures plus tard. Et d’autres se font convoqués ou invités par des opérateurs économiques pour recevoir leurs rétributions en échange de la protection ou des « services rendus ».

Aujourd’hui, ce n’est pas à vous que je l’apprendrai, la population est désemparée. Elle ne sait plus à quel Saint se vouer. Tout lui devient difficile. Et les chômeurs et ceux qui travaillent, tous sont pratiquement logés à la même enseigne. Les jeunes ne savent que faire. Ils noient leurs soucis dans le rêve de quitter à tout prix leur pays. En attendant, on les laisse développer un genre de banditisme qui devient un phénomène redoutable.

Même manger devient le premier casse-tête de pratiquement toutes les familles. Dans tous les domaines qui ne marchent pas, ou marchent très mal, la bonne foi des dirigeants ne suffit plus à justifier l’absence de résultat sur le terrain.

Démotivés, tous ceux qui servent le pays dans n’importe quelle structure de l’Etat, n’ont plus le cœur à l’ouvrage. Ils deviennent fatalistes. Ils vivent dans un défaitisme à faire pitié. Ils ont l’impression, ce qui n’est pas totalement faux, que l’Etat fait tout pour les pousser au découragement si pas au suicide. On dirait que pour avancer, le pays n’a pas besoin d’eux. Ce sentiment qu’ils ont, et qui est très frustrant, d’être finalement des simples marche pied, constitue un danger potentiel pour le pays parce que tous réunis, ils sont capables de paralyser partiellement, voire totalement, les activités essentielles du pays.

Que dire de toutes ces mises en retraite sélective et sans pension ? Les magistrats eux sont devenus les boucs émissaires d’un système défaillant. Pourquoi révoquer seulement les magistrats en violation de toute procédure alors que les véritables malfrats continuent à gangrener l’Etat ?

C’est pour faire face à tous ces défis que l’Union pour la Nation congolaise, mon parti, je vais dire, votre parti, est ouvert à tous les congolais qui veulent que les choses changent, bien et vite, afin que chaque citoyen de ce pays puisse avoir son rendez-vous avec l’espérance. Le parti est ouvert à tous, afin que cesse ce sentiment d’injustice dont se plaignent la quasi-totalité de nos compatriotes. La justice, pilier de toute démocratie, doit cesser d’être au service du plus offrant ou de ceux qui détiennent la moindre parcelle de pouvoir.

L’homme en uniforme doit être réhabilité. Le soldat, disait Napoléon, c’est l’estomac. Et dans beaucoup de nos coutumes, il existe une sagesse qui dit : c’est au ventre, plutôt qu’à la figure, qu’on regarde l’autre. Ventre affamé n’ayant point d’oreilles, nous avons l’obligation d’arrêter ce calvaire d’affamés involontaires qu’endurent beaucoup de nos frères et sœurs.

Tout ceci, naturellement, ne vous empêche pas de vous poser une autre question : Pourquoi créer un nouveau parti politique alors qu’il y en a tout plein dans le pays ? Ma réponse, la voici. D’abord, comme on dit, l’abondance de bien ne nuit pas. Ensuite, un parti politique est toujours composé, pour mieux servir, de personnes qui ont une même vision de leur mission. Car, même si l’œcuménisme existe, les églises ont chacune leurs voies pour atteindre le salut des âmes de leurs fidèles.

Et vous vous demanderez aussi comment va fonctionner ce parti, et qui va le financer ? Vous aurez raison de vous poser cette question. Parce que sous vos yeux, pour certains d’entre vous, depuis 1960, des politiciens congolais ont transformé ce pays en un vaste réfectoire où chacun, à la faveur d’une rébellion sans idéal, ou à la tête des partis politiques créés pour manger, vient prendre son morceau de viande, sans contrepartie pour la population qui en est la propriétaire. L’UNC ne sera jamais de cette chapelle là. Son mode de fonctionnement est décrit dans ses documents que vous pouvez vous procurer auprès des responsables de notre parti.

Pourquoi avons-nous décidé de créer un parti ? C’est tout simplement pour répondre à des défis qui sont à notre portée, mais que nous peinons visiblement à relever.

Aussi, malgré quelques timides progrès constatés ici et là, le pays avance péniblement chaque jour de 100 mètres, alors qu’au même moment, il recule dangereusement d’au moins 1000 mètres. C’est ce qui explique aujourd’hui que notre Congo, situé à l’indépendance au même niveau que le Canada, l’Afrique du Sud, la Corée du Sud loin devant le Brésil, se situe à l’avant dernière place du classement mondiale en ce qui concerne les conditions sociales et le développement. C’est inadmissible, inadmissible, en effet, que plus de 80 % des congolais vivent au dessous de seuil de la pauvreté. Et qu’un Secrétaire Général de l’administration publique touche à peine 75.000 FC, soit l’équivalent de 74,4 USD par mois. Que peut-on espérer réussir de significatif avec une administration traitée de manière aussi méprisante ?

Vous le savez tous, dans le budget de l’Etat, la part allouée à la santé est de 5,85 % alors qu’elle était de plus de 10 % en 1960. A l’éducation, à peine 1,6 % contre 35 en 1960.

Que peut-on aussi attendre d’un enseignant ou d’un professeur d’université qui touchent un salaire de misère et encore faut-il le souligner, irrégulièrement.
Malgré la mesure annoncée de la gratuité de l’enseignement primaire, les parents continuent à payer parce que cette mesure n’a pas intégré l’amélioration substantielle des rémunérations du corps enseignants et la prise en charge des frais de fonctionnement jusqu’ici supportés par des parents eux-mêmes aussi démunis.

En plus des frais académiques exigés aux étudiants, ces derniers doivent acheter quatre fois le même syllabus subdivisés en plusieurs tranches évaluées entre 15 et 20 USD, les étudiants n’ont pas le moyen d’y échapper car ils courent le risque d’être mal cotés ou de voir carrément leurs cotes disparaître. Les étudiants finalistes de 1° et de 2° cycles doivent, pour certains, payer pour avoir le promoteur de leurs travaux de fin de cycle.

Les droits de l’homme battent de l’aile, alors que l’on attendait à ce qu’ils soient mieux défendus et mieux garantis. Et que ceux qui les violent soient châtiés de manière exemplaire. Au lieu de quoi, c’est le contraire que nous vivons. En effet, non seulement les criminels demeurent impunis, on assiste ce dernier temps à des assassinats des défenseurs des Droits de l’homme, des journalistes et des autres citoyens anonymes. Le procès de Floribert Chebeya ne rassure personne quant à son issue. Les corps de Fidel Bazana et d’Armand Tungulu ne sont toujours pas rendus à leurs familles.

Les tueries à répétition, les viols, les violences contre la femme et la jeune fille, les déplacements des populations continuent à se perpétrer dans certaines parties des provinces du Sud Kivu, du Nord Kivu et de la Province Orientale.
De même, dans un pays où le chômage progresse de manière exponentielle, le climat des affaires, ces affaires qui sont censées créer d’emplois, est délétère. Une législation commerciale dépassée et notoirement inadaptée.

Tout est lourd, et lacunaire, à la fois. Au point où des pays moins pourvus en richesses naturelles que nous, affichent, sur tous les plans, des performances qui nous font pâtir de jalousie.

Pour rétablir le climat des affaires, des simples discours ne suffisent pas. On a mis certes en place une cellule pour revoir les textes. Cela aussi est insuffisant. C’est tout un état d’esprit lié à plusieurs facteurs et la gestion de la chose économique.

Ce qu’il faut bannir, ce sont des pratiques de nature à décourager l’entreprenariat. Les pratiques administratives des politiques et de leurs proches qui veulent s’accaparer des activités économiques.

Vous ne pouvez pas faire des affaires sainement au Congo si vous n’avez pas un parapluie dans des milieux des autorités politiques ou militaires. Tout comme, on ne peut pas accéder à des gisements miniers sans soudoyer ni donner des parts à des autorités politico-militaires.

Le climat des affaires est aussi vicié au Congo par les Cours et Tribunaux qui à chaque fois condamnent arbitrairement des entreprises. Au lieu de la justice, il y a lieu de parler de l’insécurité juridique. L’opérateur économique est traqué comme du gibier. Aucun progrès n’est envisageable dans un tel contexte.

Le climat des affaires ce n’est pas seulement l’Etat, mais c’est aussi une certaine culture entrepreneuriale du côté des opérateurs économiques, qui doivent se conformer aux lois et aux règles du jeu établis, qui doivent s’interdire d’emprunter des circuits maffieux.

Bref, il incombe à l’Etat de créer un environnement des affaires dépourvu des tracasseries et de jouer correctement son rôle régulateur. De leur côté, les opérateurs économiques, dans le respect des règles du marché, devront créer les richesses et des emplois.

Mesdames et Messieurs de la presse,
Distingués invités,


Bref, en créant ce parti, un nouveau venu, mais avec l’idéal des pères fondateurs de notre République, nous nous engageons, résolument, à reculer, de manière drastique, les frontières de la pauvreté.

Les soins de santé primaires doivent être accessibles à tous les congolais. Tandis que l’enseignement primaire doit véritablement devenir gratuit et obligatoire pour tous les petits congolais. Tout ceci devant s’accompagner avec une politique salariale conséquente pour l’enseignant et le professeur. Des bourses d’études doivent être réactivées et accordées à tous les étudiants en fonction du statut social de leurs parents.

Ailleurs, dit-on, lorsque le bâtiment va, tout va. Qu’est-ce qui se passe alors chez nous pour que le bâtiment qui va n’entraîne pas dans son sillage, les autres secteurs de la vie économique ? C’est le mystère congolais qui est dû à l’opacité de notre gouvernance. Maintenant, me demanderez-vous, comment allons-nous procéder pour corriger tout ça ? Rassurez-vous. Nous n’appauvrirons pas les riches pour enrichir les pauvres. Mais nous nous interdisons, d’orès et déjà, d’appliquer une politique qui consisterait à toujours appauvrir les pauvres pour davantage enrichir les riches.

Pour tout dire, en un comme en mille mots, tant de sacrifices consentis, par tant de Congolais, connus et inconnus, nous interdisent d’être complaisants dans ce combat pour une véritable renaissance de notre pays.

Beaucoup de nos compatriotes sont morts, quelques-uns pour rien, pouvons-nous dire, parce que l’idéal pour lequel ils sont allés jusqu’au sacrifice suprême demeure encore sans effet aux yeux de la quasi-totalité de nos compatriotes.
Nous devons donc, par respect pour leur martyre, et pour garantir aux générations futures des conditions de vie dignes de toutes les richesses que Dieu a, dans Sa bonté, données à ce pays, nous engager à instaurer une véritable démocratie sur ces terres où a coulé le sang de beaucoup d’innocents.

Et vous le savez aussi bien que moi, le premier ennemi de la démocratie n’est autre que la peur. Qu’il nous faut vaincre. Nous devons dorénavant refuser d’avoir peur de penser. La peur d’assumer, de s’assumer lors qu’on s’est trompé. La peur de la vérité, même lorsqu’elle s’impose. Nous devons, pour aller de l’avant, nous débarrasser de toutes ces peurs qui paralysent beaucoup d’entre nous. Personne ne devait plus craindre pour sa vie. Dès lors que l’on travaille pour son peuple, les protections et les bénédictions du Tout Puissant ne peuvent que pleuvoir sur nous.

C’est ici le lieu de préciser que nous avons pris résolument la décision d’intérioriser le combat de notre peuple qui s’oppose à la manière dont le gouvernement gère les affaires de l’Etat actuellement. C’est un combat qui doit conduire à un véritable changement, c’est-à-dire, nous faisons l’opposition tout en proposant des solutions comme nous l’avons dit ci-haut. Notre parti et son Président ne seront donc pas un cheval de Troie.

Mesdames et Messieurs de la presse,
Distingués invités,


Avant de terminer cette adresse, permettez-moi, de vous présenter brièvement ma vision pour un Congo prospère et stable.

A l’accession de notre pays à l’indépendance, les rédacteurs de notre hymne national ne s’étaient pas trompés en qualifiant notre pays de « don béni ». Oui, notre Congo est un « don béni » par Dieu qui l’a doté de ressources naturelles abondantes et diversifiées et y a placé une mosaïque d’ethnies dont les membres sont connus pour leur dynamisme, créativité, l’hospitalité, la solidarité… et l’attachement à son unité. C’est pour cela que notre Congo a survécu à plusieurs périls : guerres de sécession, de rébellion, d’agressions et d’occupation ayant pour objectifs le pillage des ressources naturelles et la balkanisation du pays. Chaque fois, les Congolais ont su manifester leur amour de la patrie et leur détermination de préserver son intégrité. C’est tout cela qui fonde nos espoirs et notre foi dans un nouveau Congo qui sera réellement « plus beau qu’avant » parce que nous sommes déterminés à mobiliser tous les patriotes pour sortir ce pays du gouffre dans lequel il est plongé, le libérer de cette mafia qui l’a pris en otage, remettre les Congolais au travail et les rendre maîtres de leur destin collectif. Est-il normal que le Congo qui est en tous points, toutes proportions gardées, comme le Brésil ne puisse pas réaliser les mêmes exploits ?

En effet, les similitudes naturelles et géostratégiques entre les deux géants, à savoir le Brésil en Amérique latine et la République Démocratique du Congo en Afrique centrale nous ont inspiré car il n’y a pas longtemps le Brésil était encore un pays qui se cherchait comme le nôtre. Grâce à la mobilisation efficace de ses ressources humaines et naturelles, sous la direction du Président Lula da Silva et son équipe, le Brésil figure aujourd’hui parmi les dix premières économies mondiales.

C’est ainsi que, convaincu par le model brésilien, nous sommes confiant dans les capacités du Congo à se relever, à surprendre et à étonner les fatalistes qui croient que les Congolais sont des incapables qui ne peuvent exceller que dans des activités de loisir.

De l’avis de plusieurs esprits avertis, la République Démocratique du Congo, notre pays, est une puissance endormie à cause des crises politiques et sociales répétées, des guerres et des mauvais systèmes de gestion instaurés au lendemain de son indépendance et exacerbée actuellement par l’absence criante de leadership responsable. C’est donc la thérapeutique à apporter doit inévitablement entrainer le changement de système et l’instauration d’un leadership différent.

I. Mon rêve,ma foi et ma vision

Je rêve d’un Congo différent et meilleur

Notre rêve pour la RDC, et nous y croyons fermement, est de faire très rapidement de notre pays une nation démocratique, stable et prospère avec une intégration nationale basée sur une réelle décentralisation des pouvoirs, c’est-à-dire, la mise en place sans atermoiement des 26 provinces prévues dans la Constitution, un réseau routier, ferroviaire, fluvial, lacustre et aérien favorisant les échanges entre les différentes provinces sur base de la loi des intérêts comparatifs, la bonne gouvernance et la mise en place d’un État de droit. C’est un rêve qui va devenir réalité au regard de plusieurs défis qui se posent à notre société et dans le monde et pour lesquels la RDC constitue une partie des réponses.

Notre rêve pour la Région à laquelle nous appartenons est qu’ensemble, avec une intégration régionale mutuellement avantageuse, nous puissions lutter contre les guerres fratricides et la pauvreté à travers une interdépendance économique favorisant les échanges entre nos Etats. L’exemple de l’Allemagne et de la France d’après la guerre mondiale ne peut-il pas nous inspirer ? Les deux pays après réconciliation et rétablissement des relations diplomatiques ont créé en commun une entreprise d’exploitation de l’acier et du charbon.

La crise des matières premières sur le plan mondial confère à nos pays qui en regorgent des opportunités à travers des politiques communes concertées afin d’attirer des investissements dans une perspective gagnant-gagnant pour mieux influencer les cours des marchés mondiaux.

Notre rêve pour l’Afrique est de la voir, comme déjà dit ci-haut, parler d’une seule voix sur les questions majeures qui intéressent le continent et le reste du monde.

Il est en effet inacceptable que nos pays recourent constamment à d’autres continents alors que certains d’entre eux ont des compétences avérées dans plusieurs domaines : le Gabon, la République du Congo Brazzaville et l’Angola dans l’exploitation du pétrole ; l’Afrique du Sud dans la construction des infrastructures, l’armement, la technologie, l’exploitation minière et pétrolière, l’agro-industrie, la Tunisie, le Maroc et le Kenya pour l’industrie touristique…

Notre rêve pour le monde est que l’Afrique retrouve sa place dans les différentes organisations internationales, notamment au niveau du Conseil de Sécurité des Nations unies où au moins un des pays africains devait occuper un poste de membre permanent. Moyennant cette prise de conscience, l’Afrique est appelée à monter en puissance économique comme l’est devenue l’Asie sous le leadership du Japon, de la Chine, de l’Inde, du Singapour… et de l’Amérique du Sud sous le guide du Brésil, du Chili…

Globalement, le Congo est une partie de réponses à plusieurs défis qui de posent à l’humanité aujourd’hui, à savoir :

- Le réchauffement climatique : deuxième forêt du monde avec 280 millions d’hectares ;

- La crise alimentaire mondiale.

Plus de 1 milliard d’humains souffrent aujourd’hui de la faim. Riche de ses 120 millions d’hectares des terres arables, le Congo est capable, selon des études de la FAO, de produire pour plus de 2 milliards d’humains. Comment ne le ferait-il pas alors que la Chine qui dispose des mêmes espaces arables produit suffisamment pour sa population et exporte pour plus de 1 milliard d’êtres humains. Ce que plusieurs ignorent, en effet, ce que la surface des terres arables chinoises correspond à celle du Congo. Il nous suffit donc d’exploiter rationnellement nos espaces cultivables et de former nos agriculteurs pour vaincre la famine et exporter le surplus. Nous sommes une des grandes réserves agricoles ; dont moins de 5% cultivées à ce jour.

L’espace cultivable de la Chine est équivalent à celui de la RDC. Et pourtant la Chine assure l’autosuffisance alimentaire des 1.300.000 des chinois et exporte un excédent important ;

- La crise d’eau douce : 53 % de toutes les eaux douces d’Afrique se trouvent au Congo. Ce qui lui vaut la qualification de château d’eau d’Afrique. Le Congo a une capacité de production annuelle de 750.000 tonnes des poissons qui malheureusement meurent de vieillesse faute d’une pêche organisée. Avec ses eaux, la RDC située entre deux déserts, au nord le Sahara avec l’assèchement des eaux du lac Tchad et au sud le Kalahari, est une réponse à l’épineuse crise d’eau douce en Afrique.

Comment devant un tel potentiel, comprendre le faible taux de desserte en eau potable sur l’ensemble du pays ?

- La crise énergétique (énergie propre et non polluante) : immense potentiel hydroélectrique, soit plus de 100.000 MW, capable de desservir l’ensemble de l’Afrique et l’Europe méditerranéenne. Inga, à lui seul, dispose de 44.000 MW. Il est dès lors impensable que Kinshasa et l’arrière pays continuent à connaître des délestages et l’absence d’énergie électrique. Quel paradoxe !

- La crise des matières premières : scandale géologique, la RD Congo regorge de plus d’une centaine des substances minérales en quantité industrielle. Mais faute de politiques cohérentes, cette manne ne profite pas aux populations congolaises et reste l’objet de contrats léonins et des pillages systématiques maintes fois dénoncés par les forces politiques et sociales congolaises, les ONG internationales ainsi que les Nations unies.

Nous sommes conscients qu’une vision prospective alternative de la politique globale du pays, de la gestion de son économie et de la réorientation de sa diplomatie ne suffit pas à elle seule pour le décollage de la RD Congo. Sur cette vision devra s’appuyer un programme de gouvernement réaliste et réalisable basé sur la refondation de l’Etat, la défense de sa souveraineté et son intégrité territoriale. Ce programme intègre l’impérieuse nécessité d’instaurer un leadership différent capable de mobiliser les ressources humaines et naturelles disponibles. Car, en effet, le peuple congolais doit être acteur et maître de son propre destin.

Mesdames et Messieurs de la presse,
Distingués invités


Leadership différent et responsable

A propos de la mise en place de ce nouveau leadership, nous avons opté pour le modus operandi ci-après :

- Des critères objectifs basés sur, entre autres, l’éthique, le curriculum vitae des personnalités et incluant leur "charisme" ainsi qu’une certaine autorité morale, intellectuelle et technique qui rend la personne "crédible";

- Adhérer à l’idéal du changement, du renouveau, de la refondation de l’Etat congolais et de l’instauration d’un Etat de droit à travers une vision commune. Car, on ne peut valablement servir qu’une cause à laquelle on croit et qu’on considère comme "sacrée".

- Renforcer le fonctionnement harmonieux des institutions de manière à les rendre plus fortes à telle enseigne que les politiciens et les agents de l’Etat (civils et militaires) y œuvrant se comportent réellement comme des ouvriers au service du peuple.

- Promouvoir et encourager l’accès de la femme méritante à tous les niveaux d’exercice du pouvoir. En effet, depuis l’indépendance, la femme congolaise est plafonnée au niveau de ministre pour diriger généralement les ministères à caractère social, rarement ceux de souveraineté, à caractère technique ou financier.

- Promouvoir les activités de la femme paysanne qui participe à plus de 80 % à la survie de nos familles. En effet, c’est la femme par des cultures maraichères et autres, des petits commerces qui surviennent à la quasi-totalité des besoins de la famille.

- Promouvoir la jeunesse. Dans un pays qualifié de sous-continent, confronté à nombreux problèmes et défis multiformes et dont plus de la moitié de la population est constituée des jeunes, l’éducation de ces derniers et leur formation professionnelle sont un impératif. Les jeunes doivent dès à présent être associés à la gestion du pays pour préparer une meilleure relève.

Pour schématiser ce nouveau leadership, nous avons emprunté l’image de la locomotive et des wagons du train. Quelles que soient les différences minimes entre les différentes classes du train, le nouveau leadership différent et responsable, réellement au service du peuple, parviendra à faire arriver tous les wagons, c’est-à-dire, tout le peuple au rendez-vous de l’espérance. Plus question de développement à plusieurs vitesses, où les uns sont immensément riches pendant que la quasi-totalité de la population croupis dans la misère indescriptible, et incapable de faire face aux besoins les plus élémentaires de la vie.

Il est vrai que les riches ne disparaîtront pas. Toutefois, nous sommes convaincus que grâce à un transfert conditionné des revenus et aux politiques volontaristes de lutte contre la pauvreté, une classe moyenne verra le jour, la production et la consommation des biens accroîtront et les affaires fleuriront : tout le monde y trouvera son compte.

Le Brésil en a fait une expérience réussie qui peut nous servir de modèle. Nous ne devons pas hésiter à adapter chez nous ce qui a marché ailleurs. Sans quoi, l’extraversion de notre économie va s’accentuer, la fraude et les circuits parallèles vont augmenter et les riches, sans garanties suffisantes, préféreront loger leurs capitaux à l’extérieur. Bref, notre ambition est de changer complètement le système actuel pour le remplacer par celui que nous venons de décrire.

Mesdames et Messieurs de la presse,
Distingués invités,


Poursuivant cet exercice de la vérité, et pour répondre à l’autre question fondamentale que vous vous posez, celle de savoir si Vital Kamerhe sera candidat à la prochaine élection présidentielle, je voudrais d’emblée de dire qu’il s’agit là d’un droit reconnu à tout citoyen qui rempli les conditions fixées par la Constitution et les lois de la République en la matière.

En ce qui me concerne, ma détermination de servir notre peuple correctement pour le triomphe ses desiderata légitimes, ne fait l’ombre d’aucun doute. J’ai occupé beaucoup des fonctions dans notre pays. J’ai eu à apporter ainsi ma modeste contribution à l’essor de la nation, notamment dans le processus de Lusaka, à Sun City au dialogue intercongolais, dans la conclusion des accords de Pretoria et de Luanda pour le retrait des troupes rwandaises et ougandaises du territoire congolais.

J’ai été ministre de l’Information du gouvernement de Transition 1 + 4. Mon premier réflexe a été d’abord de garantir la liberté d’expression, et ensuite de réaliser la réunification communicationnelle de notre pays, puisque la seule radio qui couvrait alors le territoire national rapprochant ainsi des familles séparées par la guerre, n’était que la radio Okapi à qui je rends un hommage mérité. Au bout d’une année, au terme de mon éphémère mandat à la tête de ce ministère, aucun organe de presse écrite ou audiovisuelle n’a été fermé ni menacé de l’être. Aucun signal des médias étrangers n’a été coupé. Aucune information erronée n’a été donnée sur la situation de l’Est du Congo. S’agissant par exemple de Bunia, dans l’Ituri, du Nord ou du Sud Kivu, il m’a été donné de me rendre sur place pour amener la bonne information car seule la vérité affranchit. J’avais déjà compris à ce moment là qu’il ne servait à rien de faire des incursions radiotélévisées pour proférer des mensonges à notre peuple et au monde, car la vérité finie toujours par triompher et refaire surface. Dans la position délicate qui était la mienne dans un gouvernement de Transition, je me suis interdit d’être le chantre de ma composante et de son chef. Ce n’était pas un manque de loyauté : j’ai toujours considéré que l’intérêt général passe avant tout.

Ensuite j’’ai dirigé le parti présidentiel, le PPRD, jusqu’à la victoire de 2006, consacrant ce parti comme première force politique au sein de l’Assemblée nationale avec 111 + 10, soit 121 députés.

J’ai été, enfin, élu Président de l’Assemblée nationale, mandat que j’ai exercé du 09 janvier 207 au 25 mars 2009, soit durant 2 ans et 3 mois. Ne voulons pas inventer la roue, d’entrée de jeu, j’avais annoncé aux Honorables Députés au cours de la toute première séance plénière que j’allais m’inspirer du style Monsengwo pendant la Conférence Nationale Souveraine et le Haut Conseil de la République, Parlement de Transition.

En d’autres termes, j’allais me comporter vis-à-vis de la majorité et de l’opposition comme l’église au milieu du village. Ainsi, notre peuple a eu à suivre dans la transparence la plus totale, dans la clarté et dans une ambiance détendue, les débats enrichissants entre les tenants de la majorité et de l’opposition.
J’avais noté deux réactions à ce sujet : la première les remontrances de l’AMP, ma famille politique d’alors, me reprochant de faire la part belle à l’Opposition ; la deuxième, et c’est la plus importante à mes yeux, c’est celle de la population et d’autres observateurs neutres, fiers et agréablement surpris de voir pour une fois la démocratie fonctionner en Afrique. Comme qui dirait, quand on veut, on peut.

Après avoir évoqué un passé que j’assume pleinement, je voudrais à présent répondre à l’épineuse question que si oui ou non Vital Kamerhe sera candidat à l’élection présidentielle de 2011. Je répondrai en ces termes : en tant que démocrate et légaliste si le back ground que je viens d’étaler ci-dessus convainc les membres de mon parti, si le congrès du parti me désigne, et si telle est la volonté de Dieu et du peuple congolais, souverain primaire, je prends le ferme engagement de :

- redonner leur fierté et dignité aux Congolaises et Congolais ;

- d’être l’ouvrier de notre peuple, c’est-à-dire, me mettre à son service comme ce serviteur décrit dans Esaïe 53 ;

- de faire du Congo ce dont béni de Dieu.

Mesdames et Messieurs de la presse,
Distingués invités,


A la question de savoir si mon parti va conclure une alliance avec d’autres forces de changement, ma réponse est oui. Car c’est dans la réalisation de l’unité de l’opposition et de toutes les forces vives que nous pourrons atteindre l’objectif premier que constitue l’alternance en 2011. C’est pourquoi, l’UNC propose à toutes les forces de changement d’adopter un programme préélectoral commun.
Ce programme engage les partis de l’opposition et les forces vives à lutter pour les élections libres, démocratiques et transparentes. Il comprend les points ci-après :

1. Préserver la Constitution, fruit d’un consensus qui a mis fin à la guerre et qui comporte, en vertu de son article 220, des matières non révisables. En RDC, il y avait eu ni vainqueur ni vaincu, donc toucher à la Constitution risquerait de replonger le pays dans les hostilités de triste mémoire ;

2. Préserver le mode de scrutin présidentiel et législatif qui avait non seulement permit de tenir de bonne élections en 2006 mais aussi une bonne représentation de toutes les sensibilités nationales dans les différentes institutions de la République pour une meilleure cohésion nationale. La RDC pays post conflit est encore très fragile et tout changement du mode de scrutin pourrait engendrer des frustrations souvent à la base des rebellions dont nous n’avions plus besoin maintenant ;

3. Empêcher le départ inopiné et la réduction sensible des troupes de la Monusco parce qu’elle a encore un rôle à jouer pour la protection des candidats de l’Opposition et la facilitation du transport du matériel électoral ;

4. œuvrer pour la mise en place rapide du Conseil Supérieur de l’Audio visuel, une structure constitutionnelle devant permettre un axé équitable de toutes les forces politiques et sociales aux médias ;

5. accélérer le processus de la mise en place de la Cours Constitutionnelle, organe chargé du contentieux électoral ;

6. Œuvrer pour la mise en place rapide du bureau de la CENI et la désignation de son président qui devra répondre à des critères de compétence et de neutralité pour éviter la reproduction du schéma ivoirien en RDC ;

7. Envisager, dès à présent, des mécanismes de prévention de tout dérapage au moment de la publication des résultats ;

8. Mettre en place une commission de monitoring des violations des droits humains pour répertorier et dénoncer toutes violations des droits humains pendant la campagne électorale et les élections ;

9. Adresser une demande collective au gouvernement pour élaborer un plan de sécurisation des candidats ;

10. Lier les dates de la tenue des élections générales et les élections municipales, locales et urbaines car ce dernières constituent le socle de la décentralisation qui permettra de rapprocher les gouvernants aux gouvernés. Ceci va stimuler des initiatives locales et obliger les gouvernants de rendre constamment compte au peuple à travers leurs organes délibérants ;

Mesdames et Messieurs de la presse,
Distingués invités


Conscient du fait que le premier défi auquel le Gouvernement issu des élections de 2011 sera confronté est celui du rétablissement de la paix et de la sécurité sur tout le territoire national et dans la Région des Grands lacs - car aucun projet de société, aucun programme gouvernemental, ne peut se réaliser dans un contexte d’insécurité, de violence, des migrations incontrôlées, continues et constantes des populations - nous présentons dans les lignes qui suivent notre plan de sortie de crise à l’Est de la République Démocratique du Congo et dans la Région de Grands Lacs.

Les deux guerres d’agression qui ont ravagé notre pays en 1996 et en 1998 ont causé plus de 6 millions de morts. Jusqu’à ce jour, on a beau négocié et signé des accords de paix entre, d’une part, le Congo et les pays qui l’ont agressé en instrumentalisant des compatriotes congolais et, d’autre part, entre le Congo et les mouvements rebelles, la paix n’est toujours pas revenue à l’Est du Congo. Manifestement, c’est devenu une guerre entretenue par plusieurs acteurs de tous horizons qui profitent du pillage des ressources minières extraites par les milices armées rwandaises (les FDLR) et autres groupes armés.

Que faire?

Comme toutes les solutions décidées jusqu’à présent ont concerné les effets plutôt que les causes profondes de l’insécurité dans la sous région des Grands Lacs, nous devons tous œuvrer pour une solution globale, durable, juste, réaliste et équitable pour tous les pays de la sous région afin que la paix soit effective pour tous. L’approche qui nous semble idoine est celle qui combine des solutions politique, diplomatique, économique, humanitaire, de coopération régionale, de développement, et militaire.

Sur le plan politique, le Rwanda doit ouvrir son espace politique pour des véritables pourparlers avec des Hutu et des Tustis modérés pour parvenir à une réconciliation nationale. Cela permettra aux rebelles Hutu de rentrer chez eux, clé de la solution de la pacification du Nord et Sud-Kivu. Les mêmes négociations devraient avoir lieu entre l’Ouganda et ses rebelles qui occupent et terrorisent une grande partie de la Province Orientale.

Les Congolais l’ont fait, on ne voit pas de raison qui expliquerait le refus du Rwanda et de l’Ouganda de le faire pour le bien de la paix et de la sécurité régionale. Il doit être clairement dit ici que les génocidaires doivent être traqués, arrêtés et jugés.

Sur le plan économique

Comme l’exploitation illicite des minerais constitue à la fois la cause et le financement de la guerre à l’Est du Congo, la communauté internationale devrait mettre en place un mécanisme de traçabilité des minerais qui sont exportés par tous les pays de la région. Cette stratégie avait très bien marché en Angola, au Liberia et en Sierra Leone, cela devait marcher aussi pour la sous-région.

Sur le plan humanitaire

Nous saluons les efforts déjà consentis par la CICR, le HCR et toutes les ONG à caractère humanitaire et de Droits de l’homme. Mais il faudra penser à un plan humanitaire plus costaud pour la prise en charge et l’assistance aux nombreux réfugiés et déplacés de guerre afin de faciliter leur retour en toute quiétude dans leur milieux d’origine. Mais aussi, il faudrait accroitre l’assistance aux femmes victimes des viols et violences sexuelles.
Sur le plan militaire

Comme l’opération Artémis en Ituri, en appui aux efforts politiques et diplomatiques, il faut envisager une force du genre pour éviter d’avoir sur le terrain des forces qui seraient à la fois juges et parties. Une force spéciale de 3000 hommes entraînée spécialement pour aller désarmer de force tous les éléments des ex FAR et de la LRA réfractaires au désarmement et au retour volontaire, pourrait pacifier l’axe Sud-Est Fizi, Mwenga, Shabunda, Walikale. Il en est de même de la région Nord-Est, autour de Mahagi, Aru, Faradje, Dungu, Ango,….Ici, il ne sera pas question de les repousser à l’intérieur du Congo ou vers d’autres pays, il sera question de les encercler pour les obliger à se rendre ou à les capturer. Par ailleurs, il faudrait dans les meilleurs délais, parachever le processus de l’intégration et de la reforme du secteur de sécurité.

Sur le plan de la justice. L’instauration d’une cour spéciale avec des juges indépendants recrutés au Congo et au sein de la communauté internationale s’impose pour juger et sanctionner les auteurs des viols, des violences sexuelles et pillages des ressources naturelles.

Sur le plan de la coopération régionale. Des initiatives communes devront être encouragé et intensifier.

Sur le plan du développement. Les grands travaux de construction des routes, des hôpitaux, des écoles et autres infrastructures de base pourraient constituer des débouchés pour les éléments des groupes armés et des FARDC démobilisés.
Le résumé de ma vision et de grandes lignes du programme gouvernemental de l’UNC se trouve dans un document séparé dont quelques exemplaires seront remis aux amis de la presse.

Que conclure ?

Je viens de vous annoncer ma démission du PPRD et de l’Assemblée Nationale en qualité de Député. Je viens aussi de vous annoncer la création de l’Union pour la Nation Congolaise, parti au sein duquel mes compatriotes et moi-même défendrons notre vision et notre projet de société.

Je vous ai également dit que l’UNC est un parti de l’opposition en ce qu’il entend porter le lourd fardeau de défendre des intérêts du peuple congolais.
Enfin, je réaffirme avec force et tiens à rassurer tous les membres de l’UNC que nous lutterons pour l’idéal que nous nous sommes fixés à travers notre projet de société et nous présenterons des candidats à tous les niveaux lors des échéances de 2011.

Mesdames et Messieurs de la presse, je me tiens à votre disposition pour répondre à vos préoccupations.

Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous?
Je vous remercie.

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 09:57

Vital Kamerhe : A parcours exceptionnel, destin exceptionnel?

 

Mayoyo Bitumba Tipo-Tipo

 

Dans notre article «Mimétisme, quand tu nous tiens !», nous avions réagi à l’annonce de la création d’un nouveau parti politique par l’un des ténors du PPRD. Nous avions adopté la même attitude que Baudouin Amba Wetshi qui écrit dans son éditorial «Mende rate l’occasion de se taire» : « C’est connu, les politiciens congolais ont deux discours. Le premier sert quand l’acteur milite dans les rangs de l’opposition. Ce discours est généreux, truffé des slogans sur la démocratie et le respect de la vie et de la dignité de la personne. Le second intervient lorsque le même acteur accède au pouvoir. Ici le speech devient conformiste voire conservateur». Hier, Kamerhe avait écrit tout un livre pour appeler les Congolais à voter pour un imposteur. Propriétaire du PPRD comme tous les autres chefs des partis congolais, ce dernier fut reconnaissant en élevant Kamerhe au rang de Président de l’Assemblée nationale, car le vote au niveau de cette institution n’était qu’une simple formalité. Aujourd’hui qu’il a perdu son poste très envié dans le cadre de la politique du ventre si chère à l’Afrique, Kamerhe brûle ce qu’il encensait hier. Il est difficile d’avoir confiance en un tel individu. Néanmoins, il convient de noter que Kamerhe bénéficie des circonstances atténuantes. Le Rwanda agresse le Congo, pille ses ressources naturelles, viole et massacre ses populations pendant des années. Les crimes commis par l’agresseur constituent la plus grande tragédie humaine après la Deuxième Guerre mondiale. Sur le chemin de la paix, le chef d’Etat congolais se permet de s’allier aux envahisseurs en invitant officiellement leur armée à traquer leurs ennemis sur le territoire congolais. Kamerhe participait alors au festin du pouvoir. Il aurait pu se taire, car la politique africaine voudrait qu’une bouche pleine ne parle pas. Mais il a exprimé son opposition à l’acte posé par le chef de l’Etat, ce qui a poussé ce dernier à lui retirer le beefsteak de la bouche. Sous d’autres cieux, on aurait assisté à une levée des boucliers face à la haute trahison de « Joseph Kabila ». Mais, crétinisée par les longues années Mobutu, la classe politique congolaise se tint coi. Voilà pourquoi Kamerhe mérite d’être respecté en dépit de son passé aux côtés d’un imposteur qui mène la politique d’occupation de ses frères tribaux rwandais au Congo. Concernant ce passé, notons que nombreux sont les Congolais qui n’appartiennent pas à la caste enchanteresse des hommes du pouvoir mais qui restent également aveugles face à la politique criminelle de « Joseph Kabila ». Kamerhe est certainement l’une des personnalités politiques dont le péché fut de s’allier à un imposteur qu’ils prenaient pour un Congolais de souche comme eux-mêmes et qui se sont accrochés au pouvoir d’occupation pendant que l’imposteur levait petit à petit le masque sur son imposture.

Aujourd’hui que Kamerhe est président national d’un nouveau parti politique de l’opposition, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), en notre qualité de concepteur et annonciateur d’une alternative à la démocratie partisane et conflictuelle ou démocratie des singes, nous ne pouvons que condamner sa démarche dans un pays qui compte déjà quelques centaines de partis sans que cela n’entraîne l’émergence de la démocratie. Mais dans notre livre « L’ajustement politique africain. Pour une démocratie endogène au Congo-Kinshasa » (Paris, L’Harmattan, Montréal, L’Harmattan Inc., 1999), nous n’avons pas seulement réfléchi sur une alternative au modèle Westminster de démocratie. Nous avons également réfléchi à minimiser ses nuisances, car, colonisation des cerveaux oblige, la révérence pour ce modèle a encore de beaux jours devant elle en dépit des ses échecs. Aussi allons-nous nous pencher sur l’UNC sous cet angle. Nous allons souligner ce que nous entendons par parcours exceptionnel dans le chef de son président national ainsi que l’implication d’un tel parcours à minimiser les dégâts du multipartisme qui, en Afrique, se réduit souvent en un multi-monopartisme, chaque coin du pays étant dominé par un parti ethnique ou régional après les élections. Nous allons aussi saisir cette occasion pour donner notre avis sur la question passionnante de la tenue des élections dans un pays sous occupation, en rêvant d’une UNC bien structurée comme l’un des acteurs principaux.

Il faut le dire. Notre article caresse l’ambition de fournir de la matière à réflexion à l’UNC compte tenu de la sympathie naturelle que nous avons envers la dénomination de ce parti. En effet, en 2004, nous avions suivi une formation à la « Boutique de gestion » de Bruxelles en vue de créer l’asbl Université de la Nation Congolaise (UNC) dont l’objectif était d’organiser des cycles mensuels d’information générale sur le Congo pendant les weekends en faveur des enfants issus de la diaspora congolaise, pour mieux les attacher à leur mère patrie. Mais faute de financement, le rêve ne s’était pas matérialisé. Nous trouvant en vacances à Bruxelles le 18 décembre 2010, nous étions invités par Mr. Pulusu Omban à diffuser cette idée sur les antennes de la Radio Air Libre dans son émission Diaspo-culture. Mais terrassés par la grippe, nous étions dans l’impossibilité d’honorer l’invitation, ce qui n’est qu’une partie remise. Notons que notre sympathie naturelle pour l’UNC de Kamerhe ne nous détourne nullement de notre combat qui est celui d’ouvrir les yeux des Congolais et Africains sur l’énorme bêtise consistant à imiter servilement l’homme blanc comme si les Noirs que nous sommes ne sont venus au monde que pour être de simples consommateurs des idées des Blancs.

Parcours exceptionnel et dividende politique

Nous avons déjà expliqué à travers nombre de nos publications dans le journal en ligne CIC qu’en Afrique, la règle générale voudrait qu’un parti politique ait une dimension ethnique ou régionale compte tenu de l’existence des consciences ethniques et régionales à côté de la conscience nationale. Les partis à dimension nationale mis en place en dehors de tout despotisme sont une exception qui s’exprime dans des circonstances exceptionnelles. Au Congo, par exemple, le Mouvement National Congolais (MNC) de Patrice-Emery Lumumba n’avait rien d’un miracle. Au delà du radicalisme de ses prises de position et de sa verve oratoire, Lumumba avait bénéficié de deux grands avantages. Le premier fut la situation exceptionnelle de son groupe ethnique. Comme nous l’enseigne l’historien congolais Ndaywel-è-Nziem, « Les Tetela-Kusu (ethnie de Lumumba), à cause des vicissitudes de l’histoire, se trouvaient dispersés aux quatre coins du pays, à Léopoldville comme à Elisabethville, où ils constituaient un nombre important d’émigrés. Dans le Haut-Congo, les Kusu du Maniema formaient un groupe suffisamment distinct; au Kasaï, les Tetela et autres populations de Sankuru voulaient être différenciés de la grande masse des Luba. Donc, Lumumba, à cause de son identité de Tetela, avait son électorat naturel dispersé dans l’ensemble du pays, ce qui l’obligeait à jouer la carte nationaliste ».

L’essaimage des Tetela ne suffit pas à comprendre le succès de Lumumba et la dimension nationale qu’il donna à son parti. Pour compléter cette explication, on doit aussi prendre en considération l’itinéraire exceptionnel de Lumumba lui-même : « Lumumba était l’homme le mieux qualifié pour utiliser le groupe ethnique tetela comme ressource politique. Il était né et avait étudié dans le territoire de Katako Kombe. [Province du Kasaï]. Il travailla à Kindu [Province du Kivu] en tant que commis pour la compagnie minière Symétain, alors il alla à Léopoldville [Province de Léopoldville] où il suivit les cours de l’école des postes. Envoyé au bureau de poste de Stanleyville [Province Orientale], il prit part active aux activités des syndicats et des évolués et devint président de la Mutuelle des Batetela [...]. Après un bref séjour en prison pour détournement de fonds de la poste, il retourna à Léopoldville et devint directeur de vente dans une brasserie. Aussi, quand Lumumba entra dans la politique, il était capable d’utiliser tout un réseau de contacts préexistants, partiellement mais pas exclusivement parmi les Tetela-Kusu de Katako Kombe, Kindu, Stanleyville et Léopoldville » (Turner, Th., « L’ethnie Tetela et le MNC/Lumumba », in Etudes congolaises, n° 4, octobre-décembre 1969).

Cinq décennies plus tard, Kamerhe est le seul grand format politique congolais capable de donner une dimension nationale à son parti sans les moyens de l’Etat et cela non pas à la suite d’un essaimage de son groupe ethnique à travers le territoire national, ce qui est le cas de l’UDPS, mais tout simplement en utilisant rationnellement son parcours personnel qui est exceptionnel. Comme on peut le lire dans l’encyclopédie en ligne Wikipedia, Kamerhe « commence ses études à Bukavu puis fait une autre partie à Goma. Il les poursuit ensuite dans les deux Kasaï pour en finir dans le Bandundu en obtenant son diplôme d’Etat en Mathématiques et physiques vers les années 80. De là, il fait ses études universitaires à l’Université de Kinshasa où il décroche son diplôme de licencié en Sciences économiques en 1987 avec mention distinction. Il y est maintenu comme assistant chargé des cours. L’on comprend alors que c’est par là qu’il maîtrise toutes les quatre langues nationales ». L’on comprend également qu’un tel homme politique se sente « chez lui » partout au Congo et soit très bien placé pour incarner réellement l’unité nationale dont on parle tant mais qu’on ne met jamais en pratique dans la gestion du pouvoir central, toujours dominé par des coteries tribalo-régionales.

Illustrons notre propos par un exemple pour mieux faire comprendre que sociologiquement, Kamerhe est le « frère » de tout Congolais non pas parce qu’il a la nationalité congolaise mais parce qu’il maîtrise les quatre langues nationales. Pour présenter au public son livre de triste mémoire intitulé « Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila » devant un millier de personnes à la cour de l’hôtel Invest Okapi à Kinshasa le 10 mars 2006, Kamerhe avait eu recours au patron du journal Le Soft, Kin-Kiey Mulumba. Parlant du coup de fil qu’il avait alors reçu de Kamerhe qui lui demandait ce service, Kin-Kiey dira qu’il ne pouvait refuser de rendre un tel service à un homme d’une autre province qui lui parlait dans la langue de sa province à lui, le Bandundu, à savoir le Kikongo. Ainsi va la nature humaine. On a toujours une sympathie naturelle envers un « étranger » intégré. Tel est le formidable atout de Kamerhe dans l’espace politique congolais. Mais, disposer d’un atout ne signifie pas forcément savoir en tirer profit. Kamerhe est-il conscient de son profil éminemment présidentiable qui le situe automatiquement au dessus de la mêlée ?

L’UNC comme programme d’action

Kamerhe semble conscient de sa stature nationale que lui envierait tout politique congolais. La dénomination de son parti, Union pour la Nation Congolaise (UNC), est en parfaite symbiose avec son itinéraire personnel qui fait de lui un candidat idéal à la présidence de la république. D’ailleurs, si le pays avait connu un cheminement normal depuis l’indépendance, il aurait pu se permettre d’exiger qu’après deux ou trois décennies, tout candidat à l’élection présidentielle maîtrise les quatre langues nationales en plus de la langue officielle. Ce serait là un ingrédient nécessaire à l’unité du pays qui le mettrait en plus à l’abri de toute imposture à l’instar de celle de « Joseph Kabila », qui demeure un objet politique non identifié après tant d’années au sommet de l’Etat. En outre, on ne peut s’empêcher de tracer un parallélisme entre le nom du parti de Kamerhe et celui de Lumumba : Union pour la Nation Congolaise (UNC) d’un côté et Mouvement National Congolais (MNC) de l’autre. Pour un parallélisme parfait, Kamerhe aurait dû simplement débarrassé le nom de son parti de ses éléments superflus pour le baptiser Union Nationale Congolaise (UNC). C’est à cela que sert entre autres l’expertise politique qui reste un oiseau rare sous le ciel congolais. Aussi avons-nous des partis aux dénominations pittoresques sans que cela ne gêne notre intelligence.

Il est facile de baptiser un parti Mouvement National Congolais (MNC) ou Union pour la Nation Congolaise (UNC). Mais traduire un tel programme d’action en actes reste une tache ingrate. A cet égard, les premiers pas de Kamerhe semblent indiquer que celui-ci n’a pas (encore) pris la juste mesure de la mission que lui dicte son parcours personnel. En effet, après la sortie officielle de son parti à Kinshasa le 14 décembre 2010, Kamerhe s’est envolé vers son Kivu natal. Ainsi, l’UNC court le risque de n’être qu’un parti au nom ronflant (dimension nationale), mais à assise régionale… comme la plupart de partis congolais voire africains. Citons l’exemple du Parti Solidaire Africain (PSA) et du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) d’Antoine Gizenga respectivement dans les années 60 et de nos jours. Dans les urnes, ces deux partis n’ont jamais donné une dimension nationale à leur fondateur.

Quand un parti est baptisé Union pour la Nation Congolaise (UNC), on doit s’interroger sur l’identité des partenaires de cette union. Dans le contexte congolais, il s’agit de nos différentes identités régionales. A ce sujet, on doit distinguer l’illusion de la réalité de l’union. De l’indépendance à nos jours, les dirigeants congolais et africains se sont toujours contentés de l’illusion. On recrute ou copte des membres aux quatre coins du pays au sein de la direction du parti. Mais l’assise de celui-ci de même que son véritable noyau décisionnel reste dominée par une identité ethnique ou régionale. Pour créer une véritable union nationale au sein du parti, nous avons recommandé dans « L’ajustement politique africain. Pour une démocratie endogène au Congo-Kinshasa » que le parti fonctionne comme une fédération des partis régionaux. Ainsi, pour être à la hauteur des ses ambitions, l’UNC devrait fonctionner comme une fédération des UNC Bas-Congo, UNC Kinshasa, UNC Bandundu, UNC Equateur, etc., avec une présidence tournante, tout en ayant Kamerhe comme candidat idéal à l’élection présidentielle. Pour que l’UNC ait une assise populaire réelle, il n’était nullement nécessaire que Kamerhe saute à bord du premier avion pour l’intérieur du pays au lendemain du 14 décembre 2010. Il aurait gagné à amorcer des pourparlers avec les leaders de petits partis régionaux pour que ceux-ci meurent d’une belle mort en devenant des noyaux des fédérations régionales de l’UNC. Ces leaders se chargeraient d’annoncer la bonne nouvelle à leurs bases respectives, puis Kamerhe sillonnerait le Congo profond à la tête d’une forte délégation des leaders régionaux pour consacrer l’unité effective du parti.

Des élections dans un pays occupé

Depuis l’élection présidentielle de 2006, l’imposteur « Joseph Kabila » a levé petit à petit le masque sur son imposture. Aujourd’hui, les Congolais de mauvaise foi sont les seuls à ne pas se rendre compte de l’occupation de leur pays par une nébuleuse maffieuse internationale, incarnée par le gouvernement parallèle dirigé par l’imposteur. Face à l’occupation, la résistance armée s’impose. Mais, comme nous l’avons écrit dans notre livre « La deuxième guerre occidentale contre le Congo. Offensive des médias et dessous des cartes » (Paris, L’Harmattan, 2006), l’occupation de notre pays est avant tout l’œuvre des puissants de ce monde qui ont décrété l’impunité de leurs instruments africains. Aussi les élections paraissent-elles comme la voie la moins coûteuse en vies humaines dont le bilan est déjà plus qu’effroyable. Certes, un imposteur ne peut se permettre d’organiser des élections justes, libres et transparentes. Mais, avec Tshisekedi et Kamerhe en lice, une opposition bien organisée peut faire mordre la poussière à l’imposteur dès le premier tour. Pour se convaincre de la nécessité de participer aux élections même dans le contexte défavorable actuel, il convient d’examiner tout le mal que la politique de la chaise vide de l’UDPS aux élections de 2006 a fait à la nation. Rompus dans la lutte non violente à toute dictature, des sénateurs et députés de l’UDPS n’allaient pas laisser les coudées franches à l’imposteur et son gouvernement parallèle. La traversée du désert pendant toute une législature n’a fait que refroidir l’ardeur militante de l’UDPS. N’ayant rencontré aucun obstacle de taille sur son chemin, l’imposteur a fini par asseoir confortablement son gouvernement parallèle tout en semant de nouveau la peur dans les cœurs des Congolais. Que l’UDPS s’engage aujourd’hui à participer aux élections sans condition en dit long sur les méfaits de sa politique de la chaise vide. Par ailleurs, dans toute occupation, il y a toujours des collabos. La grande médiocrité de la classe politique congolaise aidant, il serait aisé à l’imposteur de se fabriquer des adversaires qui iraient aux élections contre lui même si l’ensemble de l’opposition se décidait à les boycotter. Et ce n’est pas la communauté occidentale, autoproclamée internationale, qui viendrait au secours des Congolais, elle qui est l’ordonnatrice et le principal bénéficiaire de la tragédie congolaise.

Les mains tendues de l’opposition

Lors de son retour sur la scène politique, Tshisekedi a tendu la main à l’opposition. A la sortie officielle de son parti, Kamerhe a également tendu la main à l’opposition. Que signifient toutes ces mains tendues ? Si cela signifie « venez me soutenir à prendre le pouvoir », le Congo n’a aucune chance de sortir des marais. Les partis d’opposition doivent se tendre la main pour trois questions essentielles. Primo, ils doivent obtenir de la commission électorale que tous les partis signent un code de bonne conduite lors de la campagne électorale. Un tel code devrait être assorti des sanctions bien déterminées pour toute infraction. Et l’opposition devrait se dresser comme un seul homme à chaque coup porté sur un des membres. Secundo, les candidats idiots, ceux dont les partis ne rayonnent pas au delà de leurs cercles familiaux ou tribaux et qui finissent par faire des scores honteux de zéro pour cent et des poussières, devraient être encouragés à s’abstenir à jouer aux rigolos de manière à ce que l’opposition aligne tout au plus deux ou trois candidats, ce qui rendrait le jeu électoral plus lisible pour une population à majorité analphabète. Tertio, l’opposition doit s’organiser pour assurer sa présence dans tous les bureaux de vote à travers le territoire national. Et au besoin, elle devrait mettre ne place des centres de consolidation des résultats parallèles à ceux de la commission électorale pour détecter toute fraude organisée aussitôt qu’elle se manifesterait. Oui, bien organisée, l’opposition peut minimiser l’ampleur de toute fraude de la part de l’imposteur même maintenant que ses frères tribaux du CNCD ont ôté son dernier masque en s’alliant au PPRD.

Quid du duel Kamerhe-Tshisekedi?

En cas de duel Kamerhe-Tshisekedi au second tour, le choix rationnel ne devrait être dicté par les erreurs politiques monumentales de l’UDPS tout au long de son existence et au rang desquelles se situe par exemple la politique de la chaise vide aux élections de 2006. Il ne devrait pas être dicté par les accusations à tort ou à raison de dérives totalitaires ou de favoritisme ethnique voire familial qui ont émaillé le parcours de la fille aînée de l’opposition congolaise. Il ne devrait pas non plus être dicté par l’obséquiosité passée de Kamerhe vis-à-vis d’un imposteur et criminel notoire. Après avoir eu un premier ministre dormeur, le « lumumbiste » ou « nationaliste » Antoine Gizenga, qui a assuré sa succession à travers un népotisme indigne d’un nationaliste, le pays ne peut se permettre d’avoir un président de la république dormeur. Les dinosaures, on les parque au sénat et non à la tête de l’exécutif d’un Etat. Par ailleurs, hisser à la présidence de la république un politicien des années 60 après cinq décennies d’indépendance reviendrait à reconnaître que les dinosaures n’ont rien fait pour leur pays. Ce serait également insulter l’intelligence et le dynamisme de jeunes générations. Ceci dit, en cas de duel entre Tshisekedi et l’imposteur, il faut espérer que Kamerhe ne ferait pas revivre à la nation l’horreur de 2006.

Mayoyo Bitumba Tipo-Tipo
© Congoindépendant 2003-2010

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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 17:58

 


 
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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 09:05

 

 
Vital Kamerhe, le dernier jour dans son poste de président de l'assemblée, janvier 2007.Vital Kamerhe, le dernier jour dans son poste de président de l’assemblée, janvier 2007.
Vital Kamerhe, le dernier jour dans son poste de président de l’assemblée, janvier 2007.

Vital Kamerhe est arrivé ce jeudi 16 décembre à Bukavu en début d’après midi en provenance de Goma au Nord-Kivu. De l’aéroport de Kavumu jusqu’à l’entrée de la ville, un long cortège l’a accompagné. Avant l’arrivée du cortège, un dispositif solide de sécurité avait déjà été installé par les autorités provinciales. La tribune, qui accueille habituellement les autorités pour s’adresser à la population, était inaccessible, quadrillée par des policiers.   

Une grande foule composée essentiellement de sympathisants de l’Union pour la nation congolaise (UNC), se sont donnés rendez-vous à la place dite de l’indépendance.

Le cortège s’est ensuite dirigé vers la place Mulamba au siège de son parti où le président de l’UNC s’est adressé très brièvement à la population au motif qu’il voulait éviter d’éventuels incidents:

«Nous devons avoir la sagesse africaine. Déjà il y a une personne qui est blessée. Je ne veux pas que les gens soient blessés ici à Bukavu. Je suis encore là avec vous.»

Vital Kamerhe a promis à la foule la libération des manifestants appréhendés. Il a poursuivi:

«Ça, c’est de l’intimidation. Les intimidations doivent cesser. Personne ne doit plus vous intimider encore. Si une personne vous intimide, vous l’intimidez aussi. Il n’y a pas un plus grand  que le peuple. Vous avez le pouvoir plus qu’une armée qui peut venir. Vous n’avez provoqué personne, vous n’avez fait qu’exprimer votre joie et cela a créé de jalousie.»

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