Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:14

 


 

 

 

 

 

 

 


POINT DE PRESSE DE L’HONORABLE VITAL KAMERHE A
LA SUITE DE PUBLICATION DES RESULTATS DEFINITIFS
PAR LA COUR SUPREME DE JUSTICE
(Samedi, le 17 décembre 2011)

 

 

 

 

 

 

 

Mesdames et Messieurs de la Presse,
L’Union pour la Nation Congolaise, UNC en sigle, a suivi l’arrêt rendu
par la Cour Suprême de Justice ce vendredi 16 décembre 2011 à 20 h
15 en catimini et sans retransmission en direct à la télévision nationale
en réponse à sa requête en contestation des résultats provisoires de
l’élection présidentielle du 28 novembre 2011, proclamée par la CENI,
requête introduite le 12 décembre 2011, un arrêt rendu donc à l’insu de
la population à cause de ses caractères inique et impopulaire connus de
ses auteurs conscients du coup fourré qu’ils sont en train de porter
contre le peuple congolais, la justice et la démocratie.
L’UNC a noté que la Haute Cour a déclaré recevable sa requête ; ce qui
apporte un démenti cinglant à tous les fanatiques et intégristes du
pouvoir en place qui avaient pourtant prévu l’irrecevabilité de celle-ci au
motif qu’elle comporterait des vices de procédure.
L’UNC estime que la Cour Suprême de Justice s’est donnée elle-même
les moyens d’éluder l’examen du fond de l’affaire en refusant
d’appliquer la loi sur la régularité de sa saisine à l’égard de toutes les
parties devant légalement intervenir au procès.
Profitant de la sortie de l’UNC ainsi que de son collectif d’avocats qui ont
refusé de poursuivre l’instance en violation de la loi, et de cautionner par
conséquent une parodie de justice, alors qu’ils étaient détenteurs de
moyens suffisants de preuves des irrégularités, et de la fraude massive
ayant déterminé les résultats tronqués proclamés par la CENI, la Cour
Suprême de Justice a, toute honte bue, continué l’instruction de la
cause et pris l’affaire en délibéré pour dire dans son arrêt que l’action de
l’UNC n’était pas fondée, faute de preuves !

L’UNC rappelle à l’opinion tant nationale qu’internationale qu’à
l’occasion du dépôt de sa requête au greffe de la Haute Cour, son
Président National, l’Honorable Vital KAMERHE, avait précisé que cette
démarche était une formalité pour prouver aux yeux du monde son sens
de respect aux lois et institutions du pays et qu’en réalité il n’y avait rien
de bon à attendre de cette Cour dont l’action est dictée et contrôlée par
les tenants du pouvoir politique. Elle voulait à cette occasion donner la
preuve à quiconque pouvait encore en douter, de l’inféodation et de la
subordination de cette juridiction, pourtant indépendante aux termes de
la Constitution, au gouvernement.
Cet objectif tendant à administrer la preuve de la dépendance de la
Cour Suprême de Justice au pouvoir politique est totalement atteint. La
RDC est loin d’être un Etat de droit. Nul ne peut contredire cette
évidence. La Cour Suprême de Justice s’est donc disqualifiée du fait de
son refus de dire le droit, telle est pourtant sa mission constitutionnelle.
En effet, au terme de l’article 74 ter, al 5 de la loi électorale, obligation
est faite au greffe de la Cour Suprême de Justice de notifier la requête
en contestation des résultats électoraux aux candidats dont l’élection est
contestée, au parti politique ou regroupement politique ayant présenté
un candidat, ainsi qu’à la CENI.
Cette disposition est ainsi libellée :
« La requête est notifiée au candidat dont l’élection
est contestée, au parti politique ou regroupement
politique, ayant présenté un candidat ainsi qu’à la
commission nationale indépendante. Ceux-ci
peuvent adresser à la juridiction saisie un mémoire
en réponse dans un délai de trois jours après
notification. L’absence de mémoire en réponse n’est
pas suspensive de la procédure ».
Cette disposition légale ne peut prêter à confusion dans la mesure où
elle a fait l’objet de l’interprétation de la Haute Cour coulée dans la note
circulaire n° 014 du 27 septembre 2011 sur la non- admissibilité de la
procédure de tierce opposition en matière de contentieux électoral,
circulaire signée par Monsieur Jérôme KITOKO KIMPELE, Premier

Président de la Cour Suprême de Justice et Président du Conseil
Supérieur de la Magistrature.
On peut lire dans cette note ce qui suit :
« il est dès lors hors de question que soient reçues par
le juge électoral des actions en tierce opposition dirigées
contre des arrêts ou jugements statuant sur des
contestations électorales, non seulement parce que la loi
électorale ne prévoit pas cette voie de recours, mais
également parce que son article 74 ter alinéa 5
garantit le principe du contradictoire, en faisant
obligation au greffier de notifier la requête en
contestation des résultats du scrutin au candidat
dont l’élection est contestée, au parti politique ou
regroupement politique ayant présenté un candidat
ainsi qu’à la commission électorale nationale
indépendant, lesquels peuvent adresser à la juridiction
saisie un mémoire en réponse dans un délai de trois
jours après notification, étant entendu que l’absence du
mémoire en réponse n’est pas suspensive de la
procédure ».
Il en découle que la Haute Cour, pour avoir rejeté par un arrêt avant-dire
droit le préalable soulevé par le collectif d’avocats de l’UNC tendant à
obtenir que soient invités à l’audience le parti politique ou le
regroupement politique ayant présenté un candidat à l’élection
présidentielle, a manifestement et intentionnellement violé la disposition
de la loi électorale sus-ventée dans la mesure où elle a superbement
ignoré sa propre interprétation de la disposition légale pré rappelée au
travers de sa circulaire mentionnée précédemment.
Par ailleurs, le calendrier électoral publié par la CENI, a prévu la
publication des résultats définitifs de l’élection présidentielle à la date du
17 décembre 2011. Que peut donc expliquer la précipitation de la Cour
à proclamer ces résultats le 16 décembre 2011 soit un jour avant si ce
n’est que sa soumission et sa dépendance au mot d’ordre politique ?

L’UNC en conclut que :
1. La Cour Suprême de Justice de la République Démocratique du
Congo n’est pas une institution indépendante ; elle est au service
du pouvoir en place. Ce qui est une violation grave de la
Constitution.
2. L’Arrêt de la Cour Suprême de Justice vidant la requête en
contestation des résultats de l’élection présidentielle introduite par
l’UNC a non seulement violé la loi électorale, mais aussi la
circulaire de son Premier Président.
3. L’Arrêt de la Cour Suprême de Justice proclamant les résultats
définitifs est donc vicié car fondé sur un arrêt illégal ayant vidé le
contentieux électoral de manière inique.
4. La Haute Cour a fait preuve de son inféodation et d’une
précipitation inconsidérée et qui l’ont conduite à confirmer les
résultats contestés et proclamés par la CENI sans la moindre
modification, alors que tous les acteurs et les observateurs
nationaux et internationaux à l’élection présidentielle, en ce
compris le Président de la République sortant, le Président de la
CENI ont reconnu l’existence des irrégularités graves pour les uns
et des erreurs matérielles pour les autres. Pourquoi la Cour
Suprême de Justice n’a pas tenu compte ne fût-ce que du chiffre
de 1.300.000 voix, erreur relevée à l’opinion par le Président de la
CENI dans un de ses points de presse ?
Si la Cour avait bien fait son travail, c’est-à-dire, avait eu égard à
tous les procès-verbaux authentiques des bureaux et centres de
vote ainsi que des centres locaux de compilation des résultats,
CLCR, elle ne se mettrait pas à la traîne de la CENI.
Les résultats proclamés par la CENI et confirmés par la Cour
Suprême de Justice ont été jeté un froid au sein de la population
qui n’a pas manifesté une quelconque joie.

Mesdames et Messieurs de la Presse,
L’élection tant attendue et désirée par le peuple congolais pour
renforcer l’encrage du pays dans la démocratie et relancer son
développement ainsi que le mieux-être de la population, débouche
malheureusement sur une nouvelle crise politique.
L’UNC rejette la responsabilité de cette crise au pouvoir en place qui a
torpillé l’indépendance de la CENI et de la Cour Suprême de Justice.
Elle ne se sent nullement concerné par les résultats proclamés tant par
la CENI que par la Haute Cour.
En effet, alors que les gouvernements américains et français ont invité
la Cour Suprême de Justice à examiner la requête de l’UNC en toute
impartialité et sérénité, celle-ci, sous pression, est passée
malheureusement outre, confortant de plus bel la crise déjà créée par la
CENI.
L’UNC félicite la Sous-Commission sénatoriale des USA qui, conscient
des irrégularités et des fraudes électorales ayant versé le pays dans la
crise, invite à la recherche d’une solution qui tienne compte de la
volonté exprimée par le peuple congolais.
L’UNC qui souscrit à ce schéma pacifique, affirme sa disponibilité à
contribuer à l’avènement d’une telle solution.
Dans cette optique, elle préconise la médiation des puissances et
instances sous-régionales, régionales et internationales pour renforcer
le Comité National de Médiation dirigé par le Professeur BALANDA
MIKWIN LELIEL, ancien Premier Président de la Cour Suprême de
Justice.
L’UNC saisit cette occasion pour remercier toutes les femmes et tous
les hommes épris de paix et de justice qui, au service de la vérité, ont
décrié les irrégularités ayant émaillé l’élection présidentielle du 28
novembre 2011.

Il s’agit notamment de :
- Centre Carter,
- Son Eminence le Cardinal Laurent MONSENGWO PASINYA ;
- La Mission d’observation de l’Union Européenne ;
- La MONUSCO ;
- Ministre Français des Affaires Etrangères ;
- Foreign Office Britannique ;
- Département d’Etat Américain ;
- Sénat Américain.
Mesdames et Messieurs de la Presse,
Gouverner, c’est prévoir dit-on, une autre crise grave est entrain de se
profiler à l’horizon. En effet, d’après des informations concordantes à
notre possession, des instructions formelles auraient été données aux
chefs des centres locaux de compilation des résultats afin de changer
les résultats des urnes en faveur des candidats de la majorité, quitte à
laisser des miettes à l’opposition. On parle même de la corruption.
Pour parer à cette pire éventualité qui risque d’en rajouter à la crise
actuelle, l’UNC demande une forte implication de la MONUSCO dans le
travail de compilation des résultats afin que la sincérité des urnes soit
préservée. Le contentieux électoral ayant démontré ses limites, la
justice étant contrôlée par la majorité, il vaut mieux prévenir que guérir.
Mesdames et Messieurs de la Presse,
L’UNC invite aussi la population congolaise en général et ses militantes
et militants en particulier, à la vigilance et à protéger sa victoire
électorale conforment à l’article 64 alinéa 1er de la Constitution qui
dispose :
« Tout Congolais a le devoir de faire échec à
tout individu ou groupe d’individus qui prend le
pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation
des dispositions de la présente Constitution. »

Enfin, l’UNC invite les partis politiques de l’opposition ainsi que la
société civile congolaise à se retrouver le plus rapidement possible afin
de définir des stratégies et actions communes que requiert la situation et
ainsi éviter des schémas personnels, souvent inefficaces.
Fait à Kinshasa, le 17 décembre 2011
Pour la Direction Politique Nationale du Parti
Vital KAMERHE
Président National de l’UNC

Partager cet article
Repost0
16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 19:37

 


 

 

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 21:14

Communique-de-Presse-du-15-dec-2011-p.1.jpg

Communique-de-Presse-du-15-dec-2011-p.2.jpg

Communique-de-Presse-du-15-dec-2011-p.3.jpg

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 12:26
Chaque jour apporte son lot de révélations sur la manière dont les résultats de l’élection présidentielle annoncés par la Commission électorale (Ceni) ont été acquis. A plusieurs égards, ils semblent tenir du miracle. Le premier est la fonte des suffrages qui risque d’entrer dans les annales de la science politique. Un observateur européen fait remarquer à "La Libre" que selon les chiffres partiels publiés le 6 décembre, Tshisekedi avait obtenu 5 927 728 voix sur un total de 17,3 millions. Mais trois jours plus tard, sur le total définitif de 18,1 millions de voix arrêté par la Ceni, Tshisekedi n’en comptait plus que 5 863 745, soit 63 983 de moins.
De son côté, mardi, dans un communiqué, la mission d’observation de l’UE dévoile des faits curieux. Près de 3,2 millions d’électeurs ayant exprimé 17 % des suffrages ont voté sur des "listes de dérogation ou d’omis", vraisemblablement parce que leur nom ne figurait pas sur les listes.
Autre miracle : la disparition des résultats de 4 875 bureaux de vote représentant 1,6 million d’électeurs signalée par la mission européenne. Enfin, les tableaux récapitulatifs établis par la Ceni des résultats de cinq circonscriptions au Katanga témoignent d’un civisme extraordinaire.
A Malemba Nkulu, 99,46 % des 269 166 électeurs se sont déplacés et ils ont voté à 100 % pour Kabila. Ils croyaient bien faire mais ils ont été surpassés par les citoyens de la circonscription de Manono où on a enregistré un taux de participation de 100,14 %. En revanche, ceux-ci n’ont voté qu’à 99,98 % pour Kabila : trente brebis ont osé s’égarer du troupeau des 196 597 citoyens qui se sont exprimés en faveur du "raïs".
Très observatrice, la mission de l’Union européenne constate que dans cette atmosphère, il ne fait pas bon être athée ou agnostique. Elle relève la fermeture de plusieurs radios d’opposition (dont Radio Lisanga Télévision et Canal Futur) qui ont vu leur signal coupé sans décision officielle et relate que "les médias et les journalistes pratiquent désormais l’autocensure".
A Goma, Rubbens Mikindo, représentant l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, et trois de ses camarades ainsi que Bauma Balingene de l’UNC de Vital Kamerhe ont été arrêtés pour avoir tenté d’organiser des marches de protestation, a appris "La Libre" mercredi. La société civile est également sous le choc de l’assassinat, le 9 décembre, de son coordinateur à Ruthsuru, Willy Wabo qui avait dénoncé les irrégularités commises lors du processus électoral.
Mercredi, la police était déployée autour de la permanence de l’UDPS à Lubumbashi, après l’annonce la veille par Valentin Mubake, conseiller de Tshisekedi, que le "lider maximo" se trouvait en résidence surveillée dans son QG de Limete à Kinshasa. Le général Charles Bisengimana, patron de la police, dément.
Entretemps, à Mbuji-Mayi, fief de "Tshitshi", la société civile dénonce "l’incarcération arbitraire" d’une centaine de personnes. La capitale du diamant a été durement châtiée pour avoir fêté bruyamment samedi l’autoproclamation de Tshisekedi comme Président. Les manifestants ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes et des coups de feu ont été entendus dans les parages du siège de l’UDPS. Un homme a été tué dans le quartier de Bipemba. Dans la ville de Kamina, au Katanga, les membres de l’ethnie de Tshisekedi, les Luba Kasaï ont fait l’objet d’actes de xénophobie. Quelque 300 personnes, entourés de la milice hostile de Gabriel Kyungu, ont dû se réfugier à la gare de la ville, rapporte Radio Okapi.
Face à cette situation, au nom de l’opposition, le candidat arrivé en troisième position selon la Ceni, Vital Kamerhe a saisi mercredi l’Onu, l’UE et l’Union africaine pour solliciter leur médiation afin de sortir de l’impasse. L’UE, qui procure une assistance à cette police et à cette armée qui ont réprimé, a une carte à jouer.

 

François Misser

 

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 19:44
La mission d'observation européenne s'interroge sur les résultats de Lubumbashi notamment.
La mission d'observation européenne s'interroge sur les résultats de Lubumbashi notamment.
AFP/Phil Moore
Mariya Nedelcheva, députée bulgare et chef de la mission d’observation de l'Union européenne en RDC
(05:31)

Par Christophe Boisbouvier

La mission d’observation de l'Union européenne regrette le manque de transparence dans le processus électoral. Après le Centre Carter et l'Eglise catholique, le bilan de ces élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011 est donc mitigé pour cette mission européenne comme l'explique la députée bulgare Mariya Nedelcheva, responsable de la mission. Elle est l'invitée Afrique de RFI. 

 

eueom.eu

RFI : Mariya Nedelcheva, bonjour. Pour vous, ces élections sont-elles crédibles ou non ?

Mariya Nedelcheva : La réponse à cette question simplifierait bien les choses. Pour la mission, il s’agissait d’observer, d’analyser toutes les étapes du processus électoral et, à la fin, de bien différencier certains aspects de ce processus qui pourraient entamer la confiance dans les résultats définitifs.

 
RFI : Vous vous penchez en effet sur toutes les étapes du dépouillement. Vous dites que la Céni [Commission électorale indépendante] a bien publié les résultats détaillés, bureau de vote par bureau de vote. Le problème, dites-vous, c’est qu’elle n’a pas publié les originaux ?
 
M. N. : Pour nous, effectivement, il y a un problème de manque de transparence. Si la Céni a finalement publié des résultats détaillés par bureau de vote, ces résultats ne comprennent pas les procès-verbaux scannés de chaque bureau de vote, établis à la fin du dépouillement. Et donc, les résultats publiés ne reprennent que la saisie informatisée des PV qui ont été réalisés au sein des centres locaux de compilation des résultats. Mais pour nous, il reste que la publication de chaque PV des bureaux de vote sur le site de la Céni, est une garantie qui permettrait de voir que les résultats tels qu’ils ont été annoncés reflètent la réalité.
 
RFI : Sur le terrain, le soir du vote, je crois qu’un certain nombre de vos équipes ont noté des résultats bureau de vote par bureau de vote. Ces résultats correspondent-ils avec ceux qui ont été publiés par la Céni ?
 
M. N. : Nous avons des exemples qui montrent bien que les résultats publiés par la Céni ne sont pas les résultats que nos observateurs à nous, suite à l’observation directe, ont pu constater. C’est notamment le cas à Lubumbashi.
 
RFI : Vous vous penchez également sur la phase cruciale de collecte des résultats au niveau des 169 centres de compilation et vous dites que, dans plusieurs de ces centres, les témoins des différents candidats ont été empêchés d’observer ces opérations. Que s’est-il passé ?
 
M. N. : Au niveau des centres locaux de compilation des résultats, l’une des garanties était la présence, justement, des témoins des candidats ou des partis politiques à toutes les étapes de la compilation. Il fallait également avoir leur signature sur la fiche de compilation et le procès verbal. Or, dans un certain nombre de bureaux, les témoins des candidats et des partis politiques n’ont pas pu assister à cette phase cruciale, ce qui pour nous pose la question de la transparence et surtout de la garantie par leur biais de la crédibilité de ces élections.
 
RFI : Vous dites que, contrairement à la loi, les résultats de ces centres de compilation n’ont pas été affichés ?
 
M. N. : Effectivement, l’affichage public des résultats agrégés au niveau du territoire -je vous rappelle qu’il s’agit de l’article n°70 de la loi électorale-, devait justement permettre de s’assurer que les résultats sont publics. Or cela n’a pas été fait. On pourrait citer notamment les territoires du Katanga, le Sud-Kivu, Kinshasa, la province Orientale également. Et donc pour nous, c’est d’autant plus inquiétant que par la suite, le bureau de la Céni a demandé à plusieurs centres locaux de compilation de résultats de ne pas afficher immédiatement les résultats de la compilation. Ils devaient d’abord les envoyer au siège de la Céni ; par ailleurs, on n’a pas d’explications raisonnables quant au retard pour ce qui est de l’affichage public.
 
RFI : Autre étape au niveau national au siège de la Céni à Kinshasa, vous dites que témoins et observateurs n’ont pas eu accès au centre national de traitement ?
 
M. N. : Effectivement, ni les observateurs, ni d’ailleurs les témoins des candidats des partis politiques, n’ont pu entrer et voir comment cela fonctionne dans ce centre national de réception des résultats.
 
RFI : Vous dites que l’absence de témoins, lors de cette phase nationale de consolidation des résultats, ne peut qu’affecter la confiance dans les résultats annoncés et leur crédibilité. Selon vous, est-ce que toutes ces irrégularités peuvent avoir modifié l’ordre d’arrivée des candidats ou pas ?
 
M. N. : Répondre à cette question n’entre pas dans le cadre de notre mandat. En revanche, ce qui relève de notre mission, c’est de continuer à insister sur le fait que la confiance dans les résultats affichés passe justement par ces différentes étapes au cours desquelles les observateurs devaient voir ce qui s’est passé le jour du vote.
 
RFI : Et donc votre confiance est affectée ?
 
M. N. : Notre confiance est susceptible d’être encore plus affectée si l’on continue à constater des manques qui, pour nous, sont essentiels à toute élection qui se veut transparente et crédible. Et donc on continue à suivre les choses de près.
 
RFI : Donc en clair, vous n’avez pas confiance en ces résultats ?
 
M. N. : Non, on ne peut pas dire ça. La confiance, ce sont les citoyens congolais qui doivent l’avoir, ce sont ceux qui ont voté. Ce n’est absolument pas à la mission d’observation électorale internationale de dire si nous avons confiance ou pas. On a été invités pour observer un processus, pour voir dans quelle mesure il respecte les standards internationaux et là, notre travail s’arrête une fois que nos conclusions sont rendues publiques.
 
RFI : A partir de là, que faut-il faire : recompter ? Est-ce qu’il faut annuler ?
 
M. N. : Ce n’est certainement pas à nous de donner la solution. Il relève essentiellement de la responsabilité des acteurs politiques congolais et des autorités congolaises de décider comment le processus peut continuer.
 
RFI : Si aujourd’hui vous étiez juge à la Cour suprême à Kinshasa, que diriez-vous ?
 
M. N. : On suit également de près, moi et mon équipe, ce qui va se passer car la mission d’observation électorale de l’ONU et de l’Union européenne s’inquiète d’un fait : jusqu’ici, ses observateurs n’ont pas eu accès aux arrêts de la Cour suprême de justice.
 
RFI : C’est-à-dire que là aussi, il y a un manque de transparence ?
 
M. N. : Il y a un manque de transparence. Jusqu’ici, les délibérations de la Cour suprême de justice étaient faites en séance publique, dorénavant elles se font à huis clos. Aussi cette question de la confiance est importante. Ils peuvent décider de délibérer à huis clos, mais il faut que tous les éléments garantissant la transparence soient présents, et à ce moment-là, notre confiance dans la Cour suprême de justice sera plus importante.
 
RFI : Sinon elle sera affectée ?
 
M. N. : Oui.

 

tags: RDC
Fiche Pays :
Partager cet article
Repost0
14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 19:19

 


 

 

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 08:06

Après la réélection très contestée de Joseph Kabila à la tête de la République démocratique du Congo (RDC), la mission envoyée par l'Union européenne (UE) vient de publier son premier rapport. L'UE relève "un manque de transparence et des irrégularités" dans le scrutin. L'Union européenne note que plusieurs résultats observés par ses équipes sur le terrain "ne correspondent pas" avec ceux de la Commission électorale (CENI).

Capture d’écran 2011-12-13 à 22.05.23.png


Dans un premier rapport consécutif aux élections présidentielle et législatives en République démocratique du Congo le 28 novembre dernier, l'Union européenne déplore "le manque de transparence et les irrégularités du scrutin, dans la collecte, la compilation et la publication des résultats". Ces irrégularités peuvent-ils inverser la tendance et changer le résultat de l'élection présidentielle ? L'UE ne répond pas à cette question et se contente de lister les problèmes survenus pendant et après le vote :

- la mission d'observation de l'Union européenne observe que près de 3,2 millions d'électeurs ont voté sans être préalablement inscrits sur les listes électorales, sur dérogations ou des listes d'omission, soit plus de 17% des votants (en 2006 ce taux était de seulement 8%),

- la transmission des plis sécurisés à la CENI n'a pas été systématique,

- le système de transmission des résultats pas satellite n'était pas présent partout,

- plusieurs témoins des candidats ou des partis politiques ont été empêchés d'observer l'ensemble des étapes de compilation des résultats,

- 4.875 bureaux de vote (dont 2.020 à Kinshasa) n'ont pas été comptabilisés, soit 7,63% du total national,

- plusieurs résultats de bureaux de vote rendus publics le soir du dépouillement et observés par les équipes de l'UE ne correspondent pas avec ceux publiés par la CENI (la Commission électorale congolaise),

Concernant la réaction des candidats et le refus de l'opposition de reconnaître les résultats de la CENI, l'Union européenne déclare "qu'il est de la responsabilité des acteurs politiques et des institutions congolaises de mener leur propre examen des résultats des élections et d'identifier les solutions à la situation actuelle. La MOE UE poursuit par ailleurs son évaluation attentive de la compilation des élections législatives jusqu'à l'achèvement du processus".

Un rapport final de l'Union européenne sera rendu public après la publication des résultats définitifs des élections législatives, fixée le 13 janvier 2012.

Christophe RIGAUD

§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

 



Lire l'article sur Jeuneafrique.com : RDC - Présidentielle : le scrutin manque de transparence, selon l'UE | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

 

Après les observateurs nationaux, le Centre Carter et l'archevêque de Kinshasa, c'est au tour de la mission d'observation de l'Union européenne de regretter le manque de transparence et de pointer du doigt les nombreuses irrégularités de l'élection présidentielle du 28 novembre en RDC. Le mot fraude n'est pas prononcé, mais il est sur toutes les lèvres à Kinshasa.

Déclaré vainqueur de la présidentielle du 28 novembre en RDC par la Ceni, Joseph Kabila pourra-t-il se prévaloir à l'avenir du titre de président démocratiquement élu ? Rien n'est moins sûr. Alors qu'il considère que les « erreurs » du processus électoral ne remettent pas en cause selon lui la « crédibilité » du scrutin, les observateurs de l'Union européenne ont donné des arguments à l'opposition congolaise groupée autour d'Étienne Tshisekedi qui rejette « en bloc » la victoire du chef de l'État.

« L'absence d'observateurs lors de la consolidation des résultats au Centre national de traitement de la Commission électorale à Kinshasa ne peut qu'affecter la confiance dans les résultats annoncés et leur crédibilité », écrit dans un communiqué la Mission d'observation électorale de l'UE (MOE-UE), qui a déployé 147 observateurs en RDC. Non seulement la centralisation et le traitement des données électorales suscitent la suspicion de fraude  – et le président de la Ceni, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, aura du mal à objecter qu'il s'agit là d'un simple problème d'organisation ou de moyens – mais la publication des résultats provisoires est elle-aussi entachée de nombreuses irrégularités et marquée par un grave manque de transparence.

Résultats volatilisés

« Les résultats par bureau de vote (BV) publiés par la Ceni, ne comprennent pas les procès-verbaux de chaque BV établis à la fin du dépouillement. Ces résultats ne reprennent que la saisie informatisée des PV, réalisés au sein des Centres locaux de compilation (CLCR dans 169 circonscriptions), parfois sans témoins », explique la MOE-UE. Qui liste aussi les cas les plus troublants. « Plusieurs résultats de BV rendus publics le soir du dépouillement (...), notamment à Lubumbashi, ne correspondent pas avec ceux publiés par la Ceni  », ajoute le MOE-UE.

Autre problème de taille : au total, 7,63% des 64 000 bureaux de votes répartis sur le territoire n'ont pas été comptabilisés, ce qui représente 1,6 million d'électeurs dont les voix ont purement et simplement disparu. En d'autre termes, les résultats de 4 875 bureaux de vote - dont 2 020 à Kinshasa, le fief de l'opposant Étienne Tshisekedi ! - se sont mystérieusement volatilisés.

Un problème qui alimente évidemment les soupçons de fraude, surtout si on le considère avec un autre chiffre troublant : quelque 3,2 millions d'électeurs ont voté sur des listes de dérogations ou d'omis - leur nom manquant sur les listes électorales des bureaux. Or cela représente 17% du total des votants, contre 8% environ en 2006 lors du précédent scrutin présidentiel. Les élections ont-elles été encore plus mal organisées en 2011 qu'il y a cinq ans, où cette liste a-t-elle été purement et simplement gonflée ?

Autre indice laissant présager la possibilité de fraudes massives, les problèmes ayant affecté l'affichage et la compilation des résultats au niveau provincial, en particulier au Katanga, dans le Sud-Kivu, à Kinshasa et dans la Province orientale. Des observateurs et des témoins de partis politiques y ont été fréquemment empêchés par les autorités de vérifier l'intégrité du processus électoral.

Comble de l'opacité

Le comble de l'opacité semble avoir été atteint lorsque des bureaux de la Ceni ont publiquement violé la loi électorale en demandant à plusieurs CLCR de ne pas afficher immédiatement les résultats de la compilation mais de les envoyer d'abord au siège de la Ceni afin de réaliser « un contrôle de cohérence », explique la mission de l'UE, qui cite à nouveau les cas de Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani ou Goma.

« Il est de la responsabilité des acteurs politiques et des institutions congolaises de mener leur propre examen des résultats des élections et d'identifier les solutions à la situation actuelle », conclut la députée bulgare Mariya Nedelcheva qui dirige la MOE-UE, citée dans le communiqué. Et la position des observateurs de l'UE est loin d'être isolée.

Les observations de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) ont également remis en question la crédibilité du scrutin, par la voix de l'archevêque de Kinshasa, le cardinal Monsengwo, qui a déclaré lundi que que les résultats de la présidentielle « n'étaient pas conformes à la vérité ni à la justice. » Samedi, la mission d'observation du Centre Carter avait estimé que le processus électoral manquait de crédibilité. Un jugement balayé d'un revers de main par le pasteur Daniel Ngoy Mulunda. Mais deux jours avant, Me Mwila Kayembe, président du Réseau national pour l'observation et la surveillance des élections en RDC, avait déclaré à jeuneafrique.com : « Joseph Kabila n'aurait pas remporté ces élections sans les fraudes ».

(Avec AFP)



Lire l'article sur Jeuneafrique.com : RDC - Présidentielle : le scrutin manque de transparence, selon l'UE | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Partager cet article
Repost0
13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 21:12

OPPOSITION-0303-copie-1.jpg

OPPOSITION-0288.jpg

OPPOSITION-0294.jpg

OPPOSITION-0297.jpg

OPPOSITION-0299.jpg

OPPOSITION-0303.jpg

OPPOSITION-0313.jpg

OPPOSITION-0319.jpg

OPPOSITION-0322.jpg

OPPOSITION-0337.jpg

OPPOSITION-0342.jpg

OPPOSITION-0349.jpg

OPPOSITION-0350.jpg

OPPOSITION-0351.jpg

OPPOSITION-0352.jpg

OPPOSITION-0360.jpg

OPPOSITION-0361.jpg

OPPOSITION-0363.jpg

OPPOSITION-0365.jpg

OPPOSITION-0366.jpg

OPPOSITION-0367.jpg

OPPOSITION-0370.jpg

OPPOSITION-0372.jpg

OPPOSITION-0373.jpg

OPPOSITION-0374.jpg

OPPOSITION-0375.jpg

OPPOSITION-0376.jpg

OPPOSITION-0377.jpg

VITAL-KAMERHE-ABUKAVU-0379.jpg

VITAL-KAMERHE-ABUKAVU-0380.jpg

VITAL-KAMERHE-ABUKAVU-0319.jpg

VITAL-KAMERHE-ABUKAVU-0399.jpg

VITAL-KAMERHE-ABUKAVU-0402.jpg

VITAL-KAMERHE-ABUKAVU-0404.jpg

VITAL-KAMERHE-ABUKAVU-0405.jpg

Partager cet article
Repost0
13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 20:54

100 1495

p1.jpg

p2.jpg

p3.jpg

p4.jpg

p5.jpg

Partager cet article
Repost0
12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 21:12

379468_215834315157867_100001938992040_507116_3467-copie-2.jpg

 

 

 

 

 

 

375998_215834938491138_100001938992040_507124_6072-copie-1.jpg

379377_215834601824505_100001938992040_507120_1169259149_n.jpg

388192_215834768491155_100001938992040_507122_341057096_n.jpg

381643_215834831824482_100001938992040_507123_151295226_n.jpg385797_215834661824499_100001938992040_507121_1378516798_n.jpg

378670_215835025157796_100001938992040_507125_270938116_n.jpg

389772_215835488491083_100001938992040_507131_1478605632_n.jpg

384543_215836075157691_100001938992040_507137_250000245_n.jpg

Partager cet article
Repost0