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20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 10:28
 
                                                     
                                               Abraham CHABO
 
 
Quand on regarde ce qui se passe dans notre pays, on peut, sans craindre d'être démenti, dire  que la classe politique congolaise n'a vraiment pas changé. Elle continue d'étaler une fois encore sa médiocrité au reste du monde, donnant ainsi raison à celles et ceux qui la considèrent comme étant la plus médiocre de la planète. Triste spectacle! Comment peut-on être à ce point schizophrène? Et c'est la cupidité et l'amour de l'argent facile? Et c'est l'absence des hommes d'Etat dans ses rangs?

Le Rwanda vient encore une fois de rappeler à monsieur Kabila qu'il est plus que naïf. Une première fois en lui promettant de lui livrer Nkundabatware qui, comme chacun le sait, se la coule douce à Kigali. C'est maintenant le tour de Bosco Ntagata et son fameux M23 et compagnie.
Les révélations par les Nations-Unies et la BBC du soutien que le Rwanda apporte à tous ces criminels qui violent nos mères, nos soeurs, nos femmes, massacrent nos enfants et nos vieillards  et pillent nos richesses ne suffisent-elles pas  à faire prendre enfin conscience à cette classe politique !
 C'est au moment même où la maison RDC prend feu à l'Est que certains se disputent le " poste " de porte-parole de l’opposition se faisant ainsi des croc-en-jambes les uns les autres. Dans le camp d'en face, ce n'est guère mieux. Les conseillers zélés viennent chuchoter à l'oreille du Président, lui disant: " Humilions celui-là; achetons celui-ci." Et dans l'entre-temps,  à l'est de notre pays, des populations entières sont décimées. Et pourtant c'était à cette occasion que la nation se devait de se lever comme un seul homme pour dire au Rwanda "Basta". 

Alors oui, le temps n'est plus aux conciliabules ni à des huis-clos ridicules. Il est plus que choquant pour le peuple congolais de voir les officiels rwandais venir parader les rues de la capitale congolaise pour bien nous narguer. La gravité de la situation appelle un sursaut national. La solution à cette énième provocation du Rwanda ne peut  pas être que militaire. Il faut à côté de cela, une réponse politique et diplomatique aussi.

Face à la gravité de la situation par rapport à la survie de la Nation, il revient au Président  de la République Démocratique du Congo de prendre l'initiative. Il doit consulter les principaux leaders des partis politiques (majorité et opposition) ayant au moins cinq députés à l'Assemblée nationale. Au terme de ces consultations, il devra s'exprimer devant les deux chambres réunies, déclarer, Orbi et Urbi  que la République Démocratique du Congo ne saurait éternellement vivre sous l'épée de Damoclès tenue par un voisin avec lequel elle a tout fait pour  essayer d'avoir des relations de confiance. Que cela devait cesser.
Dans la foulée de ces consultations, un gouvernement d'union nationale doit rapidement être formé pour faire face à cette nouvelle humiliation. Il y a des précédents de ce type de problèmes  dans l'histoire récente de notre continent, l'Afrique. Tout le monde a encore en mémoire le conflit qui a déchiré l'Ethiopie et l’Érythrée. Cette dernière, profitant de la relative faiblesse de son grand voisin s'était permise de l'agresser.
En Ethiopie où les ethnies tigréennes, amahra et oromo étaient en conflit entre elles, il n'avait fallu que le temps d'une seconde pour que la hache de guerre soit enterrée entre elles, et se mobiliser pour bouter dehors l'ennemi commun. Au bout de trois moins n’eusse été l'intervention des USA, l'Ethiopie était au portes d'Asmara, la capitale érythréenne. La formation d'un gouvernement d'union nationale sera un message politique fort que le Congo lancera à tous, et notamment au Rwanda, pour dire que ce pays se battra et se défendra toujours uni.

En procédant de cette manière, le Président Kabila n'aura rien à perdre. Il aura tout à gagner, car la survie du Congo va au-delà de sa propre personne.
En procédant ainsi le Président Kabila ne doit pas avoir le sentiment de 'réhabiliter' Vital Kamerhe. Je ne pense même pas que l'intéressé en soi demandeur, ni même essayerait d'en tirer un bénéfice moral, même si effectivement il a eu tort d'avoir eu raison avant tout le monde. Monsieur Vital Kamerhe est un patriote. Il sait faire la différence entre l’ego et l'intérêt du pays. Il apportera humblement sa part dans cette bataille, qui est celle de tout un peuple.

Abraham Chabo.
unc-Belgique.
 

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