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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 16:02

 

 

 

 

Plus encore que la compilation des résultats de l’élection présidentielle, celle des législatives a connu de sérieuses difficultés et a été qualifiée d’inacceptable par le clergé catholique dont la mission d’observation a été la plus importante en RDC. Reportée à plusieurs reprises, l’annonce des résultats a été entourée de nombreux « incidents » qui entachent la crédibilité d’élections « libres, transparentes et apaisées » : retrait et silence prolongé des deux experts américains venus tester la fiabilité d’une révision de la compilation et qui n’auraient pas eu accès aux « documents pertinents », arrestations d’agents électoraux qui seraient laissé corrompre, arrestations de candidats députés pour « faits de violence », annulation des élections dans sept circonscriptions, report de publication lié à des contestations dans sept autres circonscriptions dont celles de Kinshasa, Mbuji-Mayi et de Rutshuru où de nombreuses irrégularités et anomalies avaient déjà été relevées pour l’élection présidentielle, témoins de partis inexpérimentés, non formés, souvent passifs et seulement motivés par les quelques dollars attendus, etc. Le nombre excessivement élevés (plus de 18.000) candidats à la députation nationale n’a pas non plus facilité les choses : la majorité présidentielle a été elle-même dépassée par la situation et a du installer un comité de contentieux pour arbitrer les contestations entre ses propres candidats.

 

Quoi qu’il en soit de la crédibilité finale des résultats qui ont tout de même une certaine logique comme on le verra par la suite, ceux-ci laisse apparaître en tout cas, comme en 2006, un émiettement de la future majorité présidentielle. Aux dernières élections, l’Alliance pour la majorité présidentielle comportait 47 formations politiques et 53 « indépendants », soit 381 membres qui pouvaient déjà être considérés comme autant d’ « électrons libres », guidés par la défense des intérêts de leur (très petite) clientèle et soucieux de rester scotché au pouvoir et aux bénéfices que l’on pouvait en retirer. En avril 2011, le président de la République avait tenté, à travers l’élaboration en avril 2011 d’une « Charte de la majorité présidentielle » (qui n’avait pas été signée par « deux partis » de gouvernement, le PALU du Premier ministre Muzito et l’ARC d’Olivier Kamitatu), d’organiser un bloc majoritaire homogène et resserré qui ferait face à celui d’une opposition tout aussi hétéroclite. Ce pari n’a pas été réussi puisque la future majorité compte au moins une soixantaine de formations: pire, face à la menace que pouvait constituer le vote populiste de l’UDPS, le sommet de l’Etat a suscité une sorte de « leurre » en dédoublant en septembre 201 le PPRD d’une autre formation « mystérieuse », le PPPD, animé semble-t-il par un ancien ministre et ancien conseiller à la présidence, She Okitundu, et un professeur d’université, Ngoma Binda.

 

Le tableau ci-dessous traduit bien le fait que la dynamique du pouvoir reste, comme en 2006, très morcelée.

 

 

 

 

La nouvelle « Majorité présidentielle » reste éclatée entre d’une part quelques baronnies menées par des ministres du gouvernement et d’autre part un nombre important de petites ou très petites factions ayant réussi à emporter quelques sièges et qui se disent, pour l’instant, attachées à cette majorité. Il est clair que beaucoup de candidats ont préféré ne pas être trop scotché à un régime politique décrié et jouer d’abord une carte personnelle, régionale ou locale.

 

Car, même si on lui adjoignait son leurre, le PPPD, le parti qui a concouru pour la victoire de Joseph Kabila, le PPRD, a perdu des plumes (45 % de ses sièges), de même d’ailleurs que celui du Premier ministre Muzito, le PALU, qui à l’époque n’avait pas contresigné la charte de la MP. Si la formation de l’ancien dirigeant de l’ONG Solidarité Paysanne devenu ministre puis conseiller politique du président de la République, Pierre Lumbi, se maintient, par contre, celle d’un autre notable politique de poids, l’ARC du ministre du Plan Olivier Kamitatu, qui n’avait pas non plus signé la charte, fait un bond très important. Ce score pourrait faire de lui un premier ministrable étant donné que Pierre Lumbi est originaire, comme le président Kabila, de l’est du pays, ce qui n’est pas le cas d’Olivier Kamitatu, et que l’actuel Premier ministre ainsi que son entourage immédiat est considéré par plusieurs diplomates comme notoirement corrompu. Toutefois, cette hypothèse colle peu avec le présidentialisme de plus en plus affirmé du régime Kabila qui s’est jusqu’ici bien gardé de faire appel à des personnalités d’envergure qui seraient susceptibles de lui porter ombrage.

 

L’opposition politique est quant à elle plus fragmentée que durant la précédente législature où elle a surtout été incarnée dans le MLC de Jean-Pierre Bemba qui a cette fois perdu de nombreux sièges du fait principalement de l’absence de son chef charismatique toujours détenu à La Haye par la CPI. Aujourd’hui, cette opposition, qui obtient plus de sièges par rapport à 2006, est portée par l’UDPS et ses quelques alliés, une entrée en scène qui doit cependant être partagée avec l’UNC de Vital Kamerhe et ce qui reste du parti de Jean-Pierre Bemba.

 

 

 

À ce stade cependant, l’opposition, qui restera minoritaire à l’Assemblée nationale, se trouve dans une position paradoxale. En effet, son nouveau « champion », l’UDPS, et son chef, Etienne Tshisekedi, qui s’est autoproclamé président élu avant même la tenue des élections, considèrent les élections législatives comme nulles. Les députés élus de ce parti ne devraient donc pas en principe siéger à l’Assemblée. L’accepteront-t-ils ou pas ?  Dans la négative, l’UDPS serait soumis à des forces centrifuges, car on voit mal les « nouveaux élus » renoncer à leurs sièges et aux bénéfices qu’ils en retireraient. Quoi qu’il en soit, l’UDPS aura difficile à être un parti fédérateur : outre la personnalité de son chef qui refuse tout compromis, l’UDPS a la réputation d’être le « parti des Baluba », c’est-à-dire d’un groupe ethnique dont l’élite, éparpillée à travers tout le Congo, est souvent jugée comme  arrogante et « tribaliste » et souffre du complexe d’avoir été « l’enfant chéri du colonisateur belge », ce qu’il leur valu plusieurs pogroms et menaces d’ « épuration ethnique » depuis la fin des années 50. La campagne électorale au Katanga, au cours de laquelle l’ancien gouverneur du Katanga, impliqué dans l’expulsion des « Kasaïens » établis dans cette province en 1992-93, s’en est pris à ces derniers, a encore démontré la vivacité des propos ethnophobes.

 

Ceci nous amène à considérer les résultats des législatives sous l’angle des différentes provinces et circonscriptions où les réflexes ethniques et régionalistes ont joué de différente manière.

 

-         Au Bas Congo, l’UDPS et ses alliés réussissent une percée et ont réussi à détrôner le MLC qui n’obtient plus qu’un seul siège. Ici, le vieux nationalisme kongo, qui a pu s’exprimer à travers l’ABAKO, héritier d’un passé prestigieux, et un petit parti lié au mouvement prophétique Bundu dia Kongo, Congo-Pax, n’a pas fait mouche : les électeurs de cette région, qui est économiquement ouverte sur le plan géographique, ont préféré sanctionner le pouvoir en votant pour des formations à vocation nationale qui ont joué électoralement, comme à Kinshasa, sur le fait que Joseph Kabila aurait été un « étranger ».

 

-         Au Bandundu, le poids des « fils du pays » -- le duo jadis fortement antagonique et ethniquement marqué, opposant les  partisans de Gizenga  à ceux de la famille Kamitatu – reste prégnant, mais n’a pas réussi à l’emporter sur la coalition des formations de la majorité présidentielle.

 

-         En Equateur, par contre, les « fils du pays » (Kengo et Mobutu), qui ont sans doute échoué à mobiliser leur base, font piètre figure en obtenant respectivement que deux et un sièges. Le MLC de J.P. Bemba, affaibli par une dissidence et sans chef charismatique, ne se maintient pas face aux multiples factions qui se sont rattachées à la majorité présidentielle.

 

-         La Province Orientale reste acquise comme en 2006 aux candidats de la majorité présidentielle qui remportent 44 sièges sur les 61 à pourvoir. Ni l’UDPS ni le MLC, qui n’obtient que deux sièges, ne constituent une menace pour le pouvoir en place.

 

-         La situation dans les deux provinces du Kivu est marquée par l’ambivalence. Au Nord Kivu, où les contestations ont été vives dans les territoires de Masisi et Rushuru où l’on accuse la fraction armée essentiellement rwandophone du CNDP d’avoir intimidé les électeurs pour qu’ils votent pour les partisans de Kabila, la majorité présidentielle est talonnée surtout par les élus de partis du « Grand Nord » qui ont fait allégeance aux barons nande Mbusa Nyamwisi et Pierre Pay-Pay lesquels ont pris leur distance par rapport au pouvoir[1]. Par contre, le parti d’une autre baron, le rwandophone Eugène Serufuli, ancien gouverneur et « go between » entre d’une part les communautés rwandophones et congolaises, d’autre part entre Tutsi et Hutu établis au Congo, refait surface avec son nouveau parti, l’UCP, qui a signé la charte de la majorité présidentielle et a obtenu deux sièges à Rutshuru. Au Sud Kivu, le « fils du pays », Vital Kamerhe, candidat à la présidentielle qui s’est séparé de Joseph Kabila il y a moins de deux ans, n’effectue pas la percée attendue et n’obtient que 7 sièges sur 32, la plupart obtenus auprès des ressortissants Bashi de Bukavu, Kabare et Walungu. Dans les deux cas, la majorité présidentielle reste la première formation, mais a perdu la victoire qu’elle avait acquise en 2006.

 

-         Comme attendu, la majorité présidentielle fait un score sans appel dans les deux fiefs du président Kabila que sont le Maniema et la riche province du Katanga. Dans le second cas toutefois, les missions électorales du Centre Carter et de l’Union européenne ont émis de sérieux doutes sur les chiffres anormalement élevés de la participation électorale dans les territoires ruraux de la province. Un tel doute apparaît tout à fait fondé. Par contre, les experts de la Mission de l’UE se sont étonnés de ce que les résultats de l’UDPS (trois sièges) ne traduiraient pas la réalité d’une présence de 800.000 Katangais d’origine kasaïenne qui auraient du voter pour ce parti. Outre qu’il n’y a aucune source crédible sur le nombre de Kasaïens encore présents au Katanga depuis l’exode des années 1992-1993 lié aux pogroms anti-Kasaïens, ces experts ne tiennent pas compte du fait que ces « Kasaïens », qui ne sont pas tous luba comme Etienne Tshisekedi, sont surtout traditionnellement localisés dans les sites miniers où la participation électorale a été précisément plus faible et que les « Kasaïens » katangais sont partagés entre ceux qui sont d’origine récente et ceux qui sont des résidents plus anciens et donc plus « alignés » sur le particularisme katangais. Par crainte de représailles ou d’autres raisons, il n’est enfin pas du tout évident que ces Kasaïens katangais, installés dans la plus prospère des provinces congolaises, aient été amenés à voter pour le flamboyant leader de l’UDPS qui appartient à une ancienne génération politique et que les provocations ont pu effrayer.

 

-         Les deux provinces du Kasaï se sont largement partagées entre les votes pour ce flamboyant leader qui est un « un fils du pays » et les votes pour la coalition de la MP. Le vote UDPS est surtout très marqué dans les bastions « luba » du Kasaï Oriental (Miabi, Mbuji-Mayi, Tshilenge, Kamiji, Ngandajika, Mwene Ditu), un peu moins dans certains coins du Kasaï Occidental où cette population luba est fortement présente tout en étant pas majoritaire (la ville de Kananga, Luebo, Dibaya, Luiza, Dimbelenge). Mais le vote anti-luba et donc contre Etienne Tshisekedi a du jouer dans certaines régions comme au Sankuru, fief du ministre des Communications, Lambert Mende, à Tshikapa, rivale diamantaire de Mbuji-Mayi, et à Kabinda, dominé par les Basongye qui sont plus branchés sur le Katanga que sur le Kasaï Oriental. En ces lieux, l’UDPS, identifié aux Baluba, a plutôt été un repoussoir et l’on a préféré parfois massivement voter pour les candidats locaux de petites formations de la majorité présidentielle. Dans ces contrées, on n'affectionne pas trop l’ « arrogance » et la caractère « parvenu » des Baluba qui se sont enrichis de manière ostentatoire dans le diamant.

 

-         Enfin, à Kinshasa, capitale cosmopolite, plus spéculative que productive, dominée à la fois par l’exclusion, la pauvreté, mais aussi par la débrouillardise, près de 200 formations diverses et une quarantaine d’indépendants se sont présentés aux suffrages des électeurs. A l’arrivée, on retrouve comme attendu toutes les grandes formations de la majorité et de l’opposition qui remportent la majorité des sièges, mais aussi des élus de petites factions. A l’instar du MLC en 2006, l’UDPS et ses satellites (ECIDE, SET) se sont taillés une large place auprès des exclus et des laissés pour compte pour qui le mythe historique de l’éternel opposant a fonctionné. Mais, avec 11 sièges sur les 51 des quatre districts électoraux de la capitale, ils sont distancés par une majorité présidentielle qui a utilisé surtout des petites factions à sa remorque et qui peut compter au moins sur 21 sièges, sans toutefois atteindre la majorité absolue. Le précédent gagnant de 2006, le MLC, n’obtient plus quant à lui que quatre sièges.

 

Personnel politique élu

 

 

En termes de renouvellement, on observera enfin que beaucoup de nouveaux députés feront leur entrée dans la nouvelle Assemblée nationale : ils sont seulement 78 anciens députés dont le mandat a été renouvelé. À ce chiffre, il faut ajouter 12 sénateurs, 8 anciens ou actuels gouverneurs et vice-gouverneurs, 15 anciens mais le plus souvent actuels ministres nationaux et 9 ministres provinciaux. En ce qui concerne les ministres nationaux actuels, on notera que quelques membres du gouvernement non élus comme le ministre de la jeunesse, sports et loisirs, le ministre de l’environnement, José Endundo, mais surtout le ministre des affaires étrangères, Alexis Thambwe. Par contre deux « poids lourds », le Premier ministre et le ministre porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, ont réussi leur examen de passage devant leurs électeurs. Par ailleurs, un certain nombre de conseillers actuels ou anciens du président de la République ont été élus, sauf l’ancien conseiller et gouverneur actuel du Sud Kivu, Marcellin Cishambo qui a été battu.

 

Au vu des résultats, qui sont toujours provisoires puisqu’ils doivent être sanctionnés par la Cour suprême de justice (CSJ) et puisque le vote a été annulé dans sept circonscriptions, on peut s’interroger sur ce que sera l’étape suivante. Un recomptage des voix, exigé par l’opposition semble peu plausible. En effet, la CENI, qui n’a de toute évidence pas maîtrisé le processus « top down » et qui a reconnu des « imperfections », n’acceptera sans doute pas d’être décrédibilisée à ce point, d’autant plus que la qualité de son travail n’a globalement pas été jusqu’ici mise en cause par les missions d’observation (dont les rapports finaux n’ont pas été rendus publics) et que seulement une vingtaine de recours ont été déposés à la CSJ depuis que la majorité des résultats a été publiée le 27 janvier. Deuxièmement, les deux experts américains envoyés à Kinshasa pour examiner la fiabilité d’une révision du processus de comptage ont disparu de la circulation. Troisièmement, l’Assemblée nationale qui doit en principe se réunir prochainement peut fonctionner puisqu’elle dispose d’une majorité absolue, même s’il est vrai qu’une absence des partis d’opposition en son sein poserait un lourd problème politique. Enfin, les diplomaties étrangères se taisent dans toutes les langues et sont sans doute prêtes à ce qu’elle considèrent comme un « moindre mal ». Du côté africain en tout cas, l’Union Africaine n’aurait pas répondu positivement au recomptage des voix présenté à son dernier sommet par Vital Kamerhe et l’UDPS. Un peu partout dans les chancelleries, on accepte le fait accompli : les mots d’ordre sont ceux de « compromis », d’ « apaisement », de « poursuite d’un processus électoral qui tienne compte des dysfonctionnements » et d’appel à recourir à une contestation des résultats « par la voie légale ».

 

En définitive, les élections législatives comme l’élection présidentielle ont déçu sans que l’on puisse s’attendre à de grandes manifestations du type de celles du « printemps arabe ». Les violentes que l’on escomptait se sont limitées à Kinshasa et ont donné lieu le plus souvent à des affrontements entre forces de l’ordre et « kuluna » (enfants des rues armés de machettes) et « pomba » (jeunes pratiquant les arts martiaux), instrumentalisés par certaines formations politiques de la majorité comme de l’opposition : pour le reste, les « populations ont, comme on dit, vaqué à leurs petites affaires » tout en étant pas dupe d’un processus qui a dysfonctionné.

 

Par ailleurs, la problématique d’une « aventure militaire » ne peut être totalement exclue. On a pu constater en tout cas un malaise à ce niveau : Amnesty International et l’ASADHO ont ainsi évoqué de nombreuses arrestations de militaires, de policiers et même d’agents de la sécurité dans la période qui a suivi immédiatement les élections, ce qui indique une certaine « nervosité » dans le chef des dirigeants. De son côté, Etienne Tshisekedi a appelé dans son « discours d’entrée en fonction », auquel assistaient des hommes en tenue militaire, à l’augmentation des soldes au sein des forces de sécurité, à l’ « arrestation du président », à la priorité qu’il accorderait à s’entourer de forces de sécurité dignes de ce nom, etc. Toutefois, au-delà de ces provocations, on ne voit pas trop dans quel(s) segment(s) de l’armée une telle aventure pourrait prendre corps et se développer : les FARDC naviguent toujours à vue dans un système très fragile, peu structuré et très segmenté.

 

 

                                                                                  Jean-Claude WILLAME

 

 



[1] Mbusa Nyamwisi, après avoir signé la charte de la Majorité présidentielle en avril 2011, a été évincé du gouvernement et a apporté son soutien à Etienne Tshisekedi en octobre

AMP

2006-2010

2011

PPRD

111

62

PPPD

-

29

MSR

27

27

PALU

34

19

ARC

2

16

AFDC

-

15

ECT

-

11

MIP

-

11

UNAFEC

7

6

UNADEF

6

6

UDCO

-

7

ADH

-

5

NAD

-

5

CCU

4

5

COFEDEC

8

4

PDC

7

6

Autres

175

26

TOTAL

381

260

OPPOSITION

2006-2010

2011

UDPS

-

41

MLC

64

23

UNC (Vital Kamerhe)

-

17

UFC (Kengo)

-

3

UDECF (Pay-Pay)

-

4

ATD (Dissidence MLC)

-

4

Autres

23

42

TOTAL

87

134

Anciens députés nationaux

78

Sénateurs

12

Députés provinciaux

12

Gouverneurs et vice-gouverneurs

8

Ministres nationaux

15

Ministres provinciaux

9

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